Vers 1840-1850
Fonte peinte façon bois avec rehauts d’or.
L. 1,90 m ; l. 1,40 m (couchage)
Inv. 2006.4.1
France
Acquis grâce au mécénat de Jane Schulack

Il s’agit d’un exemple rare de mobilier en fonte richement orné, qui s’est développé en France vers 1840 dans le goût Renaissance sous l’impulsion du jeune Aimé Chenavard. Proche du travail ornemental raffiné des objets créés par le sculpteur Henri de Triqueti dans la veine romantique, il participe au nouveau courant qui introduit explicitement des thèmes de séduction, avec la naïade dénudée et les petits amours du cadre.

Ce lit exprime en outre le climat d’ambiguïté qui règne autour de la question du luxe. Le vernis faux-bois posé en trompe l’œil sur toute la façade entretient volontairement la confusion avec la fabrication traditionnelle en bois sculpté à la main.

La boiserie dans laquelle est placé le lit a été réalisée pour la chambre à coucher du richissime baron Hope qui s’était fait aménager un luxueux hôtel particulier rue Saint-Dominique à Paris vers 1838-1840. Il y vécut jusqu’à sa mort en 1855, menant grand train de vie et organisant des fêtes brillantes. La boiserie, d’un goût Renaissance très coloré, est un exemple rare de décor mural de cette époque. Elle est entrée dans les collections du Musée des Arts Décoratifs en 1935 (inv. 32425), le mobilier original ayant disparu. La restauration complète de la boiserie comporte notamment le retissage du tissu d’origine blanc et or. La présence de ce lit donne toute sa cohérence à cette salle.

Odile Nouvel-Kammerer, conservatrice en chef au Musée des Arts Décoratifs, département XIXe siècle

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