Périodiquement rouge : revues de mode à la Bibliothèque du MAD

La revue a toujours été un lieu de partage, de rencontre et d’échange. C’est un espace unique où se côtoient créateur, diffuseur, chercheur, amateur,… témoignage vivant et privilégié d’une époque. C’est pourquoi, et ce dès l’origine de la Bibliothèque du MAD, les fondateurs de l’Union Centrale se sont attelés à constituer une collection de périodiques digne des missions poursuivies par l’institution : conservation de collections publiques, diffusion culturelle, soutien à la création, éducation artistique et formation de professionnels dans des domaines aussi variés que les arts décoratifs, l’architecture, la mode…

Les périodiques de mode voient le jour au XVIIIe siècle, sous une forme relativement proche de celle que nous connaissons actuellement : des cahiers contenant des articles et plusieurs planches de gravures présentant et détaillant les nouveautés à la mode de Paris, pour qu’elles soient diffusées à travers tout le pays et jusqu’en Europe.

La Bibliothèque du MAD possède peu de ces cahiers, mais un très grand nombre des planches gravées, pour la plupart rehaussées de couleurs, ont été collées dans la collection iconographique Maciet et constituent la plus grande part des albums de réserve de Mode du XVIIIe siècle et des albums de Mode du XIXe. On y trouve des gravures des revues pionnières : Cabinet des modes ou les modes nouvelles, Le journal des dames et des modes, Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises

En revanche la bibliothèque possède un fonds extrêmement riche de périodiques de mode du XIXe au XXIe siècle, qu’il s’agisse de collections complètes, lacunaires ou de numéros isolés. Ils témoignent tous de l’évolution de la mode, du goût et des codes vestimentaires, mais aussi de celle de la silhouette et de la représentation du corps à travers la gravure, la photographie, le dessin…

Certaines revues par leur pérennité dans les collections de la bibliothèque peuvent être considérées comme des collections de référence.

A cet égard, on peut citer :

La Mode illustrée : conservée dans les collections de périodiques de 1860 à 1920, est aussi très présente dans les albums Maciet de mode XIXe.

Le jardin des modes : créée par Lucien Vogel en 1922, cette revue présente à ses lecteurs un mélange de modèles dessinés par de grands illustrateurs, des patrons, des recettes de cuisine. Interrompue pendant l’occupation, la collection de Jardin des modes de la bibliothèque couvre les années 20 jusqu’aux années 80.

Le petit écho de la mode : cet hebdomadaire qui connaît un succès immédiat dès son lancement en 1880 n’était jusqu’en 2010 pas conservé à la bibliothèque, qui a pu à cette date faire l’acquisition d’une collection complète des années 1932 à 1976.

Vogue : la bibliothèque souscrit un abonnement au Vogue France dès son lancement en 1920, après avoir acquis plusieurs numéros de la revue américaine dès 1918. Cet abonnement est toujours en cours.

Elle : dès le lancement de cet hebdomadaire, la mode prit une place importante dans la ligne éditoriale de la revue. Publiée à partir de 1945, Elle fit son entrée à la bibliothèque dès 1946. Abonnement toujours en cours.

Certains titres peuvent, au contraire, avoir eu une durée de publication très courte et être considérés comme incontournables, c’est le cas des revues prestigieuses et luxueuses du début du XXe siècle

La Gazette du Bon Ton, dès 1913, renoue avec les revues de mode prestigieuses de la fin du XVIIIe siècle, elle se définit ainsi « au moment où la mode est devenue art, il faut qu’une gazette de la mode soit elle-même un journal d’art ». Chaque numéro contient des planches hors-texte rehaussées au pochoir, dessinées par les meilleurs illustrateurs dont Georges Barbier, Georges Lepape, Raoul Dufy…

Le journal des dames et des modes : la nouvelle série du journal qui débute en 1912 reprend une forme très proche de celle du XVIIIe siècle allant même jusqu’à conserver l’intitulé « costumes parisiens » au dessus des planches d’illustration.

Art. Goût. Beauté : La revue Art Goût Beauté a été lancée à l’automne 1920 sous le titre Les Succès d’Art Goût Bon Ton. En novembre 1921, elle adopte le nom d’Art. Goût. Beauté. Cette revue doit sa renommée aux nombreuses illustrations in-texte coloriées au pochoir qui présentaient les modèles des grandes maisons de couture parmi lesquelles : les sœurs Callot, Doucet, Jean Patou, Paul Poiret, Worth et bien d’autres. La Bibliothèque du MAD qui possédait déjà l’une des collections les plus complètes des premières années d’Art. Goût. Beauté a pu acquérir en 2011, sept des premiers numéros qui lui manquaient grâce au mécénat de la société Le Tanneur.

Monsieur : Luxueuse revue de mode, elle est l’une des premières à traiter exclusivement de la mode masculine. Elle se présentait non sans une certaine ironie : « Monsieur n’est pas le magazine des snobs, c’est la revue des hommes élégants ». En décembre 2011, la Bibliothèque du MAD a pu faire l’acquisition exceptionnelle des premières années 1920-1924 grâce au don généreux de Madame Robin Hambro.

En 2010 et 2011, la Bibliothèque du MAD a porté une attention toute particulière à l’enrichissement de ses collections patrimoniales de périodiques de mode tout en continuant à mener parallèlement une politique d’abonnements résolument tournée vers la mode et la création contemporaine de la Haute-Couture au prêt-à-porter : Vogue, Vogue Homme international, Elle, Monsieur, Stiletto, Stiletto Homme, Numéro, Numéro Homme, Milk

Suivez-nous

Abonnez-vous à notre newsletter

fond=article-normal}{id_article}{env}