Le décor de ce salon provient de l’hôtel dit de Talairac élevé en 1783 par Giraud de Talairac, maître maçon à Paris, rue Neuve-des-Capucins dans le quartier de la Chaussée d’Antin, un quartier alors en plein essor urbanistique. Les architectes les plus novateurs, Claude-Nicolas Ledoux, François Bélanger, Alexandre Brongniart y élevèrent hôtels particuliers et maisons de rapport pour une clientèle regroupant la plus ancienne aristocratie, le monde des financiers et celui de la galanterie, tous unis par la recherche de nouveauté et le goût du raffinement.
En entrepreneur avisé, Giraud de Talairac se rendit acquéreur d’une portion de terrain disponible rue Neuve-de-Capucins et y éleva quatre maisons ouvrant chacune par trois baies en façade. De ces quatre maisons, seul subsiste aujourd’hui ce salon légué en 1919 au musée des Arts décoratifs par Adèle Denouille sa dernière propriétaire.
The decoration of this drawing room comes from the so-called Hôtel de Talairac, built in 1783 by the Parisian master builder Giraud de Talairac in rue Neuve-des-Capucins in the Chaussée d’Antin quarter, then in full urban development. The most innovative architects of the time, Claude-Nicolas Ledoux, François Bélanger and Alexandre Brongniart, built mansions and apartment buildings for letting in this district, for a clientele ranging from ancient aristocratic families to financiers and courtesans, all sharing the same taste for novelty and refinement.
An astute entrepreneur, Giraud de Talairac bought a vacant plot in rue Neuve-de-Capucins, on which he built four houses, each with a three window-wide façade. All that now remains of these buildings is this drawing room, bequeathed to the Musée des Arts Décoratifs by its last owner, Adèle Denouille, in 1919.
En tant qu’entrepreneur, Giraud de Talairac ne bénéficia pas de la même notoriété que les architectes, considérés comme les hommes de l’art. Pourtant, bien que relégués au second plan, entrepreneurs et ingénieurs jouèrent un rôle non négligeable dans l’urbanisation de la capitale. Talairac avait acquis une certaine renommée en construisant la maison alors la plus élevée de Paris, rue Radziwill, comptant neuf étages et abritant un spectaculaire escalier à double révolution desservant un tripot fameux.
As a building contractor, Giraud de Talairac did not enjoy the same status or fame as architects, who were regarded as artists. Yet although never in the limelight, builders and engineers played a key role in Paris’s urban development. Talairac had acquired some renown for building the city’s tallest house in rue Radziwill, a nine-storey building with a spectacular double staircase leading to a famous gambling den.
Démonté et remonté une première fois à la fin du XIXe siècle dans un appartement parisien, ce décor a subi encore quelques adaptations lors de son remontage au musée des Arts décoratifs dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale. A l’origine, le salon était sensiblement plus grand, orné de cinq glaces, et s’éclairait par deux fenêtres ouvrant sur la cour. En 1795, la maison devient propriété de Louis Ragueneau, c’est vraisemblablement à cette période que le salon reçut ce décor qui témoigne pour nous aujourd’hui du goût qui régnait alors dans la décoration intérieure.
Apparu dans les dernières années du règne de Louis XVI le goût tapissier met à l’honneur le textile dans les intérieurs les plus luxueux. Les panneaux de boiseries partagent les murs, comme ici, avec des panneaux tendus de soieries, les décors de fenêtres se font plus amples, multipliant les drapés et retroussis, laissant la part belle à la passementerie, et jusqu’aux ceintures des sièges où les festons de soierie accompagnent les lignes de l’assise. Tendues, drapées ou plissées, les étoffes s’allient aux autres matériaux employés dans la décoration offrant des harmonies inattendues de vert, parme, chamois, couleurs alors à la mode qui concourent à créer une atmosphère précieuse et raffinée.
Lors de la restauration de ce décor, le choix s’est porté sur un gros de Tours dont le coloris chamois s’harmonise aux tons dominants des boiseries. Le gros de Tours fait partie de la famille des taffetas qui désignent des étoffes tissées en soie selon l’armure la plus simple.
