Nissim de Camondo et la Grande Guerre 1914-1917

du 21 septembre 2017 au 11 mars 2018

Le MAD célèbre le centenaire de la disparition de Nissim de Camondo, fils du comte Moïse de Camondo, pilote aviateur mort glorieusement en combat aérien le 5 septembre 1917 à l’âge de 25 ans. À l’occasion de cet anniversaire, un bel ouvrage et une exposition retracent ses années passées au front, à travers sa correspondance et son journal de campagne. Le fonds d’archives exceptionnel du Musée Nissim de Camondo, composé de documents, lettres et photographies inédites, permet de faire revivre le souvenir du jeune combattant, tout en apportant un témoignage précis et vivant sur la guerre telle qu’il l’a vécue.

Éminent collectionneur d’art décoratif du XVIIIe siècle, issu d’une famille de banquiers israélites ayant quitté Constantinople pour s’installer à Paris en 1869, le comte Moïse de Camondo fait bâtir à la veille de la première Guerre mondiale une magnifique demeure, 63 rue de Monceau, pour y présenter ses œuvres d’art. À la suite de la mort de son fils auquel il destinait son hôtel et ses collections, il décide en 1924 de les léguer à l’État français à travers l’Union centrale des Arts décoratifs (aujourd’hui MAD) afin d’en faire un musée portant le nom de ce fils trop tôt disparu et d’honorer sa mémoire.

Nissim et Moïse de Camondo dans le jardin de l’hôtel, 1916
© MAD, Paris

La publication relate ses trois années de guerre ; jour après jour, mois après mois, Nissim de Camondo écrit à ses proches pour leur raconter son combat. Conservées dans les archives du musée, les lettres qu’il envoie à son père et à sa sœur sont aussi révélatrices de sa personnalité. Courageux, patriote, il n’hésite pas à accomplir des missions de reconnaissance périlleuses, comme observateur dans l’aviation pendant la bataille de Verdun, puis plus tard comme pilote. Ses excès de bravoure lui coûteront la vie. Sa correspondance qui dévoile son affection pour les siens, trouve un complément dans son journal de campagne scrupuleusement tenu.

Dans les tranchées du « Bois-en-Hache » à Aix-Noulette en novembre 1915
© MAD, Paris

Ce dernier permet de le suivre du front belge à la Lorraine, en passant par Verdun, le Chemin des Dames et la bataille de la Somme.

D’abord cavalier au 3e régiment de hussards, Nissim se distingue par son courage et son enthousiasme : il perçoit la guerre comme un jeu.

Mais à l’engouement des débuts, succède en 1915, la prise de conscience de l’horreur de cette guerre. Affecté au 21e régiment de dragons, il devient mitrailleur dans l’infanterie et combat de manière éprouvante durant de longs mois dans les tranchées.

Le lieutenant pilote Nissim de Camondo aux commandes d’un avion Dorand, 1917
© MAD, Paris

En proie au découragement et à l’impuissance devant l’horreur, il demande son détachement dans l’aviation. En 1916, il est affecté à l’escadrille 33 en qualité d’observateur. Puis il prend ses premières leçons de pilotage. Promu lieutenant en juillet 1916, son brevet de pilote est homologué en novembre de la même année. Chargé du service photographique au sein de l’escadrille 33, il survole les lignes ennemies et réalise un nombre considérable de missions photographiques.

En juin 1917, au sein de l’escadrille 33, les avions biplan Dorand AR 1 remplacent le modèle Farman F.40 jugé obsolète. C’est à bord de ce nouvel appareil que le lieutenant pilote aviateur Nissim de Camondo et le lieutenant observateur Lucien Desessard partent en vol de reconnaissance au-dessus du territoire ennemi dans la matinée du 5 septembre. Ils ne rentreront pas de cette mission.

Le lieutenant Nissim de Camondo dans la cour de l’hôtel, 63 rue de Monceau. 1916
© MAD, Paris

L’exposition qui accompagne cette publication invite à découvrir la vie de Nissim de Camondo entre 1914 et 1917, à travers un choix de lettres et cartes postales envoyées principalement aux siens, son journal de campagne, sa correspondance avec son amante Renée Dorville, ses citations à l’ordre de l’armée ainsi que divers documents tels que cartes d’état-major, ordres de missions, articles de presse, photographies et vues stéréoscopiques.

C’est aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir le Musée Nissim de Camondo, lieu d’exception, expression du goût le plus raffiné pour l’art de vivre du XVIIIe siècle, dont la création trouve son origine même dans le sacrifice glorieux du fils charmant et tendrement aimé du comte Moïse de Camondo.

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