« L’architecture » de Claude-Nicolas Ledoux : un monument parmi les traités d’architecture

du 1er septembre au 15 novembre 2021

Depuis 2020, la bibliothèque du Musée des Arts Décoratifs participe avec l’Université Paris-Nanterre au « Projet Ledoux » soutenu par le Labex « Le Passé dans le présent ». Celui-ci a pour but l’édition numérique commentée et enrichie de L’architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation de Claude-Nicolas Ledoux, dont la bibliothèque conserve un exemplaire de la deuxième édition. À découvrir à la bibliothèque jusqu’au 15 novembre.

« L’architecture » de Claude Nicolas Ledoux
Claude-Nicolas Ledoux, gravé par Van Maelle et Simon, Maison de campagne. L’architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation
Tome premier. Pl. 37. A Paris : chez l’auteur, 1804. Maciet 75/2/68
© MAD, Paris

Dès les années 1770, l’architecte Claude-Nicolas Ledoux fit graver ses réalisations dans l’optique d’un projet en 5 volumes, malheureusement interrompu par la Révolution. Il ne put en définitive publier en 1804 que le premier tome intitulé de L’architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation.

Magnifique livre illustré, au format spectaculaire, il regroupe 125 estampes à l’eau-forte d’une qualité remarquable. Elles mêlent vues d’architecture, planches narratives et plans, Ledoux ayant fait travailler des graveurs spécialistes de chaque type de représentation. Cependant, comme le montre son introduction programmatique, Ledoux avait l’ambition de publier un livre didactique présentant sa conception de l’architecture.

Claude-Nicolas Ledoux, gravé par Picquenot et Ransonnette, Vue perspective de l’école rurale de Meilliand
Architecture. Vol. 2, pL 288. Paris : Lenoir, 1847. R 139, vol. 2
© MAD, Paris

L’exemplaire de la bibliothèque appartient à la seconde édition de l’ouvrage, publiée en 1847 par l’architecte Daniel Ramée, héritier des matrices. Cette édition comprend de nombreuses estampes inédites puisqu’elle est composée de 300 planches réparties en deux volumes, introduites par deux pages d’avertissement présentant l’œuvre de Ledoux. À la différence de la première édition, ce livre n’est plus la défense d’un programme architectural, mais seulement son catalogue, où Ramée montre le souvenir de l’œuvre de Ledoux.

« L’architecture » de Ledoux dans la collection de traités d’architecture de la bibliothèque
Andrea Palladio (1508-1580), I quattro libri dell’architettura, Venetiis : Domenico de Franceschi, 1570
Réserve N 3
© MAD, Paris

Depuis l’antiquité l’architecture est considérée comme la mère des arts décoratifs. L’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie, la société à l’origine des Arts Décoratifs, s’était donnée une mission de formation des artisans. Elle se devait donc de leur donner accès à certains des principaux traités d’architectes publiés à la Renaissance. Dès 1865 entrent ainsi dans les collections la traduction en français par Jean Martin de l’Architecture de Vitruve, donné par l’architecte Charles Brouty ou encore I quattro libri dell’architettura de Palladio, don du fabriquant de dentelles Auguste Lefébure.

La plus grande partie des livres d’architecture fut léguée par le décorateur Émile Peyre en 1904 avec les 4000 œuvres d’art de sa collection. En plus des traités figurent des compilations, dont un des plus beaux exemples est le Livre d’architecture de Jacques Androuet Du Cerceau. Les planches qui le composent sont gravées à l’eau-forte, à la différence des traités illustrés de gravures sur bois insérées dans le texte.

Au moment où Ledoux entreprend son œuvre, les livres d’architecture se répartissent toujours entre ouvrages didactiques et compilations. À la première catégorie appartiennent La distribution des maisons de plaisance de Jacques-François Blondel, le professeur de Claude-Nicolas Ledoux, ou bien les traités antiques toujours publiés, quelquefois de façon luxueuse, tels le Livre nouveau ou regles des cinq ordres d’architecture du Vignole révisé par le même Blondel et entièrement gravé sur cuivre. À la deuxième catégorie se rattachent les florilèges, comme le Livre d’architecture de Germain Boffrand, l’architecte de Leopold de Lorraine à Lunéville. Tous ces ouvrages sont illustrés d’estampes gravées à l’eau-forte, comme l’Architecture de Claude-Nicolas Ledoux.

« L’architecture » de Claude-Nicolas Ledoux dans la collection iconographique Maciet

Outre les deux volumes de l’édition de 1847, la bibliothèque conserve 88 planches de la première édition de 1804, dons de Jules Maciet. Dispersées dans onze albums de la série Architecture, elles sont librement consultables en salle de lecture, en complément de l’exposition proposée :

• 49/1  : Architecture. Communs. A-G.
• 51/2  : Architecture. Constructions rurales. Pays divers. XVIIe et XVIIIe siècles. A-Z.
• 54/5. Architecture. Ecoles, collèges, universités. XVIIIe siècle. Pays divers
• 74/48  : Architecture. Maisons et hôtels. XVIIIe siècle. France. Façades, coupes, plans divers. Vol. 2
• 75/2  : Architecture. Maisons de campagne. XVIIe et XVIIIe siècles. Pays divers. A-Z.
• 77/1  : Architecture. Métalliques et industrielles. Pays divers. XVIIIe et XIXe siècles.
• 78/ 1  : Architecture. Marchés. Antiquité au XVIIIe siècle. Pays divers. A-Z.
• 79/4  : Architecture. Monuments commémoratifs et arcs de triomphe. XVIIIe siècle. France. Villes. A-Z.
• 84bis  : Architecture. Pavillons & kiosques. XVIe au XXe siècle. Pays divers. A-Z. 88/8 : Architecture. Ponts. XVIIIe siècle. Pays divers. France-Z.
• 99/28  : Architecture. Tombeaux. XVIIIe siècle. France. Artistes.

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