Line Vautrin
Une sélection de bijoux de Line Vautrin des années 50 rend hommage à cette artiste créatrice de bijoux, de boîtes en bronze doré et de miroirs en résine ; messages chiffrés, rébus, symboles jalonnent ces œuvres à déchiffrer et mettent en lumière toute la malice ludique de Line Vautrin.« Poète du métal », « experte des petits riens », Line Vautrin possédait l’art de faire surgir des matières dites pauvres du bronze, du laiton, de la résine , des merveilles d’invention destinées à embellir les élégantes de l’après-guerre.

Lorsque Line Vautrin, née en 1913, crée ses premiers bijoux elle possède quelques notions de ciselure et de dorure acquises dans l’atelier de fonderie de son père. Mais c’est à l’Exposition internationale de 1937 qu’elle se fait véritablement connaître. Elle ouvre une première boutique rue de Berri, qu’elle transfère en 1943 au 63, rue du Faubourg Saint-Honoré ; plus tard elle restaure un hôtel particulier de la rue Vieille-du-Temple afin d’y installer ses ateliers et son domicile.

La guerre crée une atmosphère propice au développement de la « bijouterie d’art » ou « bijouterie fantaisie », la pénurie de moyens constituant une dynamique par la contrainte.

Jusqu’en 1950, Line Vautrin utilise le bronze doré pour des bijoux et des accessoires conçus dans un genre très personnel souvent allégorique, s’appuyant sur les thèmes de l’amour et de l’amitié, interprétés avec poésie et humour.

Au début des années soixante, Line Vautrin s’installe rue de l’Université et abandonne la création de bijoux pour la décoration, créant miroirs et cadres en résine incrustée de petits miroirs colorés, procédé inventé et breveté par elle à la fin des années cinquante. Line Vautrin disparaît en 1996, laissant derrière elle une œuvre riche et élégante, témoignage d’un art où décoration, parure, sculpture et mode se confondent.

... et onze créateurs d’aujourd’hui
Parallèlement à l’exposition de Line Vautrin, une sélection d’œuvres contemporaines révèle le travail de onze créateurs français et étrangers ; tous s’expriment à partir d’une mise en scène d’images et de signes indéchiffrables dont ils donnent et refusent à la fois les clefs. Ils établissent par là une relation particulière entre le bijou et celui qui le porte, ayant moins le souci de l’effet produit que celui d’intriguer, voire de mystifier le spectateur, laissant ainsi au seul propriétaire la véritable connaissance du bijou.

Pour cette raison, ils créent des bagues dont une partie reste cachée dans le creux de la main, des pendentifs dont le décor est enfermé à l’intérieur, des colliers construits à partir d’un texte en fil d’or, des broches anamorphoses dont le motif n’est révélé que par la lumière.

Alyssa Dee Cross, Manfred Bischoff, Patrick Muff, Torben Hardenberg, Johanna Dahm, Ruudt Peters, Christer G. Jonsson, Gilles Jonemann, Florence Lehmann, Brune Boyer et Jacomijn van der Donk participent à cette exposition collective.

Cette exposition a été réalisée grâce au mécénat de Marie-France de Chabaneix, présidente de Nutri-Metics France.

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