Le décor de cette pièce provient de l’un des hôtels de la place Louis-le-Grand, actuelle place Vendôme (n°16), hôtel construit entre 1723 et 1724 par l’entrepreneur Pierre Grandhomme. De plan octogonal, la place Louis-le-Grand fut une des grandes opérations immobilières du XVIIIe siècle parisien et offre encore aujourd’hui la belle ordonnance classique de ses façades.
Passé entre plusieurs mains, l’hôtel devint la propriété de Jean-Pierre Serres, d’une famille originaire du Vivarais (Ardèche), en 1785 et la demeura jusqu’en 1805. Bien que l’on ne connaisse pas les artistes qui œuvrèrent à ce décor, c’est pendant les années où Jean-Pierre Serres fut propriétaire qu’il fut réalisé. Démonté au début du XXe siècle, le décor fut acquis par le décorateur Eugène Barriol qui le légua au musée.
Les différents propriétaires de l’hôtel :
The room’s decor comes from a mansion in Place Louis-le-Grand, now 16 Place Vendôme, built from 1723 to 1724 by the contractor Pierre Grandhomme. The octagonally shaped Place Louis-le-Grand was one of the major real estate developments in 18th-century Paris and today Place Vendôme is still graced with its elegant classical facades.
The mansion had several owners before it was acquired by Jean-Pierre Serres, from the Vivarais region (Ardèche), in 1785 and remained his property until 1805. Although we do not know the names of the artists who worked on this decor, we know that it was created while Jean-Pierre Serres was the mansion’s owner. It was dismantled in the early 20th century and acquired by the interior designer Eugène Barriol, who bequeathed it to the museum.
The mansion’s successive owners:
Grand décorateur de son temps, Eugène Barriol travaillait pour la riche clientèle parisienne de la troisième République. Il s’était spécialisé dans le remontage de boiseries anciennes dans des hôtels particuliers et des châteaux de style dix-huitième. Plusieurs dessins faisant référence à ses travaux sont conservés dans les collections du musée.
Les destructions qui s’intensifièrent sous le Second Empire en raison des travaux urbanistiques dirigés par le baron Haussmann eurent notamment pour conséquence la prise de conscience de la valeur non seulement marchande mais aussi historique des décors de boiserie. Antiquaires, décorateurs, collectionneurs et musées participèrent dès lors de l’engouement pour la boiserie.
One of the leading interior decorators of his time, Eugène Barriol worked for a wealthy Parisian clientèle during the Third Republic, specialising in the dismantling and reinstallation of wood panelling from 18th-century mansions and châteaux. The museum has several drawings referring to his work.
One of the consequences of the wholesale demolition in Paris during the Second Empire, notably due to Baron Haussmann’s reorganisation of the city, was an increasing awareness of both the commercial and historical value of ancient wood panelling decors. Antique dealers, interior decorators, collectors and museums fuelled this new interest.
Cette aquarelle présente le salon repeint en blanc du temps où l’hôtel était la propriété de la famille Roche des Escures.
Caractéristique de l’art de la fin du XVIIIe siècle ce salon est un rare exemple de décor conservé pour les périodes du Directoire (1795-1799) et du Consulat (1799-1804). Son remontage, en 1939, a permis de respecter les proportions et les dispositions originales de la pièce. Exceptée l’absence de jour direct à l’endroit des deux fenêtres, remplacée ici par un éclairage artificiel, le salon est tel qu’il se présentait au premier étage de l’hôtel n°16 de la place Vendôme.
L’ensemble du décor s’organise selon une rigoureuse symétrie à partir d’un axe central matérialisé par un large trumeau de glace cintré par le haut. A l’exception de celui qui surmonte la cheminée, les trois autres se prolongent jusqu’au sol par des miroirs sur lesquels sont appliqués des balustres ajourés en bois. Encadrés soit par les doubles portes soit par les deux fenêtres, le décor est complété par des panneaux d’inspiration pompéienne alternant avec des colonnettes engagées aux proportions élancées, le tout complété par des bas-reliefs à l’antique formant dessus de porte.
