Papiers de garde dorés-gaufrés, dominotés et marbrés du XVIIe siècle à la période contemporaine dans les collections de la Bibliothèque du MAD

Destinés à protéger le contenu du livre, entre la couverture et le texte imprimé, les papiers de garde sont devenus très tôt un art en soi qui reste encore très vivant aujourd’hui. Objets de collection, ces papiers décorés furent conservés par des collectionneurs privés avant de figurer dans les collections publiques. Les fonds de la Bibliothèque du MAD ont été enrichis depuis le XIXe siècle par de nombreux dons, puis par des acquisitions auprès d’artistes. L’exposition dévoile les trésors de cet art méconnu mais très prisé des créateurs contemporains dont la Bibliothèque possède une riche collection.

L’appellation dominoterie regroupe historiquement tous les papiers décorés (papiers à la colle, papiers dominotés et papiers dorés-gaufrés) à l’exception des papiers marbrés. Aujourd’hui, ce terme est employé uniquement pour les papiers estampés.
Dans la fabrication du livre, les papiers à la colle sont souvent utilisés en couverture, soit en attente de la reliure de cuir, soit pour recouvrir les plaquettes, et plus rarement pour les gardes.

Les papiers dominotés sont des papiers dont les motifs sont estampés, c’est à dire imprimés généralement à partir d’une planche de bois gravée.

Ces papiers sont utilisés pour tapisser différents objets mais aussi pour orner les murs des habitations ou des boutiques. Cependant, les dominotiers ne résistent pas à la concurrence anglaise qui leur est fatale au milieu du XVIIIe siècle. La reliure devient alors un autre débouché pour les dominotiers. Les papiers marbrés coûtant fort cher, le papier dominoté est utilisé en couverture des livres ordinaires. Au XVIIIe siècle, ces papiers vont enchanter les relieurs. Ils sont rarement utilisés en pages de garde pour les reliures de cuir.

Les papiers marbrés sont nés au XIIe siècle en Extrême-Orient, sous le nom de Suminagashi (Sumi : encre et Nagashi : qui flotte sur l’eau en mouvement). Les papiers marbrés apparaissent en Occident à la fin du XVIe siècle. La technique consiste à faire flotter l’encre sur de l’eau puis à déposer sur la surface de l’eau une feuille de papier sur laquelle l’encre se fixe. En France, réservé dans un premier temps aux reliures princières, le papier marbré va rapidement s’imposer dans des collections plus modestes.

Aujourd’hui les papiers de garde, marbrés, dominotés, à la colle, inspirent les créateurs. De nouvelles techniques sont expérimentées comme le monotype, l’utilisation de rouleaux et d’encres d’imprimeries, ou encore les techniques de réserve.
Une nouvelle génération de marbreurs, en majorité des femmes, travaillent avec des relieurs, amateurs ou professionnels.

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