Trop. Bijoux fantaisies, collections Barbara Berger

du 29 avril au 31 août 2003

Le musée présente, sous le sceau de l’abondance, « Trop », exposition qui se décline en deux volets : les bijoux fantaisie de la collection Barbara Berger et l’ornement dans les collections du musée de la Mode et du Textile. « Trop » sollicite le regard du visiteur. Attentif et focalisé, il est d’abord dirigé sur les pièces de la collection Barbara Berger, qui réunit un ensemble prestigieux de bijoux fantaisie et de bijoux de mode des années 1920 à la fin des années 1960. Puis le regard devient plus global pour envisager l’importance de l’ornement dans le vêtement et la mode du XXe siècle. C’est l’occasion de présenter un choix très étendu et inédit d’échantillons de broderies de la maison Rébé notamment, de dentelles, d’accessoires divers, de tissus mais aussi de vêtements issus de la collection du musée de la Mode et du Textile. Bluff ou dextérité ? Toquade ou virtuosité ? L’exposition précise en deux temps les particularités d’un genre haut en couleur et fait entendre l’exigence qui règne aussi au pays de la fantaisie.

Bijoux fantaisie, collection Barbara Berger
Barbara Berger a rassemblé des milliers de pièces provenant de part et d’autre de l’Atlantique (France, Allemagne, Autriche, Suisse, Italie et Etats-Unis). Cette collection permet de retracer l’histoire du bijou fantaisie - bijoux de parure créés à partir de matériaux non précieux, ils sont conçus pour une production artisanale ou industrielle et sont des compléments de la toilette dont la finalité est strictement décorative.

Issu de l’imitation de la haute joaillerie, le bijou factice prend, au gré de l’inspiration et du travail des créateurs, de grandes libertés de formes, déclinant différentes tendances et appellations : bijou d’imitation, de fantaisie, de mode et de couture. Dans le sillage de la haute couture parisienne, des fabricants de boutons et d’accessoires commencent dès les années 1920 à concevoir des modèles de parure destinés à orner les collections lors des défilés : ces bijoux se substituent en quelque sorte à ceux, véritables, que possèdent les clientes. Ces objets, produits en pièces uniques, deviennent peu à peu des créations à part entière, réalisées en petites séries, signées soit par le couturier (Chanel, Schiaparelli, Dior, Balenciaga), soit par l’artisan créateur (Roger Jean-Pierre, Scemama…).

Dans les années 1940, aux Etats-Unis, des firmes dirigées par des orfèvres, des paruriers de théâtre et des fabricants de bijoux d’imitation, tous issus de l’immigration européenne, orientent leurs travaux vers la production de grandes séries. Il s’agit alors de Miriam Haskell, Trifari, Hobé, Coro… Ces bijoux, réalisés avec plus ou moins de soin par des équipes de dessinateurs, destinés à l’ornement du costume de ville, se sont totalement libérés des modèles de l’orfèvrerie et de la joaillerie. C’est l’apparition d’un art industriel, de diffusion populaire, annonciateur de l’émergence du prêt-à-porter face à la haute couture.

Ornement, collections du musée de la Mode et du Textile
Du motif imprimé au kilomètre au sujet placé sur une partie déterminée du vêtement, du décor tissé aux catégories trompe-l’oeil, des broderies en surcharge aux accessoires d’apparat, l’exposition aborde les caractéristiques propres à l’ornement utilisé dans la mode. C’est l’occasion de présenter un choix très étendu d’échantillons de tissus et d’accessoires, supports privilégiés de l’ornement. Des boutons de céramique ou de passementerie, des chaussures à décor peint, les éventails de plumes, des chapeaux sont réunis pour définir aux côtés des tissus brodés de la Maison Rébé, d’imprimés écossais ou d’imprimés figuratifs (crevettes, cigarettes russes, salade niçoise…) de Brossin de Méré, la fonction de l’ornement. Indispensable ou superflu, décoratif ou fonctionnel, le thème de l’ornement révèle également des familles de couturiers et de créateurs : Paul Poiret, à qui on oppose le misérabilisme de luxe de Chanel, Elsa Schiaparelli, dont les effets surréalistes ont pour un temps éclipsé la sobriété de Madame Grès, ou Christian Dior, qui a dû faire face à l’extrême rigueur de Balenciaga... Chacun d’eux a inauguré un terrain d’expression où l’ornement sert de langage que les plus jeunes, tels Christian Lacroix, Viktor & Rolf, John Galliano ou Junya Watanabé, se sont approprié.

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