Éditer le design : Pour un pour tous, l’édition en question / Danese, éditeur de design à Milan, 1957-1991

du 25 octobre 2006 au 28 janvier 2007

L’exposition inaugurale « Editer le design aborde une question centrale pour la création d’objets au XXe siècle : celle de l’édition. L’exposition est organisée en deux volets : « Pour un pour tous, l’édition en question » et « Danese, Editeur de design à Milan 1957-1991 »

Le premier volet de l’exposition, « Pour un pour tous, l’édition en question », vise à mieux faire comprendre les raisons et les implications de l’évolution d’un objet dans le temps, à travers des exemples simples et formellement évidents. Elle se déroule en six sections thématiques et s’arrête ainsi sur les « Histoires d’icônes » du design, mais aussi celles « De célèbres inconnus » ou « Le destin des chaises à trois pieds ». Elle aborde de grandes problématiques de l’édition telles que l’obligation d’« Evoluer pour mieux diffuser », ou joue de la confrontation entre « Ancêtre et descendance » et questionne la pérennité d’objets d’abord créés « Pour moi ».

Ainsi, certaines « icônes » du design, telles que La Chaise longue de Le Corbusier, Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret ou le flacon de parfum N°5 de Chanel n’ont connu que de subtils changements, parfois infimes, au travers de leurs différentes rééditions, mais ont été confrontées au problème de la contrefaçon. D’autres pièces ont subi des transformations radicales, comme la chaise Fourmi de Arne Jacobsen qui est passé de trois à quatre pieds.

A l’inverse des icônes du design, des pièces dont le nom du créateur est anonyme connaissent de multiples éditeurs. Ainsi la chaise d’écolier, dont le modèle est sans doute créé dans les années 40, connaît de nombreux fabricants, souvent peu connus (Stella, S.E.M.I.R.E, Lafa mobilier, Mullra). A partir d’un même modèle, les évolutions sont considérables : passage du bois massif au contreplaqué, modification des pieds en métal pour réduire le nombre de soudures. Cette chaise étant destinée aux collectivités, les impératifs économiques sont ici primordiaux, d’où une évolution vers la simplification.

La diffusion, tributaire de contraintes sanitaires, écologiques et économiques réclame parfois, comme ce fût le cas pour les sièges UP de Gaetano Pesce, de faire évoluer les matières premières et les modes de fabrication et de conditionnement. D’abord livré plat comme une galette et ne prenant forme qu’au contact de l’air, ce fauteuil est ensuite vendu de façon traditionnelle dans tout son volume. Mais au-delà des nécessaires évolutions de formes ou de matières, la pérennité d’une œuvre peut être assurée par les artistes d’une nouvelle génération prolongeant la vie d’une création ancienne, ou par une édition à succès assurant une seconde vie à une pièce conçue pour être unique, telle que la bibliothèque de Ron Arad.

Le deuxième volet de l’exposition : « Danese, Editeur de design à Milan » plus monographique, relate l’histoire d’un des plus grands éditeurs du design italien, Danese. Installé à Milan depuis 1957, il a édité de nombreux objets icônes du XXe siècle.

Danese est une marque, une entreprise mais surtout une aventure emblématique de la façon dont le design italien s’est affirmé à partir des années 1950 comme référence sur la scène internationale…

Danese voit le jour en 1957 à Milan à l’initiative de deux personnalités hors pair, celles de Bruno Danese, entrepreneur avisé et homme de culture, et de Jacqueline Vodoz, photographe passionnée par la communication. Ils scellent leur collaboration sous le sceau de la valorisation d’une nouvelle idée du goût et de la redéfinition de la culture de l’objet. Profondément originale, Danese se fait atelier, laboratoire expérimental, maison d’édition et devient un modèle de « Style italien », mais aussi plus généralement un cas d’école tant la pertinence et la pérennité de sa production sont riches d’enseignement

La scénographie s’appuie sur les distinctions utilisées par Danese dès 1969 à travers ses différents catalogues : la production, les éditions d’art, les éditions pour enfants. A celles-ci s’ajoutent deux sections consacrées aux Faits main de Enzo Mari, propositions inédites sur le travail artisanal des matériaux comme le fer, le verre, l’argent ou la porcelaine, mais aussi aux céramiques de Franco Meneguzzo et d’Angelo Mangiarotti, ou issues de collaborations ponctuelles plus récentes avec Achille Castiglioni, Kuno Prey ou Marco Ferreri.

La partie consacrée à la production de grandes séries - des projets conçus pour la maison ou pour le bureau s’attachant plutôt au « petit design » et ne comportant aucun mobilier - donne à voir des objets utilitaires comme le fameux cendrier « Cube » ou la lampe « Falkland » de Bruno Munari. Ces objets se sont fondus dans notre quotidien et sont devenus des « classiques », à la fois emblèmes d’une époque et pourtant intemporels, autonomes.

Ce parcours met en scène les exemplaires originaux de plus de 200 objets, prototypes ou esquisses issus des archives historiques de la Fondation Jacqueline Vodoz et Bruno Danese active à Milan depuis 1991. Cette exposition est organisée par le Mudac de Lausanne et la Fondation Vodoz Danese à Milan.

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