La chaise cabriolet dite aussi « volante » se caractérise par un dossier plus ou moins incurvé qui la distingue de la chaise à la reine ou « meublante » dont le dossier est plan. Ces dernières étaient placées le long des murs, meublant la pièce, tandis que les cabriolets occupaient le centre. Enfin, le terme cabriolet désigne un siège dont le dossier incurvé épouse la forme du dos pour donner plus de confort.
La richesse des ornements, le parti pris très original du dossier, à mi-chemin entre carré et ovale font de cette chaise un siège original malgré son anonymat. Bien que rendue obligatoire par arrêt du Parlement de Paris en 1637, l’habitude d’estampiller ne se prit qu’au XVIIIe siècle, mais elle ne fut pas systématique.
Dans les intérieurs les plus aisés, la garniture des sièges dit « le meuble de tapisserie » est changée deux fois par an, pour des raisons de confort mais aussi esthétiques, tissu chaud en hiver comme le velours et plus léger en été comme le taffetas. Pour faciliter ce changement, le menuisier adapte la structure du siège en l’équipant de châssis pour l’assise, le dossier et les manchettes d’accotoirs. Ces structures amovibles étaient stockées dans le garde-meuble de la maison par les domestiques. Enfin, le terme cabriolet désigne un siège dont le dossier incurvé épouse la forme du dos pour donner plus de confort.
Ce fauteuil rassemble toutes les caractéristiques du style Louis XVI : pieds droits, en fuseau cannelé, dossier en forme de médaillon. Le décor marque l’adoption du vocabulaire néo-classique : la ceinture est sculptée d’une frise d’entrelacs que surmonte une frise de bâtons rompus alternant avec des perles. Au sommet du dossier remplaçant la coquille Louis XV est sculpté un bouquet de fleurs au naturel encadré de branches de laurier. Sans atteindre les extraordinaires créations de Georges Jacob ou de Jean-Baptiste-Claude Sené pour la Cour et plus particulièrement celles faites pour la reine Marie-Antoinette, ce fauteuil témoigne du niveau d’excellence auquel étaient parvenus les menuisiers en siège dans le dernier tiers du dix-huitième siècle.
Comme l’ensemble des sièges de cette salle, ce fauteuil présente une sculpture très riche, le désignant comme un siège destiné au salon ou grand cabinet d’une demeure aristocratique ou du domaine de la couronne. Sené a, en effet, travaillé pour les résidences royales Versailles, Saint-Cloud, Fontainebleau…il est parmi ceux qui ont le plus contribué à diffuser la notion de retour aux sources classiques. Les ornements qu’il sculpte dans le bois sont empruntés à l’architecture : perles, rinceaux, acanthes,
rais-de-cœur...
La musique occupait une place importante parmi les distractions de l’aristocratie, dans les salons. La harpe connut une faveur particulière à la suite de l’arrivée de Marie-Antoinette à la cour de France. Très bonne joueuse, la dauphine devenue reine encouragea par son exemple la pratique de cet instrument adapté au genre de la romance. Paris était devenue dans les années 1770, un centre de fabrication réputé. Le vernis Martin bleu, vert ou noir à l’imitation des laques asiatiques était fréquemment utilisé aussi bien pour décorer la caisse de manière uniforme que pour orner la table d’harmonie de bouquets, rinceaux et volutes d’une grande finesse ; les autres parties sont en bois sculpté et doré.
ROGER VANDERCRUSE dit LACROIX, RVLC est un des grands noms de l’ébénisterie française de la seconde moitié du XVIIIe siècle, davantage connu pour la réalisation de petites tables d’appoint au décor de marqueterie recherché ou à l’emploi de plaques de porcelaine. Les courbes caractéristiques du style Louis XV ont disparu au profit des lignes architecturales, renforcées par le choix du satiné, bois dont les veines sont parallèles et les couleurs contrastées offrent un motif devenant ornemental. Le talent de l’ébéniste se mesurait dans l’art et la manière d’utiliser les essences de bois indigène ou exotique en fonction de leur couleur et de leur aspect.
Selon toute vraisemblance, c’est à l’ébéniste Jean-François Oeben que l’on doit la création du bureau à cylindre, conçu pour répondre à un besoin, la nécessité de masquer à la vue et de ranger les documents de travail. Il représente une forme d’évolution du bureau plat vers le secrétaire. Désormais, d’un seul geste on peut dissimuler le travail en cours en abaissant le cylindre sur la surface de travail et le sécuriser en donnant un tour de clef. Les surfaces de travail sont augmentées par l’ajout de tablettes escamotables de part et d’autre du bureau et à l’arrière du cylindre permettant à quatre personnes de travailler simultanément.
Comme sur un bureau plat, des caissons de tiroirs sont placés symétriquement, à gauche deux tiroirs superposés et à droite deux tiroirs feints dissimulant un caisson sur toute la hauteur dans lequel était habituellement placé un coffre pour ranger les possessions les plus précieuses.
Cette table à toutes fins fait partie d’une nouvelle catégorie de meubles d’appoint relativement légers dont l’apparition et la vogue rapide sont la marque du règne de Louis XV et l’allègement de l’étiquette voulu par le souverain lui-même. Ces meubles aux formes et aux fonctions variées répondent aux besoins d’une sociabilité nouvelle qui s’accompagnait d’une recherche d’intimité par la présence moins systématique de serviteurs lors des moments en famille ou entre amis. Le décor de marqueterie évoque les jardins à l’anglaise chers à Marie-Antoinette à l’instar du Petit Trianon conçu par Richard Mique à la fin des années 1770.
D’après la définition de l’Encyclopédie « sa commodité est d’être transporté où l’on veut » aussi ce guéridon est-il équipé de roulettes, il devient, selon les heures du jour, table à thé, table à écrire ou porte-flambeau. Le guéridon est ici une table d’appoint.
Ce tapis est un exemple rare d’une production apparue dans les années 1770-1780 sous le nom de tapis ras dont le poil est noué à point plat. Pour faire face à la demande croissante, d’autres manufactures que celle de la Savonnerie, située sur la colline de Chaillot à Paris, à l’emplacement d’une fabrique de savons, furent autorisées à en tisser.
Ce fut le cas de la manufacture d’Aubusson, dès 1743, qui régissait une multitude d’ateliers privés placés sous contrôle royal. La composition des motifs des tapis reprenait souvent les décors du plafond et la division géométrique de l’espace. En outre, l’emploi des rinceaux, médaillons, camées, griffons et chimères illustre l’engouement pour l’antique tandis que le choix des couleurs, rouge pompéien, vert amande, brun profond sont également révélatrices de cette époque où se manifestent les premières modes qui triomphèrent sous le Directoire et le Consulat, grâce à Dugourc et Bélanger et qui seront diffusées plus tard par Percier et Fontaine.