Sauvage ou domestiqué, l’animal constitue, depuis les origines, une source d’inspiration pour l’homme. Des parois des grottes préhistoriques aux créations contemporaines les plus déconcertantes, sa représentation est omniprésente. Craint, respecté, exploité, anéanti, chéri, divinisé, l’animal hante l’homme, incarnant toutes les nuances du bien et du mal.
Les animaux sont bien sûr avant tout un motif iconographique, dont le plus connu dans l’art décoratif est celui des singeries. Mais les matières animales, laine soie, fourrures et peaux, plumes, nacre, os, galuchat... sont également utilisées, transformées, pour concourir à l’embellissement des objets. Parfois c’est la forme de l’animal qui s’adapte à celle de l’objet, ou même l’engendre : les poignées ou les becs verseurs ; la terrine destinée à recevoir un pâté de volaille se pare des atouts de la perdrix ou du dindon ; sans oublier le boa, qui donne son nom à un accessoire de mode.
L’animal est par ailleurs chargé d’une force symbolique à laquelle ont bien sûr recours les affichistes et les publicitaires, comme la marque Peugeot qui associe ses voitures à la puissance du lion. Mais aussi la fidélité du chien, l’érotisme et la duplicité du serpent, la souveraineté de l’aigle...
Du sphinx aux sirènes, en passant par les griffons, chimères, dragons, hydres et licornes, les animaux imaginaires, eux aussi, n’ont cessé d’inspirer les créateurs, donnant naissance aux objets les plus étonnants.
L’animal matière
Laine, soie, fourrures et peaux, plumes, nacre, os, cire ou galuchat… L’homme a toujours cherché à assujettir l’animal allant jusqu’à utiliser sa substance même. De cette exploitation, sont nés des métiers et savoir-faire en voie de disparition tels le tabletier, le plumassier ou le sellier. Chaque matériau apporte à des degrés divers, embellissement, préciosité, voire originalité, quand l’artiste l’emploie là où on ne l’attend pas.
L’animal parure Si la fourrure constitua pour les premiers hommes une matière qui les protégea du froid, elle symbolisa très vite richesse et pouvoir. Lorsqu’une femme porte un manteau de panthère ou une fourrure d’ours blanc, elle se glisse littéralement dans la peau de la bête affichant inconsciemment ou non une forme d’animalité.
L’animal forme
Le corps de l’animal se révèle une source inépuisable d’adaptations aux objets de notre quotidien. Le mobilier, les arts de la table en exploitent les nombreuses possibilités. Certains artistes empruntent à l’animal son corps entier, comme le serpent dont la sinuosité s’adapte parfaitement aux anses, poignées ou becs verseurs. D’autres utilisent leurs pattes comme pieds de meubles ou pour des chaussures.
L’animal décor ou des corps ?
Du réalisme le plus poussé à la stylisation la plus épurée, l’animal se décline au gré des courants artistiques et sur les supports les plus variés. On discerne ainsi le goût pour les statuettes animalières en porcelaine au XVIIIe siècle ou le naturalisme du XIXe siècle incarnés par les bronzes du sculpteur Barye. Ces corps devenus décors réaffirment la suprématie de l’homme sur le vivant.
L’animal, miroir de l’homme
L’homme a cherché à humaniser l’animal lui prêtant ses propres traits de caractère : bêtise, fierté, arrogance, ruse, fidélité... Parmi tous les symboles et allégories, l’animal est une image forte à laquelle l’homme fait référence. La publicité offre dans ce domaine de beaux exemples où l’animal « singe » l’homme. Quelques spots publicitaires révèlent également l’animalité qui réside au cœur de l’homme renvoyant aux forces du désir, aux passions et aux intérêts.
L’animal chimère et mutant
L’animal peuple aussi nos rêves. Fantastiques, nés des relations complexes entre l’homme et l’animal, ces êtres imaginaires, fruits de sentiments aussi divers que la haine, la crainte, l’admiration ou la passion associent le plus souvent certaines caractéristiques comportementales dans le but de susciter peur ou respect. Du légendaire sphinx à l’animal protéiforme en passant par les griffons, dragons, licornes, il alimente la créativité des artistes.
