Nicolas Sageot (1666-1731) (attrib. à), Armoire, Paris, vers 1710

Nicolas Sageot (1666-1731) (attrib. à), Armoire, Paris, vers 1710

Bâti en chêne ; marqueterie en contre-partie d’écaille sur fond de laiton
Legs Albert Bichet, 1920
Inv. 21919
© Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

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Les surfaces de cette grande armoire de type Boulle, qu’on attribue à l’ébéniste Nicolas Sageot, sont recouvertes d’une marqueterie de cuivre et d’écaille dessinant des motifs d’arabesques et de rinceaux particulièrement élégants. Plusieurs des meubles et objets réunis dans cette salle présentent des décors similaires.

A cette époque, le goût de la cour de Louis XIV n’est plus déterminé par Charles Le Brun, le grand ordonnateur de sa gloire passée, qui est mort en 1690. Celui qui lui a succédé et a imposé ses choix est l’ornemaniste Jean Bérain, « dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi » depuis 1674. La solennité n’est pas son style : en rénovant les thèmes de la grotesque, il remet au contraire à la mode les lignes sinueuses, les galbes, les courbes, des jeux d’entrelacs gracieux. Une esthétique qui conduira plus tard au style rocaille.

Ce changement est le reflet d’un art de vivre qui s’amorce à l’aube du XVIIIe siècle. Car ce n’est plus dans la noble grandeur versaillaise qu’on cherche ses modèles, et ce n’est plus la Cour qui dicte ses lois en matière d’art. La mode se fait davantage dans les salons parisiens où on cultive le goût du confort, de l’intime et du charmant. Dans des atmosphères intérieures plus claires, les murs et les plafonds se couvrent de grotesques, qu’on retrouve dans les tentures, les luminaires ou les céramiques.

Jean Bérain occupait au Louvre un atelier voisin de celui de Boulle, et celui-ci a souvent puisé dans ses modèles, suivi par de nombreux ébénistes.

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