Le Musée des Arts Décoratifs veut rendre un hommage à la personnalité de Jacques Gautier, et à l’éclat singulier de ses bijoux. L’exposition présentera une soixantaine de ses œuvres la plupart des pièces uniques parmi ses créations les plus emblématiques de la période 1950-1975. Cet artiste, né en 1924, dessine dès 1938 des impressions textiles pour les soyeux de Lyon, premier travail interrompu par la guerre. Puis il s’intéresse aux techniques des céramistes et découvre les émaux de la Renaissance dont les secrets d’élaboration sont restés mystérieux. Jacques Gautier lance alors le défi de réinterpréter ces prouesses techniques, en les adaptant aux tendances de la mode contemporaine. L’orfèvre François Hugo lui enseigne ses techniques et le soutient dans sa vocation. Dix ans avant que les rythmes géométriques et les oppositions de couleurs n’envahissent les vitrines, Jacques Gautier avait déjà créé, vers 1955, des collections d’émaux noirs et blancs pour Christian Dior et Nina Ricci. Gérard Pipart et Marc Bohan intègrent aussi ses créations à leurs collections. Le succès venu, il cherche très vite son indépendance, concrétisée par l’ouverture de sa galerie du 36, rue Jacob, en 1958. La technique de l’artiste n’a jamais été imitée. Ses émaux transparents sur fond d’argent reprennent les couleurs de la topaze, du saphir ou du grenat, les chaînes et les supports peuvent être martelés ou « granités » : ces détails subtils renforcent encore l’impact lumineux de ses créations, qu’elles soient géométriques ou d’inspiration surréaliste. Il crée également des « intemporels », ses « classiques », conçus très tôt dans les années cinquante, mais toujours demandés par ses clientes d’aujourd’hui, et recréés chaque fois dans des coloris renouvelés

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