La cheminée de marbre bleu turquin est enrichie de deux cariatides de sphinges en bronze doré et patiné. Dans les prisées des inventaires, la cheminée fait partie du bâtiment, elle est considérée comme un bien immeuble, qu’on ne peut ôter. Son rôle est centrale dans l’organisation du décor d’une pièce, c’est autour d’elle qu’il s’articule et se déploie : boiseries, trumeau de glace, console sur le mur opposé… Celle-ci est particulièrement luxueuse avec ses ornements de bronze doré et pâtiné, les piédroits composés de deux cariatides de sphinge monopode à buste en bronze patiné ceinturé d’une large feuille d’acanthe retombante en bronze doré, elles se terminent par une griffe de lion patinée qui repose sur une base moulurée en bronze doré. Les sphinges à un seul pied sont à rapprocher de celles qui servent de support à une console par Thomire et surtout des sphinges dessinées par de Wailly pour la cheminée du foyer du théâtre de l’Odéon à Paris, toujours en place.
This watercolour shows the drawing room repainted in white when the mansion was the property of the Roche des Escures family.
This drawing room is one of the very few surviving examples of interior decoration during the Directoire (1795-1799) and Consulat (1799-1804) periods. Its installation in the museum in 1939 respected the room’s original proportions and arrangement. Except for the absence of the daylight provided by the two windows, replaced here by artificial lighting, the drawing room is as it was on the first floor of the mansion at 16 Place Vendôme.
The room’s decoration is symmetrically organised around the central axis created by the wide, arched mantel mirror. The room’s three other mirrors are extended to the floor by mirrors faced with an openwork wooden balustrade. Framed either by double doors or by the two windows, the decoration is complemented by Pompeian-inspired panels alternating with slender columns and antique-style bas-reliefs above the doors.
The blue Turquin marble fireplace is framed by two gilt and patinated bronze sphinx caryatids. In inventories, the fireplace is listed as an integral part of the building, not as a piece of removable furniture. It played a central role in the furnishing of contemporary drawing rooms, dictating the organisation of the panelling, mantel mirror and console table on the opposite wall. This marble and gilt and patinated bronze fireplace is particularly luxurious. The single-legged sphinxes supporting the mantel have patinated bronze busts draped with a large gilt bronze acanthus leaf and a patinated lion’s paw resting on a gilt bronze base. These single-legged sphinxes are comparable to those supporting a console table by Thomire and above all the sphinxes designed by Wailly for the fireplace of the foyer of the Théâtre de l’Odéon in Paris, still in situ.
Le vocabulaire ornemental choisi révèle le goût pour l’antique qui domine la fin du XVIIIe siècle. Les sveltes colonnettes supportent un entablement finement sculpté de perles, denticules et palmettes. Leur ordre architectural, très original, n’est ni ionique ni corinthien mais plutôt égyptien ou étrusque. Les pilastres offrent un décor de candélabres superposant rinceaux, perles, festons, femmes ailées, dauphins, aigles ou caducées. Les quatre dessus de porte en bas-relief reproduisent le décor sculpté du célèbre vase Borghèse. La gracilité de cette architecture purement décorative l’apparente à celles qui sont représentées sur les fresques pompéiennes du 1er siècle après J.-C.
Ce décor a retrouvé ses couleurs originales qui avaient été masquées par un badigeon blanc au cours du XIXe siècle. Celles-ci sont également représentatives des styles directoire et consulaire. Les tons jaune clair et blanc cassé employés pour la modénature accompagnent les faux-marbres jaunes des parties inférieures des colonnettes et s’opposent au bleu traité en faux-bois pour les encadrements des portes et auquel répond la tendre opposition des bleus et blancs des stucs évoquant la production des fameux grès de la manufacture anglaise de Wedgwood très prisés à cette époque.
Devant ce succès, la manufacture royale de Sèvres a également produit des biscuits en bleu et blanc.
The ornamental vocabulary shows the dominant taste for antiquity in the late 18th century. The slender columns support an entablature delicately sculpted with beading, denticles and palm leaves. Their architectural order is very original: neither Ionic nor Corinthian but rather Egyptian or Etruscan. The pilasters are decorated with candelabra, foliation, beading, festoons, winged women, dolphins, eagles and caducei. The four bas-relief overdoors reproduce the sculpted decoration of the famous Borghese vase. The gracefulness of this purely decorative architecture is similar to that represented on Pompeian frescoes dating from the 1st century AD.
This decor’s original colours, typical of the Directoire and Consulat styles, were concealed with whitewash in the 19th century. The light yellow and off-white outlining the cornice echo the yellow false marble decorating the lower part of the columns and contrast with the blue imitation-wood door frames, which in turn harmonise with the blues and whites of the stucco evoking the famous stoneware produced in England by Wedgewood, then very popular.
Prompted by this success, the royal manufactory at Sèvres also produced biscuit porcelain in blue and white.
