Trésors de sable et de feu. Verre et cristal aux Arts Décoratifs, XIVe-XXIe siècle

du 9 avril au 15 novembre 2015

Présentée dans les galeries Rivoli du Musée des Arts Décoratifs, l’exposition réunit un ensemble exceptionnel de plus de 600 pièces de verre issues des réserves de l’institution. À travers un parcours chronologique allant de la Renaissance à nos jours, l’événement retrace les différents savoir-faire et métiers d’art, en révélant une collection riche et variée. Cet ensemble offre un regard étendu sur les styles, les techniques et les goûts propres à chaque époque, tout en rendant hommage aux écoles et foyers créatifs européens, orientaux et américains. La chronologie des douze salles évoque aussi l’histoire de la construction de ce patrimoine au travers des achats et surtout des dons et legs de collectionneurs éclairés. En unissant le beau à l’utile, Trésors de Sable et de Feu, Verre et Cristal aux Arts Décoratifs, XIVe-XXIe siècle est une histoire du verre racontée à travers cette collection, considérée aujourd’hui comme l’une des plus importantes en Europe.

Téléchargez le dépliant de l’exposition « Trésors de sable et de feu »
Télécharger (316.2 ko)

Commissariat
• Jean-Luc OLIVIÉ, conservateur en chef, département verre
• Véronique AYROLES, assistante de conservation

Scénographie
• Philippe PUMAIN

Présentation

L’exposition est la première grande rétrospective dédiée à une histoire du verre depuis « L’Art du Verre » organisée au MAD en 1951. Le caractère international de ce projet va de pair avec une attention particulière accordée aux verriers français, en offrant certains regards croisés sur les productions anciennes et contemporaines. Les objets, ornementaux ou utilitaires, et les œuvres d’art sont inscrits dans une trame chronologique qui rythme le parcours du visiteur sur les deux étages. Les pièces exposées illustrent les goûts des collectionneurs qui ont activement enrichi le fonds de l’institution, ainsi que les acquisitions importantes de verres faites depuis le XIXe siècle.

Des originaux arabo-musulmans, comme les verres émaillés mamelouks sont confrontés aux créations de Philippe J. Brocard à Paris ou de la firme Lobmeyr à Vienne et côtoient des verres chinois de la dynastie Qing qui fascinèrent Émile Gallé. Le visiteur découvre l’histoire du verre européen du XVIe au XVIIIe grâce aux dons et legs de collectionneurs passionnés comme Patrice Salin, Madeleine Bougenaux, François Carnot et Madame Fernand Bernard. La création de manufactures modernes au début du XIXe siècle, participe à l’émergence d’une véritable verrerie et cristallerie de luxe en France, comme celle de Baccarat. Les « cristaux opales » ou « opalines », sont l’originalité la plus grande de cette production française et un point fort de la collection.

Les Arts Décoratifs contribuent à l’éclosion et à la diffusion d’un art nouveau et, jusqu’en 1914, rassemblent un splendide ensemble d’œuvres, dont celles d’Émile Gallé, de René Lalique et de François-Eugène Rousseau. 
Cette politique active d’enrichissements est cependant très ralentie après la Première Guerre mondiale mais des acquisitions spectaculaires viennent enrichir le musée, comme le legs de Monsieur et Madame Barthou, grands amateurs des verriers Maurice Marinot et François Décorchemont.

Une des salles du niveau supérieur est dédiée à l’histoire du verre à boire de 1900 à nos jours. Les autres espaces de l’étage sont consacrés aux oeuvres françaises et internationales des quarante dernières années. Cette période correspond aussi à l’émergence de nouveaux organismes spécialisés. La fondation du centre du verre au MAD en 1982, et les rencontres internationales du musée du verre de Sars Poterie, sont révélateurs de cette nouvelle dynamique. L’exposition met ainsi en lumière les générations d’artistes ayant transformé l’approche du verre depuis les années 1960 mais aussi une génération récente d’artistes talentueux. Le visiteur découvre ou revoit alors des œuvres de Stanislav Libensky, Jaroslava Brychtova, Bertil Valien, Richard Meitner, Bernard Dejonghe, Toots Zynsky, Alessandro Diaz de Santillana et Laura de Santillana, Gaetano Pesce, Ettore Sottsass et de plus jeunes comme Damien François, Vanessa Mitrani et Martin Hlubucek. Le Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts Plastiques de Marseille, et le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, deux institutions impliquées dans la création contemporaine, sont les invités du musée. Représentés par des réalisations récentes de Philippe Parreno (CIRVA), Michel Paysant (CIAV), ou encore David Dubois (CIAV et CIRVA). Histoire et actualité du verre, histoire du goût, histoire d’une collection, l’exposition éclaire toutes les facettes de ce matériau étonnant qui prend toutes les formes et toutes les couleurs.