L’animal mon héros
Tour à tour héros du monde de l’enfance et des adultes, qu’ils soient familiers ou exotiques, inoffensifs ou féroces, les animaux sont devenus les personnages principaux des dessins animés, bandes dessinées ou spots publicitaires, élevés au rang de stars. Félix le chat, Babar, Donald ou la vache qui rit sont ainsi révélateurs de la place de choix faite à l’animal dans notre société de l’image allant jusqu’au monde virtuel des jeux vidéos et autres Tamagotchis où la relation homme-animal reste la question essentielle.
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On ne peut pas revenir sur ce qui a été fait et depuis les cultures les plus anciennes, les animaux sont utilisés en art (voir les collections de parure de plumes d’oiseaux au musée du Quai Branly). Mais il est vrai qu’à une époque où l’homme a massacré la nature, on peut s’interroger sur le discours des artistes. Ce forum montre à quel point leurs oeuvres peuvent faire réagir. Pour moi, une oeuvre d’art est à la fois un support de dialogue avec la société, un témoignage sur une époque et une société, un support de l’expression personnelle d’un artiste. Nombre d’artistes ont déjà dénoncé des problèmes environnementaux et de développement durable, pourquoi pas sur la question de la relation entre l’homme et l’animal ? Il me semble qu’un artiste qui a la possibilité de montrer ses oeuvres à un public ne peut pas nier complètement le rôle qu’il a, il ne peut pas s’extraire des enjeux de son époque...le respect de l’animal fait parti de ces enjeux encore trop peu pris en considération. Merci. EB
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que vous aimiez ou pas, ce n’est même pas le propos... si un musée médiéval expose des instruments de torture de l’époque, vous iriez le saouler parce que vous êtes contre la torture ? Le musée des arts décoratifs, qu’il cautionne ou pas l’usage des matières animales, n’a pas d’autre vocation, que d’offrir aux visiteurs un support de réflexion et de découverte, sur l’évolution de nos usages, nos modes et nos mouvements artistiques. On ne vous demande pas si vous aimez ou pas, on vous propose de vous cultivez...
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Autant la vache qui rit que tout le monde connait çà passe. Mais alors le reste entre le manteau et les bottines çà me dégoûte. Désolé d’être primaire, mais j’aime trop les animaux pour les voir comme çà.
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@Karl Je mettrai les bottines en peau de serpent dans le même sac ! C’est très déplacé... Pour tous mes projets de référencement, community management, e-reputation, je fais confiance à l’agence webmarketing numéro 1 sur internet
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@Michel et @Marie Ce débat est un peu stérile ne trouvez-vous pas ? Ce qu’il faut apprécier dans ce type d’exposition, c’est le concept et non pas l’application. Avis aux amateurs d’arts éclairés ! D’ailleurs, j’ai pu apercevoir dans cette exposition des hommes rencontrés des travestis. En faisant des rencontres travestis, qu’est-ce qu’on s’éclate !
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@Marie Je pense que vous exagérez. Dans le cas présent, je ne pense pas que l’artiste utiliserait une vraie peau de singe pour créer un manteau... En outre, il s’agit un objet d’art qui n’a donc pas pour vocation a être décliner en plusieurs exemplaires ! Grâce au téléphone rose, j’ai rencontré beaucoup de coquines. Je vous conseille d’ailleurs ce numéro de tel rose bande coquins !
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Je suis d’accord avec le commentaire de Jade : tout n’est pas concevable au nom de l’art ! En quoi un manteau en singe ébouriffé relève d’une oeuvre ?? un singe avec dominatrices spéciales ou lors d’une rencontre musulmane / musulman tant qu’à envoyer une carte de st valentin gratuite
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Suis d’accord avec Jade, l’animal ne doit plus être apprécié pour sa peau ou dans l’assiette...
Il est temps que l’art soit systématiquement dans une logique de respect à l’égard des animaux. Car ceux-ci sont trop beaux et précieux EN VIE.
Merci.
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A quand une exposition d’art animalier, bien dirigée, bien conçue autour des artistes animaliers d’aujourd’hui ? L’art animalier n’est pas que naturalisme. On le voit bien à travers cette exposition. Mais artistiquement parlant, il est dans toutes les tendances, sous toutes les formes, dans toutes les matières, de tous les styles. Aujourd’hui cet art est plus vivant que jamais, dans toutes les couches sociales et de toutes les cultures. Il n’attend qu’un espace pour exprimer toute son universalité.
Ceci est appel aux organisateurs courageux et passionnés...
CHD