La chaise cabriolet dite aussi « volante » se caractérise par un dossier plus ou moins incurvé qui la distingue de la chaise à la reine ou « meublante » dont le dossier est plan. Ces dernières étaient placées le long des murs, meublant la pièce, tandis que les cabriolets occupaient le centre. Enfin, le terme cabriolet désigne un siège dont le dossier incurvé épouse la forme du dos pour donner plus de confort.
La richesse des ornements, le parti pris très original du dossier, à mi-chemin entre carré et ovale font de cette chaise un siège original malgré son anonymat. Bien que rendue obligatoire par arrêt du Parlement de Paris en 1637, l’habitude d’estampiller ne se prit qu’au XVIIIe siècle, mais elle ne fut pas systématique.
Dans les intérieurs les plus aisés, la garniture des sièges dit « le meuble de tapisserie » est changée deux fois par an, pour des raisons de confort mais aussi esthétiques, tissu chaud en hiver comme le velours et plus léger en été comme le taffetas. Pour faciliter ce changement, le menuisier adapte la structure du siège en l’équipant de châssis pour l’assise, le dossier et les manchettes d’accotoirs. Ces structures amovibles étaient stockées dans le garde-meuble de la maison par les domestiques. Enfin, le terme cabriolet désigne un siège dont le dossier incurvé épouse la forme du dos pour donner plus de confort.
Ce fauteuil rassemble toutes les caractéristiques du style Louis XVI : pieds droits, en fuseau cannelé, dossier en forme de médaillon. Le décor marque l’adoption du vocabulaire néo-classique : la ceinture est sculptée d’une frise d’entrelacs que surmonte une frise de bâtons rompus alternant avec des perles. Au sommet du dossier remplaçant la coquille Louis XV est sculpté un bouquet de fleurs au naturel encadré de branches de laurier. Sans atteindre les extraordinaires créations de Georges Jacob ou de Jean-Baptiste-Claude Sené pour la Cour et plus particulièrement celles faites pour la reine Marie-Antoinette, ce fauteuil témoigne du niveau d’excellence auquel étaient parvenus les menuisiers en siège dans le dernier tiers du dix-huitième siècle.
Comme l’ensemble des sièges de cette salle, ce fauteuil présente une sculpture très riche, le désignant comme un siège destiné au salon ou grand cabinet d’une demeure aristocratique ou du domaine de la couronne. Sené a, en effet, travaillé pour les résidences royales Versailles, Saint-Cloud, Fontainebleau…il est parmi ceux qui ont le plus contribué à diffuser la notion de retour aux sources classiques. Les ornements qu’il sculpte dans le bois sont empruntés à l’architecture : perles, rinceaux, acanthes,
rais-de-cœur...
La musique occupait une place importante parmi les distractions de l’aristocratie, dans les salons. La harpe connut une faveur particulière à la suite de l’arrivée de Marie-Antoinette à la cour de France. Très bonne joueuse, la dauphine devenue reine encouragea par son exemple la pratique de cet instrument adapté au genre de la romance. Paris était devenue dans les années 1770, un centre de fabrication réputé. Le vernis Martin bleu, vert ou noir à l’imitation des laques asiatiques était fréquemment utilisé aussi bien pour décorer la caisse de manière uniforme que pour orner la table d’harmonie de bouquets, rinceaux et volutes d’une grande finesse ; les autres parties sont en bois sculpté et doré.
ROGER VANDERCRUSE dit LACROIX, RVLC est un des grands noms de l’ébénisterie française de la seconde moitié du XVIIIe siècle, davantage connu pour la réalisation de petites tables d’appoint au décor de marqueterie recherché ou à l’emploi de plaques de porcelaine. Les courbes caractéristiques du style Louis XV ont disparu au profit des lignes architecturales, renforcées par le choix du satiné, bois dont les veines sont parallèles et les couleurs contrastées offrent un motif devenant ornemental. Le talent de l’ébéniste se mesurait dans l’art et la manière d’utiliser les essences de bois indigène ou exotique en fonction de leur couleur et de leur aspect.
Selon toute vraisemblance, c’est à l’ébéniste Jean-François Oeben que l’on doit la création du bureau à cylindre, conçu pour répondre à un besoin, la nécessité de masquer à la vue et de ranger les documents de travail. Il représente une forme d’évolution du bureau plat vers le secrétaire. Désormais, d’un seul geste on peut dissimuler le travail en cours en abaissant le cylindre sur la surface de travail et le sécuriser en donnant un tour de clef. Les surfaces de travail sont augmentées par l’ajout de tablettes escamotables de part et d’autre du bureau et à l’arrière du cylindre permettant à quatre personnes de travailler simultanément.
