L’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, Paris 1925

L’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, Paris 1925

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L’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes se déroule à Paris d’avril à novembre 1925 sur l’esplanade des Invalides, les quais rive gauche et rive droite et les alentours du Grand Palais. Reflet de son importance, la mode occupe deux sites majeurs : le Grand Palais et le pavillon de l’Élégance, Cours-la-Reine. Présidente du jury international des récompenses et présidente de la classe 20 (Vêtements), Jeanne Lanvin a un rôle fondamental. Elle est chargée de la sélection des exposants et du choix du décor architectural. Souhaitant montrer l’unité de la production française, elle confie l’aménagement des stands de la classe 20 au Grand Palais et du pavillon de l’Élégance à deux de ses proches, l’architecte Robert Fournez et le décorateur Armand-Albert Rateau.

Au Grand Palais, le projet qu’ils dessinent, s’inspire d’un palace de ville d’eaux. Jeanne Lanvin y expose avec soixante-dix couturiers, sélectionnés pour leurs créations « modernes », de part et d’autre d’une allée, dite « Allée de la Parure ».

Sur le Cours-la-Reine, le pavillon de l’Élégance, idéalement placé à côté de la porte d’Honneur, est réservé à l’élite de la haute couture. En écho à la classe 20 du Grand Palais, quatre maisons de prestige y exposent, Lanvin, Callot, Jenny et Worth, associées au joaillier Cartier. Le bâtiment conçu par Fournez, décoré et meublé par Rateau, a l’aspect d’une demeure. L’architecture épurée met en valeur les sculptures en façade de Paul Plumet, assistant de Rateau et les ferronneries extérieures et intérieures des établissements Baguès Frères, collaborateurs du décorateur pour la réalisation de ses objets en bronze (luminaire, mobilier, …).

Autre exemple de la collaboration de Jeanne Lanvin et Armand-Albert Rateau, la loge d’actrice, qui appartient à la classe 25 (Arts du théâtre), se trouvait au 1er étage du Grand Palais. De petite taille, elle reflète cependant le fort intérêt de Jeanne Lanvin pour le théâtre comme distraction et comme création. Comme beaucoup de couturiers, celle-ci habille, à la ville comme à la scène, les comédiennes de l’époque dont certaines deviennent des amies comme Jane Renouardt ou Yvonne Printemps. La création du théâtre Daunou à Paris, propriété de Jane Renouardt et Jacques Wittouck, par Lanvin Décoration en 1921 reste sans doute l’un des exemples les plus emblématiques de partenariat entre les mondes de la haute couture, du théâtre et de la décoration.

L’allée de la Parure (classe 20), Grand Palais

Le Salon des lumières au 1er étage.
Les décors d’Armand-Albert Rateau rappellent ceux de l’hôtel particulier de Jeanne Lanvin.
Musée des Arts décoratifs, photographie de REP, fonds Jean Collas

Le jardin de l’allée de la parure

Le jardin de l’allée de la parure
Les décors sont d’Armand Albert Rateau. Les mannequins sont d’André Vigneau pour Siegel.
Musée des Arts décoratifs, photographie de REP, fonds Jean Collas
  • Le jardin de l’allée de la parure

    Les mannequins sont d’André Vigneau pour Siegel et portent des vêtements de Jeanne Lanvin.

    Musée des Arts décoratifs, photographies de REP, fonds Jean Collas

Le pavillon de l’Élégance, Cours-la-Reine

Façade principale
Double-porte en fer forgé de Baguès, encadrée par deux sculptures en ronde-bosse de Paul Plumet, proche de celles installées par Rateau dans le vestibule du magasin Lanvin Décoration, 15, rue du Faubourg Saint-Honoré
Musée des Arts décoratifs, fonds Editions Albert Lévy
  • Pavillon de l’Élégance

    Vue de l’intérieur prise du 1er étage. Au rez-de-chaussée, le visiteur était accueilli par quatre mannequins Siegel, figurant des danseuses et vêtus des modèles des quatre couturiers, Jenny, Callot Soeurs, Jeanne Lanvin et Worth.

    Musée des Arts décoratifs, photographie de REP, fonds Jean Collas
  • Pavillon de l’Élégance

    Vue de l’intérieur : la balustrade en fer forgé et les lustres en bronze argenté sont de Baguès Frères. Au centre, on aperçoit les vitrines de la Maison Cartier.

    Musée des Arts décoratifs, photographie de REP, fonds Jean Collas

 

  • Salon de la Maison Lanvin - Pavillon de l’Élégance

    Les mannequins sont d’André Vigneau pour Siegel.
    Le mobilier et les luminaires de Rateau sont identiques à ceux de la chambre de l’hôtel particulier de la couturière, 16, rue Barbet-de-Jouy.

    Musée des Arts décoratifs, photographies de REP, fonds Jean Collas
  • Coiffeuse de la chambre de Jeanne Lanvin

    ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938), décorateur
    BAGUÈS FRÈRES, fondeur
    Paris, 1924
    bronze fondu et patiné vert antique, marbre noir à bordure de marbre blanc, bouton de tiroir en ivoire et bronze, miroir double face mobile avec trois lampes

    inv. 39907
  • Paire de lampadaires de la chambre de Jeanne Lanvin

    ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938), décorateur
    BAGUÈS FRÈRES, fondeur
    Paris, vers 1925
    bronze fondu et patiné vert antique, albâtre

    inv. 39910 A et B
Salon de la Maison Callot Sœurs - Pavillon de l’Élégance
Les mannequins Siegel portant des robes de Callot Sœurs inspirées par l’Orient.
La chaise longue, la table basse et les lampadaires sont également identiques à ceux de l’hôtel particulier de la couturière, 16, rue Barbet-de-Jouy.
Musée des Arts décoratifs, photographie de REP, fonds Jean Collas
  • Chaise longue

    ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938), décorateur
    BAGUÈS FRÈRES, fondeur
    Paris, vers 1925
    bronze fondu et patiné vert antique

    Ce modèle, créé pour la duchesse d’Albe en 1921, figurait également sur la terrasse attenante au boudoir de Jeanne Lanvin

    inv. 39902
  • Table basse

    ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938), décorateur
    BAGUÈS FRÈRES, fondeur
    Paris, vers 1925
    bronze fondu et patiné vert antique, marbre noir et blanc
    Un modèle identique se trouvait dans la chambre de Jeanne Lanvin.

    inv. 39906

La loge d’actrice (classe 25), 1er étage du Grand Palais

La loge d’actrice appartient à la classe des «  Arts du théâtre  »
Les mannequins portent des vêtements Lanvin. Les décors et le mobilier sont de Rateau
Musée des Arts décoratifs, fonds Albert Lévy, inv. EAL 0-122