Restauration d’une robe du soir en 2 parties (corsage, jupe)

Cette robe du soir à traîne a été confectionnée par la maison Clergeat entre 1898 et 1900 ; elle est caractérisée par des jeux de courbes et de riches ornementations propres à cette époque. Ici, la silhouette en S est composée de trois parties : un corsage baleiné qui rigidifie le buste et amincit la taille, une jupe dont l’ampleur est rejetée sur l’arrière, bordée d’une traîne de dentelle, et une ceinture qui assure la cohérence des deux parties. Le satin de soie parme, agrémenté de dentelles, broderies, nœuds et paillettes multiples, confère à cette robe une touche de luxe et d’élégance propre à son époque.

Robe vue de devant et de dos, avant restauration

Malgré un état de présentation convenable, l’état de conservation est moyen : de nombreux matériaux utilisés, comme la mousseline de soie, la dentelle ou encore les paillettes s’avèrent particulièrement fragiles. C’est d’ailleurs pourquoi le corsage cintré – sujet aux frottements et aux tensions – s’est révélé déchiré et usé en plusieurs endroits. Plusieurs interventions de restauration se sont avérées nécessaires afin de pourvoir manipuler la robe en sécurité et ainsi l’exposer.

  • Robe du soir en 2 parties, Maison Clergeat, Paris, 1898-1900
    Satin de soie dit « Charmeuse », broderie de laine et paillettes, volant de dentelle, mousseline, doublure en taffetas
    Don de Madame Solange Granet, en souvenir de sa cousine, Madame Montaudon, née Le Grain-Eiffel, UFAC, 1966
    Inv. UF 66-40-3 AB
    © MAD, Paris / Photo : Jean Tholance

Le corsage

Le corsage de la robe présentait une perte de volume, des tâches, plusieurs lacunes et déchirures, notamment au niveau des manches. Les pertes de volumes, notamment au niveau des nœuds à l’avant du corsage, ont été remises en forme grâce à un rembourrage de ouate de polyester ; un nettoyage localisée à l’eau déminéralisée a permis d’atténuer les tâches ; enfin, la consolidation des parties déchirées ou lacunaires a contribué à redonner au corsage un aspect proche de son état d’origine.

  • Corsage avant restauration
    © Cécile Argenton
  • Corsage après restauration
    © Cécile Argenton

Dentelle d’un volant du corsage


La dentelle présentait plusieurs lacunes, lesquelles ont été consolidées à l’aide d’un tulle synthétique, posé au dos de chaque partie manquante et maintenu par des points de restaurations, disposés de manière à respecter les diagonales dessinées par le tulle.

  • Dentelle d’un volant du corsage avant restauration
    © Cécile Argenton
  • Dentelle d’un volant du corsage après restauration
    © Cécile Argenton

Détails de la doublure du corsage

Les manches et le corsage sont reliés par une mousseline de soie fortement exposée aux frottements, présentant de cette manière de nombreuses déchirures et décousures. Ces altérations ont donc été consolidées soit par du taffetas blanc pour le rembourrage du corsage, soit par de la mousseline écrue pour l’aisselle. La zone a ensuite été protégée par une pièce de gazar de soie écrue afin de permettre à la robe d’être mannequinée sans favoriser de nouvelles déchirures.

  • Doublure du corsage, détail avant restauration
    © Cécile Argenton
  • Doublure du corsage, détail après restauration
    © Cécile Argenton

Traitement de conservation-restauration par Cécile Argenton.

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