La cheminée en marbre rouge griotte est ornée d’une frise de bronze doré dont les griffons rappellent ceux de la frise peinte de la corniche. Deux figures d’égyptiennes en gaine ornent les montants, annonciatrices du succès de l’égyptomanie sous l’Empire. Le vocabulaire ornemental emprunté à l’Antiquité depuis la réaction néoclassique est pleinement affirmé.
Le linteau est orné d’éléments en bronze doré en applique composés d’une alternance de palmettes et de sphinges ailés. Les piédroits sont eux traités en gaine avec des têtes égyptiennes coiffées du némès.
Conservant les principes de décoration de l’Ancien Régime, le décor s’articule autour de l’axe que constitue la cheminée avec son trumeau de glace. Des panneaux de parclose étroits rythment la pièce. Leurs motifs de candélabres, traités en trompe-l’œil, évoquent une ornementation de bronze patiné encadrant des médaillons à la manière de Wedgwood. Les portes reprennent le même parti sur des fonds traités en faux bois. De nombreux projets de décoration de cette époque illustrent le même parti décoratif associant candélabres (motif tiré de l’Antiquité et réinterprété de multiples manières depuis la Renaissance), médaillons imitant le grès fin de Wedgwood, et faux bois.
In the late 19th century, this decor was dismantled and reinstalled in a Parisian apartment, and again underwent modifications when it was installed in the Musée des Arts Décoratifs after the First World War. The original drawing room, much larger, had five mirrors and two windows opening onto a courtyard. It was probably when the house was acquired by Louis Ragueneau in 1795 that it was decorated in this manner, typical of the style then dominant in interior decoration.
The “goût tapissier” typical of the most luxurious interiors in the last years of Louis XVI’s reign gave pride of place to furnishing fabrics. As here, wood panelling alternated with panels hung with silk fabric, windows were amply decorated with drapery and trimmings, and chair rims were festooned with silk. Stretched, draped and pleated fabrics were combined with other materials in novel harmonies of green, mauve and fawn, colours then fashionable, to create a refined atmosphere.
When this decor was restored, a fawn-coloured gros de Tours, a type of taffeta (plain-woven silk fabric) was chosen to harmonise with the colours of the panelling.
The rouge griotte marble fireplace has a gilt bronze frieze with griffons echoing those on the room’s painted cornice frieze. The two Egyptian therms (busts on tapering plinths) framing the hearth herald the “Egyptomania” during the Empire. The antique-inspired ornamental vocabulary adopted by Neoclassicism is well in evidence.
The mantelpiece frieze is composed of appliqué gilt bronze palm leaves and winged sphinxes. The hearth is framed with Pharaoh’s heads on tapering plinths.
Perpetuating the decorative principles of the Ancien Régime, the decoration is organised around the axis created by the fireplace and mantel mirror. The narrow panels punctuating the decor are decorated with trompe-l’œil candelabra motifs evoking the patinated bronze ornaments framing Wedgwood-style medallions. The doors are decorated in the same way on a painted faux bois (imitation wood) ground. Many interiors during this period were decorated with similar combinations of candelabra (a motif derived from Antiquity and reinterpreted in numerous ways since the Renaissance), medallions imitant Wedgwood stoneware and faux bois.
Cette paire de fauteuils cabriolets illustre le siège Louis XVI accompli. Toutes les caractéristiques du style y sont réunies. Les pieds sont droits, toute courbe étant bannie. En forme de fuseau cannelé, ils reposent sur un petit bout de pied en olive. La ceinture de plan trapézoïdal est légèrement arrondie sur le devant. Les consoles d’accotoir sont à l’aplomb du pied avant, séparées de celui-ci par le dé de raccordement qui comme son nom l’indique assure la jonction entre le pied et les traverses de l’assise. Les bras d’accotoir épousent le tracé de l’assise. Le dossier est dit en médaillon. A cette construction équilibrée s’ajoute une sculpture ornementale sobre, composée d’ornements classiques tels que frises de feuilles d’eau et rangs de perles.
