« Les élèves et les enseignants des écoles de l’UCAD de la fin du XIXe siècle à nos jours  : faire parler les archives »

5 février 2021, 14h30 - 17h

Formation artistique des femmes à l’Union Centrale des Arts Décoratifs : les débuts de l’école d’art et les premières élèves (1897-1908)
Par Nathanaëlle VIMARE-TRESSOL, doctorante Université de Poitiers

À Paris, le Comité des Dames, section philanthropique féminine de l’Ucad, formé au début de la dernière décennie du XIXe siècle, se donna pour mission d’encourager et de soutenir la production artistique et les industries d’art françaises tout en offrant une nouvelle structure de formation professionnelle réservée aux jeunes filles. Dès la rentrée 1897, cette école d’art initia modestement ses activités d’enseignement mais la croissance de l’institution fut rapide et les cours se diversifièrent.

Livre des concours institués par le Comité des Dames, 1898-1900
© MAD, Paris / Suzanne Nagy

Alors que la constitution du Comité des Dames et ses missions originelles ont déjà fait l’objet de quelques mises en lumières ou études, le fonctionnement interne de l’école, et a fortiori sur ses premières années d’activité restait encore largement méconnu. Pour ce nouveau chapitre à inscrire dans notre connaissance générale de l’histoire de l’Union centrale et de son école féminine, nous avons souhaité concentrer notre attention sur la question des publics, en somme, de ces élèves qui en furent l’incarnation concrète.

Le matériau source à exploiter est polymorphe et très inégal, mais les fonds d’archives propres de l’Ucad en constituent le plus riche apport. Face à cette complexité, la méthodologie première que nous avons adoptée passe par l’établissement d’une base de données relationnelle spécifique. Au-delà de la production de données, les enjeux de cette étude sont multiples et transversaux, ils confinent à la sociologie de l’art et à l’histoire de l’activité industrielle, à la géographie, à l’histoire de l’éducation, à l’étude du genre évidemment, et à la connaissance de certaines artistes aux carrières particulières. Notre exposé présente pour ce faire quelques cas précis.

Les diplômés de l’École Camondo (1944-1980). Sources et méthodes pour la constitution de corpus d’études des formations et des carrières des étudiants d’une école d’architecture intérieure.
Par Alexis MARKOVICS, directeur de la recherche et des post-diplômes de l’École Camondo, et Bertrand EHRHART, responsable de la bibliothèque de l’École Camondo

Le Centre d’Art et de Techniques est fondé à l’automne 1944 au sein de l’UCAD et ouvre ses portes l’année suivante au musée Nissim de Camondo. Ce centre de perfectionnement pour des artistes décorateurs y restera jusqu’en 1988, finissant par en adopter le nom, pour devenir l’école Camondo. Établissement reconnu d’enseignement supérieur d’architecture intérieure, l’école a formé environ deux mille professionnels depuis sa fondation, qu’ils aient été diplômés comme décorateurs, décorateurs ensembliers, architectes d’intérieurs et créateurs de modèles, architectes d’intérieur et designers de produits d’environnement ou, de nos jours, architectes d’intérieur-designers.

École Camondo, diplôme 1976-1977
© Photo F. Coumert / Archives de l’École Camondo MAD

À partir de la présentation des fonds d’archives de l’école, nous interrogerons les sources autant que les méthodes afin de construire une histoire prosopographique de ses diplômés. En effet, nous pourrons nous demander comment invente-t-on une histoire de ces alumni, avant, pendant et après leur passage par l’établissement, à partir d’un fonds d’archives courantes et intermédiaires, constitué, pour l’essentiel, de dossiers d’élèves et d’enseignants, de documents pédagogiques et administratifs, mais encore d’un fonds iconographique de travaux d’étudiants. Ainsi, nous pourrons mettre en perspective ces documents avec la mémoire vivante de l’école, les carrières et les productions de ces acteurs de la conception contemporaine, l’évolution de la pédagogie et les transformations de la profession elle-même, durant la seconde moitié du XXe siècle.

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