Prenez quelques murs du grand patrimoine parisien, ajoutez y le sel de la modernité et le luxe d’une grande terrasse sur cour, vous obtiendrez Le Camondo. Ce jardin d’hiver caché derrière une porte-cochère du musée éponyme figure parmi ces adresses que l’on aimerait garder pour soi. Mais n’y comptez pas. Aussi agréable le midi pour un déjeuner d’affaires, que l’après-midi pour le goûter et le soir pour un dîner ou un cocktail, ce nouveau restaurant hybride, situé à deux pas du Parc Monceau, a tous les atouts pour devenir l’un des endroits les plus courus du 8e arrondissement.

BISTRONOMIE VIVE ET DESSERTS SIGNÉS

Résolument accessible, sans tomber dans la facilité, la carte du Camondo joue avec allégresse le registre de la bistronomie. Autour d’un premier verre, les plats à partager ouvrent le bal des tentations avec un très croustillant Croque Monceau Prince de Paris et une sélection de beaux produits (Tarama maison, Burrata des Pouilles, Longe de thon fumé, Bellota 20 mois).

Aux entrées, le délicieux Pâté en croûte du Chef (inscrit pour le concours de Meilleur Ouvrier de France Charcutier 2019) tient toutes ses promesses dans un chœur de propositions qui visent le goût franc et la fraîcheur.

Dans les plats, la Fregola sarde en risotto comme une paëlla illustre l’affectueuse gourmandise des assiettes, alors que le Tartare de bar montre un sens vif des assaisonnements. Du côté des viandes, le bœuf parfaitement maturé mise sur la qualité sans fard ni faille. Le tout construisant une carte aussi structurée que les dressages du jeune Chef Alexis le Tadic qui, à seulement 25 ans, emprunte à Alain Passard le goût de l’épure et le refus du geste inutile.

Enfin pour les desserts, Le Camondo a réservé le soin de signer la carte au Meilleur Pâtissier du Monde Christophe Michalak. À l’heure des repas comme à celle du thé, on se délecte des classiques revus par le maître. De la tarte Yuzu-Citron vert à la Glace Mont Blanc à la Châtaigne, en passant par l’incontournable Millefeuilles à la Vanille de Madagascar et le Paris-Brest aux noisettes du Piémont, chacune de ses spécialités égrainent des saveurs aussi exquises que légères.

JARDIN D’HIVER ET TERRASSE DE L’ÉTÉ

Jeu de contraste entre la coquille de l’ancien garage de l’hôtel de Camondo et le raffinement du musée, le restaurant a été imaginé par l’agence Favorite comme une dépendance contemporaine de la grande demeure.

Du garage d’origine, elles ont conservé l’ampleur, la brutalité distinctive du sol et des murs, mis en valeur les piliers, les poutres d’acier et les caissons du plafond qui gardent leurs couleurs primitives.

L’élan graphique de ces lignes verticales et horizontales est démultiplié dans tout l’espace pour soutenir l’effet d’une hauteur sous plafond rare. Le bar central opère comme la colonne vertébrale du décor. Rupture contemporaine, il compose avec la structure de laiton et de verre à laquelle il est adossé et avec le grand lustre qui le domine, un ensemble qui habite l’espace du sol au plafond.

Son habillage est le fruit d’un travail étroit avec les artisans des Céramiques du Beaujolais. Les décoratrices l’ont en effet conçu comme un clin-d’œil aux splendides cuisines du musée et notamment de ses murs de faïence. Les belles étoffes des coussins, sélectionnés dans un camaïeu de rouge qui fait écho à un filet de couleur du plafond, les cannages, les bois, la marqueterie des plateaux de table sont autant de références tacites au raffinement de l’hôtel particulier. D’autres sont plus lisibles, comme le décor des toilettes qui reproduit celui des salles de bains de la maison.

À la façon d’un jardin d’hiver largement ouvert sur la grande terrasse pavée, l’agencement évince la frontière entre intérieur et extérieur pour laisser la primauté au volume et offrir tout au long de la journée différentes manières de s’approprier l’endroit.

Autour du bar en majesté, 12 tabourets invitent à déjeuner sur le pouce ou à prendre un premier verre en attendant sa table. De part et d’autre de la salle, les grandes banquettes proposent une configuration traditionnelle de brasserie alors que devant les baies vitrées des canapés se prêtent à des moments plus informels. Dehors sur la terrasse, 70 couverts peuvent être dressés aux beaux jours dans un cadre idyllique pour profiter d’un simple déjeuner au soleil.

UNE NOUVELLE ENTRÉE (À LA CARTE) DU MUSÉE

À la fois autonome et solidaire de l’hôtel de Camondo qui l’abrite, Le Camondo ouvre une porte dérobée sur le Musée Nissim de Camondo auquel sa terrasse donne directement accès.

Nouveau lieu de rendez-vous et de détente pour ses visiteurs, il offre aussi un prétexte pour redécouvrir l’héritage d’un des plus importants collectionneurs du XXe siècle. La grande demeure élevée au début des années 1900 est restée telle que son propriétaire l’a vécue et léguée au MAD. Réputé pour la réunion d’objets et d’ornements du XVIIIe siècle qu’il conserve, mais aussi pour ses cuisines qui témoignent de sa vie courante, l’ensemble est protégé dans ses moindres détails comme un témoignage unique de l’art de vivre français.

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