Cette exposition a été conçue par le musée de la Mode et du Textile avec la Fédération française de la Couture, du Prêt-à-Porter, des Couturiers et des Créateurs de mode. C’est un bilan provisoire, à recommencer au fil des saisons. Elle se veut à l’image de notre curiosité sans cesse alimentée par le travail exigeant des créateurs qui, tous les six mois, tentent d’élargir notre champs de liberté.

Articulée autour de trente modèles extraits des collections automne-hiver 1998-1999 du prêt-à-porter masculin et féminin, cette présentation est un « instantané » des différentes voies de recherche de la création contemporaine. Pour en cerner les contours, dans un paysage vestimentaire très riche en propositions, nous avons souhaité adjoindre à la perspective historique - que le musée par vocation développe - le regard aiguisé de professionnels. Aussi, les quatre journalistes de mode qui ont participé à cette première sélection ont accepté d’abandonner provisoirement les critères de la « tendance ». Avec nous, c’est la singularité des démarches novatrices qu’ils ont cherché à déceler.

Le résultat de cette « exploration » ne constitue pas une garde-robe idéale de notre temps. Nous n’avons pas non plus cherché à décerner des lauriers. Les plus de la Mode, titre ambigu de cette première exposition d’une manifestation récurrente, ne doivent pas s’entendre comme des « bonus ». Il s’agit pour nous, plutôt, d’un moyen de participer à l’effervescence de ce questionnement perpétuel sur notre identité et notre environnement culturel que le vêtement traduit exemplairement.

Les trente modèles présentés témoignent chacun à leur manière de ces problématiques. Tout d’abord, faut-il le préciser, une grande distance sépare les solutions apportées par la mode masculine et son pendant féminin.

Pour les hommes, les signes du renouvellement se manifestent par touches discrètes sur les pièces classiques de la garde-robe. Matières et couleurs se recomposent dans les manteaux, une broderie poncture poétiquement le costume archétypal rayé, l’écharpe doublée de peau, ou un grand plaid ajoutent leur « pincée » de luxe.

La mode féminine s’aventure plus volontiers sur la voie expérimentale, qu’il s’agisse de la structure du vêtement souvent rendue apparente, des matières qui le composent, en associations inédites ou de sa coupe qui autorise de le porter de façons différentes. Et lorsque les créateurs « revisitent » l’histoire, c’est pour mieux la faire avancer, tout en magnifiant les traces.

Pour mettre en scène ces trente propositions, Christian Tortu a imaginé un dispositif poétique dans lequel les sculptures de Marie Christophe animent avec humour cet hommage à la création.

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