Nobody’s perfect

du 10 décembre 2002 au 16 février 2003

A partir du mardi 10 décembre 2002 jusqu’au 16 février 2003, le Musée des Arts Décoratifs a présenté une collection de mobilier créée par Gaetano Pesce et éditée par Zerodisegno.

Nobody’s perfect : Personne n’est parfait.
Avec ce titre, le designer italien confère à l’imperfection une nouvelle valeur esthétique. Si jusqu’à présent, on a exigé de l’artisan qu’il exécute un modèle au plus proche du dessin donné par le créateur, Gaetano Pesce, lui, prend le contre-pied de cette position.

Depuis les années 70, il travaille à la mise en œuvre de processus de création laissant place à l’aléatoire et à l’incertain, permettant ainsi la réalisation de pièces uniques au sein de fabrications en séries.

La collaboration qu’il entame début 2001 avec l’éditeur Zerodisegno est l’aboutissement de ses réflexions sur les processus de création et de production, et sur le rôle que chacun peut y assumer. Ensemble, ils réalisent une collection de meubles en résine, dont le Musée des Arts Décoratifs expose ici différentes pièces : buffets, étagères, chaises, fauteuils et tables formant un ensemble domestique.

Tel un cuisinier, l’artisan mixe couleurs et résine, coule la ou les pâtes obtenues dans le moule, et à l’aide d’une spatule, uniformise l’épaisseur de la résine. Parfois, il y mêle des arômes, choisis au grès des saisons. De son geste naît une forme qui n’est jamais tout à fait la même. En résultent des silhouettes anthropomorphes, plus ou moins transparentes selon la coloration, qui prennent la forme de chaises, de fauteuils, d’étagères...

Pour Gaetano Pesce, il n’est pas nécessaire de fabriquer des structures rigides. Le meuble peut être souple et transparent, même si cela doit dérouter l’usager. Toutes les pièces produites sont singulières. Si ces formes sont innovantes dans leur structure, elles le sont également dans leur processus de création.

Gaetano Pesce remet en question le statut et la définition de l’artiste tout en affirmant la part créative qui est en chacun de nous, en chaque artisan dont le travail n’est plus aliénant ni frustrant, mais au contraire, constamment renouvelé.

L’idée de répétition est bannie.

L’artisan s’approprie la création du designer en l’interprétant, de même que l’usager s‘approprie une pièce unique en la choisissant parmi d’autres du même modèle.

En 1975, le Musée des Arts Décoratifs consacrait à Gaetano Pesce une importante exposition réalisée par le Centre de Création Industriel, établissement public du centre Beaubourg. C’est dans la continuité de l’intérêt porté à Gaetano Pesce et dans la volonté de pendre part à la diffusion de la création actuelle que s’inscrit cette exposition.

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