Comme sur un bureau plat, des caissons de tiroirs sont placés symétriquement, à gauche deux tiroirs superposés et à droite deux tiroirs feints dissimulant un caisson sur toute la hauteur dans lequel était habituellement placé un coffre pour ranger les possessions les plus précieuses.
Cette table à toutes fins fait partie d’une nouvelle catégorie de meubles d’appoint relativement légers dont l’apparition et la vogue rapide sont la marque du règne de Louis XV et l’allègement de l’étiquette voulu par le souverain lui-même. Ces meubles aux formes et aux fonctions variées répondent aux besoins d’une sociabilité nouvelle qui s’accompagnait d’une recherche d’intimité par la présence moins systématique de serviteurs lors des moments en famille ou entre amis. Le décor de marqueterie évoque les jardins à l’anglaise chers à Marie-Antoinette à l’instar du Petit Trianon conçu par Richard Mique à la fin des années 1770.
D’après la définition de l’Encyclopédie « sa commodité est d’être transporté où l’on veut » aussi ce guéridon est-il équipé de roulettes, il devient, selon les heures du jour, table à thé, table à écrire ou porte-flambeau. Le guéridon est ici une table d’appoint.
Ce tapis est un exemple rare d’une production apparue dans les années 1770-1780 sous le nom de tapis ras dont le poil est noué à point plat. Pour faire face à la demande croissante, d’autres manufactures que celle de la Savonnerie, située sur la colline de Chaillot à Paris, à l’emplacement d’une fabrique de savons, furent autorisées à en tisser.
Ce fut le cas de la manufacture d’Aubusson, dès 1743, qui régissait une multitude d’ateliers privés placés sous contrôle royal. La composition des motifs des tapis reprenait souvent les décors du plafond et la division géométrique de l’espace. En outre, l’emploi des rinceaux, médaillons, camées, griffons et chimères illustre l’engouement pour l’antique tandis que le choix des couleurs, rouge pompéien, vert amande, brun profond sont également révélatrices de cette époque où se manifestent les premières modes qui triomphèrent sous le Directoire et le Consulat, grâce à Dugourc et Bélanger et qui seront diffusées plus tard par Percier et Fontaine.
The cabriolet chair has a more or less curved back, as opposed to the flat-backed à la reine chair or side chair. The cabriolet chair was placed in the middle of the room and the à la reine chair against the walls. The term cabriolet designates a chair whose back is curved for greater comfort.
The novel features of this chair by an anonymous maker are its ornate decoration and the shape of the back, midway between square and oval. Although made compulsory by decree by the Parlement de Paris in 1637, stamping furniture with the maker’s mark did not become widespread until the 18th century, but it was still not systematic.
In the wealthiest residences, the upholstery of so-called “tapisserie” chairs was changed twice a year, for greater comfort but also for aesthetic reasons: warm, winter fabrics such as velvet were changed for lighter fabrics such as taffeta in summer. The joiner adapted the chair’s structure to facilitate this, mounting the upholstery of the seat, back and armrests on removable chassis or frames. Servants kept the out-of-season upholstery components in the house’s storeroom. The term cabriolet designates a chair whose back is curved for greater comfort.
This armchair’s straight, tapering, fluted legs and medallion-shaped back are characteristic of the Louis XVI style. Its decoration shows the adoption of the neoclassical ornamental vocabulary: the seat rim is sculpted with a frieze of tracery surmounting a frieze of chevrons alternating with beading. On the top of the back, the Louis XV scallop motif has been replaced by a bouquet of flowers framed with laurel branches. Although not rivalling Georges Jacob and Jean-Baptiste-Claude Sené’s extraordinary creations for the court and particularly for Queen Marie-Antoinette, this armchair illustrates the degree of excellence attained by chair makers in the last third of the 18th century.
Like all the chairs in this room, this armchair is ornately sculpted, indicating that it was made for the drawing room or study of an aristocratic home or royal residence. Sené worked for the royal palaces at Versailles, Saint-Cloud and Fontainebleau, and was among those who did most to propagate the notion of a return to classical sources. The motifs he sculpted in wood are borrowed from architecture: beading, foliation, acanthae, heart-shaped leaf-and-dart moulding, etc.
