Konstantin Grcic est actuellement l’un des meilleurs designers de sa génération. Élu créateur de l’année au Salon Maison&Objet de 2007, son œuvre s’inscrit dans la filiation de Jasper Morrison avec une écriture rigoureuse et minimaliste. À l’invitation des arts décoratifs, Grcic a choisi d’établir un dialogue entre ses propres créations et certaines œuvres des collections anciennes. Le rapprochement des pièces historiques de celles de Grcic sera accompagné d’une petite conversation entre les œuvres proposées sous la forme d’un texte défilant de Pierre Doze. Ce dialogue abordera les questions de formes, de structures, de matériaux…

Né à Munich en 1965, Konstantin Grcic est élevé dans une maison familiale transformée en galerie d’art par sa mère, galeriste allemande distinguée. Cet environnement et la profession de son père, avocat et intermédiaire entre l’industrie allemande et yougoslave, ont contribué à forger chez lui une attitude rationnelle et ouverte. Designer et non pas artiste, particulièrement sensible à cette distinction, Konstantin Grcic emprunte beaucoup aux arts visuels. Sa première rencontre se fait d’ailleurs avec Wolf Vostell en 1984 alors qu’il participe à l’université d’été de Salzburg, juste après avoir passé son baccalauréat. Sa formation se nourrit à la fois de l’artisanat et de la technique. De 1985 à 1987, il suit une formation de menuisier à la John Makepeace School for Craftsmen in Wood en Angleterre puis séjourne six mois à Madrid. Il part ensuite étudier au Royal College of Art de Londres grâce à une bourse de Cassina entre 1988 et 1990. Il y observe les mouvements de la création artistique qui ont agité le monde du design pendant les années quatre-vingt, sans prendre part à ce foisonnement et à cette émergence de formes arbitraires. Grcic est un fonctionnaliste dans le sens où les formes pratiques simples et pures sont pour lui toujours prioritaires. Son travail exprime une beauté proche du service, de l’utile, une esthétique qui élimine les gestes redondants et provoque une compréhension immédiate.

Sur ces bases, le rapprochement avec Jasper Morrison est inévitable : il entre dans l’agence de design de son condisciple à Londres en 1990. Puis en 1991, il fonde sa propre agence Konstantin Grcic/Industrial Design. Sa vision réfléchie et écologique du design, son travail animé du désir d’exploration des matériaux nouveaux et d’un enjeu industriel le rapproche à partir de 1992 d’éditeurs tels que SCP en Angleterre ou Cappellini en Italie. Il participe à de nombreuses expositions à partir des années 1990 comme la New British Design and Video à Tokyo, 13 nach Memphis au Museum für Kunsthandwerk à Francfort ou encore Konstantin Grcic and Friends au Röhsska Museum à Götborg. A dater de 1995, il enseigne dans différentes écoles dont la Beckams School of Design de Stochkolm, la Burg Giebichenstein à Halle et à la Hochschule der bildende Künste à Sarrebruck. En 2000, il est reçu comme « Invité d’honneur » à la Biennale Intérieur de Kortrijk en Belgique. En 2001, il remporte le Compasso d’Oro de la Triennale de Milan. Grcic est à l’origine d’un design qui fascine mais qui peut également irriter ou dérouter à l’image de sa chair_One au confort spartiate créée en 2003 et éditée par Magis en 2004 que le Musée des Arts Décoratifs a reçue en 2006. En 2004, il réalise la scénographie de l’exposition Design en stock pour le Fonds National d’Art Contemporain. Une première monographie KGID Konstantin Grcic Industrial Design éditée chez Phaidon sort en 2005. En 2007, Konstantin Grcic est consacré par le Salon Architektur&Wohnen à Cologne qui en fait son « designer de l’année » et il est élu simultanément par le salon Maison&Objet « Créateur Now ! design à vivre en 2007 » à Paris.

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