Ce modèle de guéridon témoigne lui aussi de la mode antiquisante de la fin du XVIIIe siècle. Son élégant piètement tripode est formé de trois tiges de laiton dont les extrémités supérieures s’enroulent en volutes, et qui se terminent par de fines pattes de lion posées sur des roulettes. Volutes, pattes de lion et piètement métallique évoquent l’Antiquité, mais la présence des roulettes témoigne de la volonté d’avoir un meuble pratique. Le succès de ce type de petite table à tout faire fut considérable, le modèle s’en perpétua tout au long du XIXe siècle.
Cet élégant secrétaire relève du type de secrétaire « en cabinet », dont la forme est héritée du cabinet sur piètement du XVIIe siècle. Il est constitué d’un cabinet ouvrant à abattant et pourvu d’étagères d’angle en encoignures, porté par quatre pieds fuselés réunis par une tablette d’entrejambe. Tout en légèreté, ce meuble doit sa beauté à l’acajou dont il est entièrement plaqué, et à son décor de bronze doré. Son créateur, l’ébéniste Joseph Stöckel, manifeste ici son intérêt pour les agencements ingénieux, les surprises et les cachettes. La ceinture supérieure dissimule en effet trois tiroirs. Les dispositions intérieures du meuble, plus classiques, consistent en compartiments et tiroirs. Ce type de cabinet fut très à la mode dans les dernières années du dix-huitième siècle.
This pair of cabriolet chairs illustrates all the characteristics of the Louis XVI style. The tapering, fluted legs are completely straight with small, olive-shaped feet. The trapezoidal seat rim is slightly curved at the front. The armrest supports rise directly from the cubic intersection of the front leg and seat rim. The armrest itself follows the curve of the seat rim and the back is medallion-shaped. The harmonious construction is enhanced by sober sculptural decoration, composed of classical motifs such as friezes of waterleaves and beading.
This type of pedestal table is an example of the fashion for Antiquity in the late 18th century. Its elegant tripod base consists of three brass rods with volutes at the top and delicate lion’s paws on castors at the base. The volutes, lion’s paws and metallic base evoke Antiquity but the castors are a practical feature. This type of all-purpose table was extremely popular and continued to be made throughout the 19th century.
The form of this elegant en cabinet writing desk was inherited from the 17th-century cabinet with legs. It consists of a drop-leaf cabinet with corner shelves, supported by four slender legs joined by a tablet. Its harmonious forms are enhanced by the mahogany veneer and gilt bronze decoration. Its creator, the cabinetmaker Joseph Stöckel, was found of incorporating ingenious fittings, surprises and hiding places into his furniture: three drawers are concealed in the upper rim. The interior is more classically fitted with compartments and drawers. This type of cabinet was very fashionable in the late 18th century.
Cette pendule à poser illustre un court moment de l’histoire horlogère qui adapta le nouveau calendrier révolutionnaire entré en vigueur le 15 vendémiaire de l’an II (6 octobre 1793). Comme le système métrique mis en chantier dès 1790, ce calendrier marque la volonté des révolutionnaires d’adopter un mode universel s’appuyant sur le système décimal. Il comprend un nouveau découpage de l’année, et de nouveaux noms pour les mois et les jours.
En un seul cadran complété de six autres plus petits, cette pendule donne à la fois le temps, le quantième (jour du mois) et le mois selon le système traditionnel et selon le nouveau calendrier révolutionnaire. Elle fournit également les phases de la lune.
La pendule de parquet, comme son nom l’indique, repose sur le sol même de la pièce et se distingue de la pendule à poser (placée sur une cheminée, par exemple). L’importance de sa caisse est due à la présence des poids qui assurent le fonctionnement de son mécanisme et permet à un grand balancier d’y prendre place. Ces pendules étaient ainsi destinées à donner une heure de référence.
Le cadran supérieur donne l’heure, les minutes et les secondes. Entre les chiffres romains sont plusieurs subdivisions : en cinq pour indiquer les minutes ou les secondes ; en huit pour indiquer les battements de la pendule (5/8e de seconde par demi-battement). Le cadran inférieur donne les indications astronomiques concernant le soleil et la lune. La lune, représentée par une petite boule en acier cachée partiellement par une demi-coquille en acier bleui pour en indiquer les phases, est située sur une aiguille dorée. L’aiguille de la lune fait un tour autour de la Terre en 24 heures ce qu’indique son extrémité qui parcourt une couronne graduée en deux fois douze heures. Cette couronne est aussi graduée en degrés (deux fois 180) indiquant ainsi la position de la Lune par rapport aux méridiens terrestres. La deuxième aiguille dorée est consacrée au soleil et donne le temps solaire sur les mêmes graduations ainsi que sa position en degrés autour de la Terre. Ces deux aiguilles sont fixées sur une petite sphère vue du pôle figurant le globe terrestre.
