Onze Modèles de la maison Christian Lacroix

Christian Lacroix (Arles 1951)
Robe du soir « Victoria »
Collection haute couture automne-hiver 1992-1993
Bolduc blanc avec tampon de la marque en noir et références manuscrites à l’encre rouge et noire, à l’intérieur, milieu du dos : 64 Victoria/Christian LACROIX SNC.
Grande robe du soir longue en satin de soie imprimé sur chaîne d’un motif de grosses fleurs et de feuilles, manches longues boutonnées, ceinture corselet bijou appliquée formant bustier devant, en velours noir brodé de feuilles de plastiques doré et hologrammé, de paillettes, de perles et de cabochons, gros nœud de faille de soie disposé à la ceinture, jupons de crin noir. Taille 36.
Don de la Maison Christian Lacroix
Inv. 2009.66.2.

Onze modèles issus des ateliers de haute couture de la maison Christian Lacroix constituent la donation qui fait suite à l’exposition consacré au couturier français au MAD (Christian Lacroix, Histoires de mode. 7 novembre 2007- 6 avril 2008).
Selon le souhait du créateur, l’exposition reposait sur un dialogue permanent entre ses propres créations et les collections patrimoniales du musée de la Mode et du Textile dont il fit savamment un choix personnel. Tous les vêtements donnés ont été à ce titre présentés. Ils illustrent les différentes périodes du couturier. La robe du soir « Victoria » de la collection automne-hiver 1992-1993 caractérise le goût pour l’histoire du costume dont le couturier s’est fait le traducteur et le créateur depuis la création de sa maison en 1987. Depuis son plus jeune âge, Christian Lacroix dit avoir développé une véritable écriture automatique qui le conduisait à noircir des pages de cahiers entiers de frises dans lesquels il fixait les changements vestimentaires de l’histoire du costume en même temps qu’il en prenait la mesure. Pour le printemps-été 2000, le couturier décide de rompre avec les mécanismes confortables qui peuvent étouffer une création de mode. Couturier du Sud, de la couleur, il ne renonce pas. Aux motifs provençaux, aux rouges sangs, aux roses pinks qui ont fait ses succès au début de sa carrière, il substitue des hachures violentes, des roses malabars, des jaunes « post-its ». La robe fourreau du printemps-été 2000, qu’on dirait de morceaux copiés-collés abusifs, est le reflet de ce tournant décisif dans son œuvre et qui correspond à l’usage chez lui de la palette graphique au détriment du crayon.

Olivier Saillard

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