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Conçue comme un « petit laboratoire », la cuisine de Charlotte Perriand et de Le Corbusier est réalisée pour simplifier les tâches domestiques du quotidien. Si elle est l’un des exemples iconiques de l’équipement moderne de l’après-guerre, elle fait écho aux réflexions déjà présentes pendant les années 1920-1930, avec notamment la cuisine de Francfort (Frankfurter Küche) conçue en 1926 par l’architecte autrichienne Margarete Schütte-Lihotzky, ou encore la cuisine Cubex de Louis-Herman de Koninck (1931).
Considérée comme le cœur du foyer familial, la cuisine de l’Unité d’Habitation de Marseille est un lieu convivial, semi-ouvert vers les espaces à vivre. Le plan de la cuisine est un carré de 4,80 m, permettant à chacun d’avoir à portée de main tous les équipements en pivotant simplement sur soi-même. Implantée à proximité des grandes baies vitrées de l’édifice, elle bénéficie d’une lumière naturelle. Alors qu’un meuble-bar facilite le passage de la vaisselle, des portes coulissantes permettent de cacher le désordre éventuel des tables de travail, afin de préserver l’harmonie de l’appartement. Les équipements de cette cuisine font corps avec la structure en béton de l’habitat, et comportent entre-autre : une cuisinière électrique et un four, un évier à double bac, dont l’un forme un vide-ordures automatique, une armoire frigorifique, deux grandes tables recouvertes de métal au niveau de l’évier, des placards et des casiers pour le rangement des ustensiles, et enfin un dispositif encore peu répandu en France à l’époque : une hotte d’aspiration des vapeurs de cuisine raccordée à la ventilation générale du bâtiment. Alors qu’elle permet un gain de place considérable, la cuisine de l’Unité d’Habitation de Marseille est un témoignage majeur de la démocratisation du confort domestique.