This clock recalls a short period in French clockmaking history, prompted by the new revolutionary calendar that came into force on 15 Vendémiaire Year II (6 October 1793). Like the metric system, whose standardisation in France began in 1790, this calendar stemmed from the revolutionary regime’s determination to adopt a universal system based on the decimal system. It comprised a new division of the year and new names for the months and days of the week.
One one face and six smaller dials, this clock gives the time, the quantième (day of the month) and the month according to the traditional system and according to the new revolutionary calendar. It also displays the phases of the moon.
The longcase clock, as its name suggests, is a tall, freestanding clock, as opposed to a smaller clock placed on a mantelpiece, for example. Its tall case houses its weight and pendulum-driven movement. These clocks were also intended to serve as time standards.
The upper clockface indicates the hour, minutes and seconds. Between the Roman numerals there are different subdivisions: five to indicate the minutes or seconds, and eight to indicate the pendulum swing (5/8ths of a second per half-swing). The lower clockface give astronomical indications concerning the Sun and Moon. The Moon, represented by a small steel ball partially concealed by a blue steel half-shell to indicate the phases, is on a gilt hand. The Moon hand goes around the Earth in 24 hours, as indicated by its tip, which rotates around the rim graduated in twice twelve hours. This rim is also graduated in degrees (twice 180) to indicate the Moon’s position in relation to the terrestrial meridians. The second gilt hand indicates the solar time on the same graduations and the Sun’s position in degrees around the Earth. Both hands are fixed to a small sphere seen from the pole representing the terrestrial globe.
Destinés à compléter l’éclairage de la pièce, les candélabres étaient le plus souvent disposés en paire sur les tablettes des cheminées et en vis-à-vis sur la console qui pouvait meubler le mur opposé. Ceux-ci à trois lumières offrent une riche ornementation en bronze doré à la fois caractéristique du style Louis XVI et de l’affirmation du retour à l’antique qui se confirme dans les années 1790 pour triompher sous l’Empire.
La paire de chenets participe du décor de la cheminée, formant un tout avec le trumeau de glace qui la surmonte, les bras de lumières fixés de part et d’autre ou encore, comme ici, la paire de candélabres que l’on dispose sur la tablette. La partie décorative, en bronze doré, assure la fixation des barres du foyer destinées à recevoir les bûches. Elle n’est donc pas en contact avec l’ardeur des flammes et permettait de décliner toute sorte d’ornements. Ces lionnes au repos dressées sur un socle drapé veillaient ainsi sur le feu. Leur auteur n’est pas connu mais fait honneur au travail des fondeurs, doreurs et ciseleurs actifs dans le dernier tiers du XVIIIe siècle qui tels Pierre Gouthière, Pierre-Philippe Thomire ou Pierre-Auguste Forestier, portèrent à son apogée l’art du bronze doré.
Décoratifs, ces vases accompagnaient les garnitures disposées sur les tablettes de cheminée ou sur le haut des meubles. Ils complètent ici les autres pièces en bronze ciselé et doré. Souvent le fruit du travail de plusieurs artisans, ces pièces avaient pour point de départ un dessin donné soit par un ornemaniste soit par un architecte. A partir de ce dessin, le bronzier confiait la réalisation du modèle en bois à un sculpteur sur bois puis réalisait le modèle en cire afin de pouvoir procéder à la fonte. La fonte terminée, le ciseleur achevait la précision du rendu des différents ornements et la pièce pouvait alors être dorée.
Candelabra were usually placed in pairs on the mantelpiece and on the console table against the opposite wall. This three-branch candelabrum’s ornate gilt bronze decoration is characteristic of both the Louis XVI style and the new interest in Antiquity that emerged in the 1790s and triumphed under the Empire.