Music was one of the main pastimes and entertainments in aristocratic drawing rooms. The harp became especially popular following Marie-Antoinette’s arrival at the French court. A very accomplished player, as dauphine then queen she set an example for the practice of this instrument particularly suited for romantic music. In the 1770s Paris became renowned for its harp makers. Blue, green or black Martin varnish, imitating Asian lacquers, was frequently used for the body’s uniform decoration and to embellish the soundboard with delicate bouquets, foliation and volutes. The other parts of the instrument were in sculpted and gilt wood.
ROGER VANDERCRUSE, known as LACROIX, RVLC, was one of the great names of French cabinetmaking in the second half of the 18th century. He was particularly renowned for his small tables decorated with intricate marquetry and inlaid with porcelain plaques. The characteristic curves of the Louis XV style have disappeared, replaced by architectural lines emphasised by the use of bloodwood, whose parallel veins and contrasting colours provide a decorative motif in their own right. Cabinetmakers demonstrated their talent in their art of combining both indigenous and tropical hardwoods in function of their colour and appearance.
In all likelihood, it was the cabinetmaker Jean-François Oeben who invented the roll-top desk, to cater for the need to both store documents and conceal work from view. It represents a form of evolution from the flat-topped desk towards the secrétaire writing desk. One could now instantly conceal private papers or work in progress simply by pulling down the roll top and locking it. The work surfaces can be increased with drop-leaf flaps on either side and at the back, enabling four people to work at the same time.
As on a flat writing desk, the drawers are placed symmetrically on either side: two drawers on the left and two false drawers on the right concealing a single compartment in which one could place a safe to keep one’s most valuable possessions.
This all-purpose table is an example of the new category of relatively light furniture which appeared and rapidly became popular during Louis XV’s reign, partly due to the relaxing of etiquette wished by the king himself. These pieces of furniture with varied forms and uses were a response to the dictates of a new sociability, combined with a need for intimacy and desire for a less systematic presence of servants at gatherings of family and friends. The marquetry decoration evokes the English-style gardens dear to Marie-Antoinette, such as those at the Petit Trianon, designed by Richard Mique in the late 1770s.
According to the definition of the pedestal table in the Encyclopédie, “its convenience is to be transported where one wishes.” This pedestal table is mounted on castors and at different times of day can be used as a tea table, writing table or for placing a candelabrum.
This is a rare example of the tapis ras, a type of tapestry-woven or flat-weave carpet that appeared in the 1770-1780s, produced by the Savonnerie manufactory, so-named because it was located on the site of a soap factory on the Colline de Chaillot in Paris. Due to growing demand, other manufactories were soon authorised to weave them.
The Aubusson manufactory, which employed a host of privately-owned workshops under royal control, began producing tapis ras in 1743. These carpets’ compositions often reproduced the decoration on the ceiling and the geometrical division of the room space. The motifs - foliation, medallions, cameos, griffons and chimera - show the contemporary interest in antiquity. The colours - Pompeii red, almond green, deep brown - are a manifestation of the emerging fashion that would triumph during the Directoire and the Consulat, promoted by Dugourc and Bélanger and subsequently disseminated by Percier and Fontaine.
La pendule représente souvent l’objet le plus précieux d’un intérieur en raison de la complexité et de la sophistication de son mécanisme. Sur la cheminée, elle est l’élément central de la garniture. A l’extrême fin du XVIIIe siècle, les sujets des pendules sont empruntés à l’histoire grecque et romaine ; le choix de représenter Junon, fille de Saturne, dieu du Temps (Chronos en grec) est particulièrement judicieux comme sujet central d’une horloge. Selon la légende, la déesse intervenait avec Janus, dieu associé à la notion de commencement, qui a donné son nom au premier mois de l’année, janvier. De nombreux modèles dits au char sont répertoriés : le char de Phaëton, le char de la victoire, le char des saisons…
Les chenets sont toujours disposés par paire dans une cheminée, leurs dimensions sont proportionnées à l’ouverture du foyer. Ils se composent de deux parties : une « grille » c’est-à-dire des barres parallèles pour poser les bûches, installées à l’intérieur de l’âtre, lesquelles rejoignaient, vers l’extérieur, un « devant », ou une « tête » de chenet portant le décor.
Originaire d’Amérique, ce fruit est connu en Europe depuis le XVIe siècle, cependant en raison de sa fragilité, sa consommation est limitée aux tables royales. Très apprécié de Louis XV, il est cultivé dans les serres chaudes à Versailles, symbole du luxe, l’ananas est également utilisé pour décorer les tables durant les dîners d’apparat.
