Les Camondo, juifs sépharades, sont originaires de la péninsule ibérique. Chassés par l’Inquisition, l’Empire Ottoman les accueille. Après un intermède de quelques années à Trieste à la fin du XVIIIe siècle, ils reviennent à Istanbul où Isaac Camondo fonde une banque en 1802. C’est son frère Abraham Salomon qui en hérite en 1832. En relation d’affaire avec les vizirs réformistes dont ils sont parfois les banquiers à titre privé, les Camondo participent à la mise en place du système bancaire moderne en Turquie et édifient l’une des plus importantes fortunes des territoires turcs.

Au XIXe siècle à Istanbul, ils participent à la construction d’un quartier voué à la finance (Galata) et se préoccupent d’urbanisme : il y aura une rue Camondo où se trouve leur maison, des immeubles, des bains, des escaliers Camondo. Au cimetière d’Haskeuy subsiste aussi leur mausolée. Philanthropes, ils veulent mettre leur communauté sur la voie de la modernité. Le meilleur moyen passe par l’éducation : ils fondent une « École Camondo » où la priorité est donnée à l’enseignement du turc et des langues étrangères.

Depuis leur exil à Trieste, les hasards des traités leur avaient donné la nationalité autrichienne, mais leur patrie restait l’Italie. A ce titre, Abraham-Salomon accueille avec enthousiasme la réunification entreprise par Victor Emmanuel II. Il soutient la cause de l’unité par des dons généreux. Le titre de comte lui est ainsi accordé (1867). Il choisit la devise « Fides et Caritas ».

Ses petits-fils, Abraham-Behor et Nissim, le secondent dès les années 1850 et en 1868, ils décident de s’installer en France. C’est donc en possession d’un passeport italien et parés d’une couronne comtale que les Camondo viennent s’installer à Paris. La banque Isaac Camondo & Cie reste très impliquée dans le développement économique de la Turquie. En France, elle est fréquemment associée à la Banque de Paris et des Pays-Bas en prenant part à de nombreux emprunts d’états.

A la génération suivante, Isaac de Camondo, qui avait succédé à son père et son oncle et repris leurs fonctions dans de nombreuses sociétés, puis son cousin Moïse, s’impliquent moins dans les affaires. Au début du XXe siècle, le bureau de Constantinople se borne à gérer les intérêts de la famille en Turquie. A Paris, leur activité se limite à une simple gestion de fortune.

Après la mort de son fils Nissim en 1917, Moïse décide de fermer la banque.

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