The firedogs were an integral part of the fireplace’s decoration, with the mantel mirror, the lamps on either side and, as here, the pair of candelabra on the mantelpiece. The ornamental gilt bronze fronts of the firedogs support the bars maintaining the logs in the hearth. The lionesses resting on their draped bases are guarding the fire. The work of their unknown creator is an example of the mastery of the founders, gilders and chasers active in the last third of the 18th century, who, like Pierre Gouthière, Pierre-Philippe Thomire and Pierre-Auguste Forestier, elevated the art of gilt bronze to its greatest heights.
These decorative vases matched the decorative fittings on the mantelpiece and furniture. Here they complement the other chased and gilt bronze pieces. Often the work of several artisans, they were produced from drawings by an ornamental sculptor or architect. The bronze founder commissioned a sculptor to execute a wooden model, which he then reproduced in wax to cast the bronze. When the piece had been cast, the chaser accentuated the detail of the decoration and the piece was gilded.
Cette toile que le peintre présenta au salon de 1804 lui valut une médaille d’or. L’artiste nous fait pénétrer dans l’intimité de l’atelier de l’un des plus grands sculpteurs du XVIIIe siècle : Jean-Antoine Houdon (1741-1828). Agé d’une soixantaine d’années, le sculpteur est au sommet de sa gloire. Il avait sculpté une galerie impressionnante de célébrités de l’Ancien Régime et de la Révolution et fait partie des artistes désignés comme membre de l’Institut dès sa création en 1795. Ce tableau traduit un triple sujet : la représentation d’un atelier d’artiste, la mise en valeur de la pratique d’un sculpteur et le portrait d’une famille. L’atelier est celui qu’Houdon occupait au rez-de-chaussée du palais des Beaux-Arts, ancien collège des Quatre-Nations, notre actuel siège de l’Institut. L’artiste est entouré par nombre de ses œuvres en majorité identifiables. Il est représenté au centre de la toile achevant le modelage du buste du mathématicien Laplace (1749-1827) que vous pouvez apprécier aux côtés du tableau. Assise au premier plan, son épouse et derrière elle, leurs trois filles Sabine, Anne-Ange et Claudine.
C’est au collectionneur Emile Peyre, l’un des principaux donateurs du musée, que nous devons de pouvoir présenter côte à côte le tableau du peintre Louis Boilly représentant le sculpteur Jean-Antoine Houdon modelant le buste de Laplace dans son atelier et le buste lui-même. Pierre-Simon Laplace (1749-1827) était astronome et mathématicien. Il contribua à faire avancer les connaissances en matière de mécanique céleste ce qui lui valut la réputation de Newton français.
Contrairement aux portraits d’autres savants que réalisa Houdon celui-ci témoigne d’un côté conservateur sans doute voulu par le modèle. Laplace s’est fait représenter en perruque avec les cheveux tirés en arrière et noués sur la nuque. Il porte une veste et un gilet à hauts cols ainsi qu’une cravate nouée au cou. Houdon a su rendre avec brio grâce au modelé sensible des yeux et aux lèvres écartées toute l’intelligence qui émane du modèle.
Ce groupe en biscuit de porcelaine dure fut réalisé à la manufacture de Locré à Paris, une des premières manufactures de porcelaine dure de la capitale employant du kaolin dans la constitution de sa pâte.
Le biscuit est une porcelaine sans émaillage cuite à très haute température, entre 1200 et 1400 degrés.
Les thèmes issus des mythologies grecque et romaine sont alors courants dans la petite statuaire. Castor et Pollux, appelés également les Dioscures, sont les avatars grecs de la figure indo-européenne des dieux jumeaux.
Les quatorze peintures accrochées aux murs du salon Talairac appartiennent toutes à la seconde moitié du XVIIIe siècle et se veulent le reflet d’un cabinet de collectionneur de la fin de l’Ancien Régime où le goût pour les petits maîtres est fort apprécié. Portraits, scènes de genre, paysages voisinent avec des compositions plus ambitieuses de peinture d’histoire. Les toiles d’Hubert Robert le Génie du tombeau et de Claude-Louis Chatelet le parc d’Ermenonville annoncent le courant romantique qui se déploiera au siècle suivant. Les peintures d’histoire de Gaspare Diziani la femme de Darius aux pieds d’Alexandre et de François-Guillaume Ménageot piété filiale de Cléobis et Biton puisent leur origine dans la mythologie et l’histoire grecque. A ces deux tableaux répondent des petites toiles en grisailles dépeignant des jeux d’enfants à la manière de bas-reliefs à l’antique.
