Ce texte est extrait du catalogue de l’exposition.

Durant la guerre, l’activité de l’atelier Van Cleef & Arpels ralentit. Les pierres précieuses n’arrivent plus en Europe et les bijoux en or, valeur refuge, dominent les créations. Des bijoux de « résistance » font leur apparition, comme la Fourragère, inspirée des décorations militaires, ou des clips sur le thème de la Libération, tels l’Oiseau en cage, Torche ou Pax. À New York, la maison met au goût du jour les clips Danseuses, adoptés à Paris vers 1945. Autre innovation, la montre Cadenas créée dans les années 1930 connaît un franc succès. L’immédiat après-guerre voit une relance des maisons de luxe, un retour à la frivolité, tandis que couture et bijouterie se rapprochent : apparaissent alors des motifs liés au textile (nœuds, dentelle, tulle, passementerie…), très en vogue jusque dans les années 1950. Parallèlement se développent les bijoux à transformation comme le Passe-partout ou le Hawaï, modèles créés à la veille du conflit mondial et qui remportent un succès certain à la fin de la décennie.

Les bijoux textiles

Les motifs textiles apparaissent dans les années 1940. L’or est travaillé de manière à reproduire la trame de certains tissus ou des ornements de passementerie – chevrons, jersey, tulle, résille, pampilles, nœuds – rappelant les accessoires vestimentaires dont se pare la femme. Léger, aérien, le tulle est transposé en bague et en bracelet. Plusieurs colliers et bracelets se terminant par des pampilles incrustées de brillants ou de rubis évoquent également des modèles de passementerie. Les nœuds dentelles, très tôt mis à l’honneur dans les collections Van Cleef & Arpels, connaissent un certain succès tout au long des années 1940 : l’or poli et repercé est rehaussé de diamants afin d’imiter les effets de la dentelle.

Les Danseuses

Bien que marquée par la guerre, la décennie est riche en motifs figuratifs colorés. À New York, au début des années 1940, les clips Danseuses et Fées sont vantés dans les publicités. La gestuelle gracieuse des danseuses, inspirées de la Camargo, célèbre ballerine du XVIIIe siècle, est soulignée par une jupe pavée de diamants de différentes tailles, de rubis et d’émeraudes sertis à griffes. Le visage est formé d’un diamant poire taille rose entouré de rubis et d’émeraudes pour les modèles sortis de l’atelier new-yorkais. À Paris, plusieurs versions en or sont également réalisées, et leurs robes à godets sont ornées de rubis en cabochon ou de petits cercles polis décorés en leur centre de turquoises, de jupons ajourés ou dentelés agrémentés de rubis et de saphirs. Le thème des danseuses se décline également sur un poudrier Lac des cygnes. Passionné de danse, Claude Arpels collaborera avec George Balanchine à l’occasion de la création en 1967 de son ballet Jewels sur le thème des pierres précieuses.

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