Le catalogue en ligne

À l’occasion de l’exposition, le musée numérise et met en ligne sa collection de verres. Les 693 pièces présentées sur le site officiel de l’institution, offrent au visiteur l’opportunité de voir et revoir l’ensemble des œuvres issues du fonds des Arts Décoratifs. Ce catalogue virtuel répertorie les objets aujourd’hui rendus public, tout en respectant la trame chronologique du parcours de l’exposition.

http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/arts-decoratifs/verre/tresors-de-sable-et-de-feu/

Le CIRVA et le CIAV, institutions invitées

Le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (CIRVA)

Centre d’art contemporain créé en 1983 sur l’initiative du Ministère de la Culture, le CIRVA est installé depuis 1986 à Marseille dans un ancien bâtiment industriel, en plein cœur du quartier Euro-méditerranéen.

Atelier de recherche et de création contemporaine, le CIRVA accueille des plasticiens, designers ou architectes ayant des pratiques variées et désirant introduire le verre dans leur démarche créatrice. Ces artistes développent leurs projets de recherche et de réalisation, assistés de l’équipe technique du Centre, selon les modalités et le rythme convenant à chacun des projets. Les artistes accueillis se confrontent, le plus souvent pour la première fois, à une matière difficile à maîtriser. Chacun des artistes révèle dans le matériau ce qui contribue à enrichir sa propre démarche.

Depuis trente ans, le CIRVA a accueilli quelque 200 artistes pour des projets divers, tant dans le domaine de l’art contemporain que du design et des arts décoratifs. Il possède une collection d’environ 600 œuvres qui sont montrées au cours d’expositions ou dans des musées et centres d’art à travers le monde.

Le centre international d’art verrier (CIAV)

Verrier CIAV
© Guy Rebmeister

La Verrerie de Meisenthal voit le jour en 1704, dans les Vosges du Nord, dans l’Est de la France. Elle produira des dizaines de millions de pièces de verre utilitaire, de gobeleterie bon marché. Entre 1867 et 1894 la verrerie sert de laboratoire à Émile Gallé, chef de file de l’École de Nancy, qui y effectue des recherches techniques et artistiques sans précédent, conférant à Meisenthal le statut de « berceau du verre Art Nouveau ». L’unité de production traverse les conflits mondiaux mais ne faisant pas le choix de la modernisation de l’outil de production, vient s’échouer à l’aube des années 70. L’usine qui compta jusqu’à 650 salariés ferme ses portes le 31 décembre 1969, laissant dans son sillage une sirène aphone, l’église noire de fumées, une friche désossée par les ferrailleurs et les souvenirs friables d’une aventure ouvrière (dé)passée.

Après de nombreuses étapes de reconversion du site de l’ancienne Verrerie, qui prennent leur source dans les origines du Musée du Verre de Meisenthal en 1978, le Centre International d’Art Verrier [CIAV] voit le jour en 1992 dans l’ancien atelier de taille de la Verrerie, grâce à une volonté politique locale. Le CIAV, établissement public, a pour but de préserver la mémoire technique de son territoire, d’en assurer la continuité et de réinscrire la production verrière traditionnelle dans son époque. Il croise ainsi les mondes traditionnellement cloisonnés de la production artisanale et de l’industrie, de la création contemporaine et des savoir-faire traditionnels, dans le but d’initier de nouvelles dynamiques culturelles, économiques et touristiques autour des métiers du verre.

Reconstitution de la manufacture de Saint-Gobain en 1785

En 2015, Saint-Gobain fête ses 350 ans. Pour l’occasion, l’entreprise, fondée en 1665 par Colbert, a reconstitué en 3D sa manufacture en fonctionnement en 1785. En 12 scènes, cette reconstitution illustre la fabrication des glaces et la vie quotidienne au sein de la Manufacture installée dans le petit village de Saint-Gobain, en Picardie, depuis 1692.

Cette prouesse technique est le fruit de croisement de plans et de dessins de la Manufacture d’alors, de planches de l’Encyclopédie, des mémoires du directeur de l’époque, et des archives de l’établissement. Depuis les outils utilisés jusqu’à la répartition des tâches au sein de l’atelier, chaque élément de cette reconstitution traduit le plus fidèlement possible la vie du site à la fin du XVIIIe siècle.

La Manufacture de Saint-Gobain - YouTube

Suivez-nous

Abonnez-vous à notre newsletter