Louis-Léopold Boilly was awarded a gold medal when he showed this picture at the 1804 Salon. It takes us into the privacy of one of the greatest sculptors of the 18th century, Jean-Antoine Houdon (1741-1828). The artist is shown here aged around sixty, at the height of his fame. He had sculpted an impressive gallery of celebrities of the Ancien Régime and the Revolution and was one of the artists nominated as members of the Institut de France when it was created in 1795. This picture has three distinct subjects: the depiction of an artist’s studio, the portrayal of a sculptor at work and a portrait of a family. The studio is the one in which Houdon worked on the ground floor of the Palais des Beaux-Arts, formerly the Collège des Quatre-Nations and now the Institut de France’s seat. In the middle of the picture, Houdon, surrounded by his works (most of which are identifiable), is finishing modelling his bust of the mathematician Laplace (1749-1827), on display next to this picture. His wife is seated in the foreground with their three daughters, Sabine, Anne-Ange and Claudine behind her.
We owe the collector Emile Peyre, one of the museum’s principal donors, the privilege of being able to show both Louis Boilly’s picture of the sculptor Jean-Antoine Houdon modelling Laplace’s bust in his studio and the bust itself. Pierre-Simon Laplace (1749-1827) was an astronomer and mathematician. His contribution to the development of celestial mechanics earned him his reputation as the French Newton.
Unlike Houdon’s portraits of other scientists, there is a conservatism in his portrayal of Laplace that was probably wished by the model. Laplace is portrayed wearing a wig with his hair held back in a pigtail at the neck. He is dressed in a high-collared waistcoat and jacket and a necktie. Houdon’s subtle modelling of the slightly parted lips and eyes brilliantly conveys his model’s keen intelligence.
This hard-paste biscuit porcelain sculpture group was produced by the Locré manufactory in Paris, one of the first porcelain manufacturers in the capital to use kaolin in its paste.
Biscuit is a type of unglazed porcelain fired at a very high temperature (between 1200 and 1400 degrees).
Greek and Roman mythological themes were then popular subjects for figurines. Castor and Pollux, known together as the Dioscuri, are the Greek avatars of Indo-European twin gods.
The fourteen pictures hanging on the walls of the Talairac Drawing Room were all painted in the second half of the 18th century and reflect the tastes of collectors at the end of the Ancien Régime, when minor masters were greatly appreciated. Portraits, genre scenes and landscapes hung side by side with the more ambitious compositions of history painters. The pictures by Hubert Robert The Spirit of the Tomb and Claude-Louis Chatelet The Park at Ermenonville foreshadow the romantic movement that emerged in the next century. The history paintings by Gaspare Diziani Darius’s Wife Before Alexander and François-Guillaume Ménageot The Filial Piety of Cleobis and Biton depict scenes from mythology and ancient Greek history. These two pictures are offset by small monochrome paintings depicting children’s games in the manner of antique bas-reliefs.
Curator of the 17th-18th Century Department: Anne Forray-Carlier
Curatorial assistant: Sophie Motsch
Documentalist: Véronique Cieslik
Concept, production, development: Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Furniture design: Avec Vous Design Claire Mouret
Panoramic photographs: Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographs of works: Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Furniture maker: Tôle concept Philippe Chaouche
All the digital labels in the Period Rooms were produced with funding from the Fondation Bettencourt Schueller.
Curator of the 17th-18th Century Department: Anne Forray-Carlier
Curatorial assistant: Sophie Motsch
Documentalist: Véronique Cieslik
Concept, production, development: Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Furniture design: Avec Vous Design Claire Mouret
Panoramic photographs: Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographs of works: Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Furniture maker: Tôle concept Philippe Chaouche
All the digital labels in the Period Rooms were produced with funding from the Fondation Bettencourt Schueller.