Carte blanche au Pré Nian à l’occasion de ses 30 ans d’édition

Nul n’imaginait l’atelier du Pré Nian engagé pour une si longue aventure en annonçant la parution du Numéro Zéro des Cahiers du même nom que la rue au centre de Nantes où il était alors installé en décembre 1978.

Après le Numéro 1, (des oies sont passées.), poème de Paul-Louis Rossi, suivit le Numéro 2, Bleu, d’Emmanuel Hocquard avec des sérigraphies de Guy Boulay, Bertrand Bracaval et Raquel. La série des Cahiers compta jusqu’au Numéro 7 avec des plasticiens invités : Gaston Planet, Jean-Luc Herman, Frédéric Benrath, accompagnant des textes de Marie-Etienne, Jacques Izoard, Dominique-Gilbert Laporte, François Jacqmin, Kenneth White.

La fin de cette série collective fit place aux « autres ouvrages », Boulay illustrant Didier-Hubert Orly (Terrures) et Jacqmin (Dix Aphorismes Crépusculaires). Bracaval continuant à imprimer des livres avec des presses à bras dans son atelier, immigré dans un village à la limite entre la Bretagne et les Pays de la Loire, portant le catalogue à une trentaine de titres.

De nouveaux auteurs furent ainsi associés : Jean-Luc Sarré, Jacques de Longeville, Gérard Prémel, les Belges Eugène Savitzkaya, Pierre-Yves Soucy, Werner Lambersy, l’Écossais Alistair Paterson, le Hongrois Sandor Csoori, l’Américain Lawrence Ferlinghetti, les Québécois Gilles Cyr et Paul Chanel Malenfant. Et les plasticiens : Graham Cantieni et Hermann Amann.

En plus de manifestations en France, expositions, signatures, lectures., Le Pré Nian s’exporta à l’étranger lors de salons en Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis, Pologne, et expositions : Institut Français de Mayence, Bibliothèque Széchényi, Budapest, La Maison Française d’Oxford, « Wandering », exposition itinérante à travers la Pologne, les Alliances Françaises de San Francisco et New York, et récemment la Dana Library, Rutgers University, Newark, NJ, USA.

« Le choix du papier, la composition typographique, l’impression à la main. chaque moment de la réalisation d’un ouvrage relève indéniablement d’un véritable savoir-faire. Voilà pourquoi les livres produits par les Éditions Le Pré Nian ne sont pas « précieux » mais tout simplement rares » écrit Vincent Rousseau, Conservateur au Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Imprimant des livres à faible tirage avec les moyens les plus rudimentaires, sérigraphie, gravure sur bois, ou lino, et les plus archaïques, la typographie manuelle au plomb, la petite maison, sans viser à devenir une importante structure largement diffusée ou soutenue par les médias, démontra, chemin faisant, qu’elle avait vocation à durer.

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