Pierre la plus emblématique de la fin de l’Antiquité, le porphyre rouge majoritairement utilisé provient des carrières des Mons Porphyri, dans le désert égyptien entre le Nil et la mer Rouge. Ces coupes de formes géométriques évoquent les vastes cuves qui avaient été rapportées d’Égypte ou du Proche-Orient dès l’Antiquité pour orner les palais et les places à Rome.
Le regain d’intérêt pour l’antique favorisa la production d’objets inspirés des vases en pierre dure. Les amateurs les plus fortunés les enrichissaient par des montures en bronze doré qui en soulignaient les formes.
Cette statue de la déesse de la chasse est une réplique en bronze, de taille plus petite, de la célèbre Diane chasseresse sculptée dans le marbre en 1780 par Jean-Antoine Houdon pour le duc de Saxe-Gotha. Destinée à orner les jardins du palais de Gotha, en Allemagne, l’originale est légèrement différente, en raison de la fragilité du matériau, la jambe de la déesse est appuyée contre une touffe de roseaux assurant l’équilibre de la figure. La version en bronze a supprimé ce support rendant plus remarquable la position de la déesse en équilibre sur un pied et semblant courir. L’élégance linéaire conjuguée au naturalisme anatomique offre une admirable interprétation de l’art antique et témoigne du goût du sculpteur pour le mouvement et la sensualité qui se retrouvent dans toute son œuvre.
The clock was often the most precious object in an interior due to the complexity and sophistication of its mechanism. Given pride of place on the mantelpiece, it was the central element of the fireplace’s decoration. At the very end of the 18th century, themes for the decoration of clocks were often found in Greek and Roman history, and the subject here, Juno, daughter of Saturn, god of Time (Chronos in Greek), could not be more fitting. Legend has it that the goddess intervened with Janus, a god associated with the notion of beginning, after whom the first month of the year, January, was named. There are a variety of these so-called “chariot” clocks: Phaeton’s chariot, the chariot of victory, the chariot of the seasons, etc.
Firedogs are always placed in the fireplace in pairs, and their size is proportionate to that of the hearth. They are composed of the parallel bars on which the logs are placed, supported by the decorative front or “head.”
The pineapple, an American fruit, first came to Europe in the 16th century, but due to its fragility it was eaten only by royalty. Greatly appreciated by Louis XV, it was grown in hothouses at Versailles. A symbol of luxury, the pineapple was also used to decorate the table at ceremonial dinners.
Red porphyry is the stone most emblematic of late Antiquity. The most widely used porphyry came from the quarries at Mons Porphyri, in the Egyptian desert between the Nile and the Red Sea. The geometric forms of these vases evoke the huge vats and basins brought from Egypt and the Near East to decorate the palaces and squares of ancient Rome.
The revival in interest in Antiquity encouraged the production of objects inspired by hardstone vases. The wealthiest collectors embellished them with gilt bronze mounts emphasising their forms.
This statue of Diana, goddess of the hunt, is a smaller-scale bronze replica of the famous Diana the Huntress sculpted in marble by Jean-Antoine Houdon for the Duke of Saxe-Gotha in 1780. The original, created for the gardens of Freidenstein Castle in Germany, is slightly different: due to marble’s fragility, the goddess’s lower leg is consolidated by a tuft of reeds. The bronze version does away with this support, rendering the fleeting goddess’s pose, momentarily poised on one foot, even more remarkable. The sculpture’s linear grace and anatomical naturalism are an example of Houdon’s brilliant interpretation of antique art and the sense of movement and sensuality pervading all his works.
Conservatrice en chef du département XVIIe-XVIIIe : Anne Forray-Carlier
Assistante de conservation : Sophie Motsch
Documentaliste : Véronique Cieslik
Conception, production, développement : Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Design mobilier : Avec Vous Design Claire Mouret
Photographies panoramiques : Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographies des œuvres : Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Réalisation mobilier : Tôle concept Philippe Chaouche
Ce cartel numérique et ceux de toutes les Period-Rooms ont été réalisés avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller.
Curator of the 18th-19th Century Department: Anne Forray-Carlier
Curatorial assistant: Sophie Motsch
Documentalist: Véronique Cieslik
Concept, production, development: Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Furniture design: Avec Vous Design Claire Mouret
Panoramic photographs: Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographs of works: Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Furniture maker: Tôle concept Philippe Chaouche
All the digital labels in the Period Rooms were produced with funding from the Fondation Bettencourt Schueller.