Le vocabulaire ornemental choisi révèle le goût pour l’antique qui domine la fin du XVIIIe siècle. Les sveltes colonnettes supportent un entablement finement sculpté de perles, denticules et palmettes. Leur ordre architectural, très original, n’est ni ionique ni corinthien mais plutôt égyptien ou étrusque. Les pilastres offrent un décor de candélabres superposant rinceaux, perles, festons, femmes ailées, dauphins, aigles ou caducées. Les quatre dessus de porte en bas-relief reproduisent le décor sculpté du célèbre vase Borghèse. La gracilité de cette architecture purement décorative l’apparente à celles qui sont représentées sur les fresques pompéiennes du 1er siècle après J.-C.
Ce décor a retrouvé ses couleurs originales qui avaient été masquées par un badigeon blanc au cours du XIXe siècle. Celles-ci sont également représentatives des styles directoire et consulaire. Les tons jaune clair et blanc cassé employés pour la modénature accompagnent les faux-marbres jaunes des parties inférieures des colonnettes et s’opposent au bleu traité en faux-bois pour les encadrements des portes et auquel répond la tendre opposition des bleus et blancs des stucs évoquant la production des fameux grès de la manufacture anglaise de Wedgwood très prisés à cette époque.
Devant ce succès, la manufacture royale de Sèvres a également produit des biscuits en bleu et blanc.