The bedroom, created in 1925, is entirely clad with “Lanvin blue” silk, the blue that Jeanne Lanvin fell in love with when she discovered the Italian Primitives, particularly Fra Angelico.
The wall fabric, the lower part of which is decorated with palm leaves, rose motifs and daisies in homage to her daughter Marguerite (who later changed her name to Marie-Blanche), was machine-embroidered in the Lanvin workshops in orange-tinted white and silver thread. The bedspread, curtains and radiator covers are in the same embroidered fabric, whose principal motif, the daisy, is sculpted in wood on the arched skirting and door frames.
The principal pieces of furniture are in antique-patinated bronze, decorated either with the daisy motif or the pheasant motif present in the boudoir. The chairs are in varnished oak upholstered with needlepoint tapestry, Jeanne Lanvin’s favourite pastime. The handles of the gilt bronze doorknobs are the glass paperweights that Jeanne Lanvin collected.
The large picture window separating the bedroom and boudoir gives the bedroom a certain theatricality, despite its small size. To recreate its former colours, the silk wall fabric in Jeanne Lanvin’s bedroom was hand-embroidered after the original in the museum’s collections.
La chambre réalisée en 1925 est entièrement revêtue de soie « bleu Lanvin », ce bleu dont Jeanne Lanvin se serait éprise en découvrant les primitifs italiens, notamment Fra Angelico.
La tenture ornée dans sa partie inférieure de motifs de palmes, rosaces et marguerites, en hommage à sa fille Marguerite, qui se fait appeler plus tard Marie-Blanche, fut brodée mécaniquement dans les ateliers de broderie de Jeanne Lanvin avec fils de coton blanc orangé et fils d’argent. Le dessus de lit, les rideaux et les cache-radiateurs sont réalisés dans le même tissu brodé. Le motif principal, la marguerite, se retrouve sculpté dans le bois sur la large plinthe à arceaux et sur les entourages cintrés des passages.
Les pièces les plus importantes du mobilier sont réalisées en bronze patiné façon antique, certaines reprennent le motif de la marguerite, d’autres le motif des faisans qui se retrouve dans le boudoir. Ce mobilier est complété par des sièges en chêne vernis et tapisserie au point, passe-temps favori de Jeanne Lanvin. Les poignées en bronze doré des portes sont agrémentées de boules presse-papier, objets collectionnés par la couturière.
La chambre est séparée du boudoir par une grande baie vitrée qui confère au lieu une certaine théâtralité, malgré sa surface réduite. Pour restituer la couleur originale, la tenture de soie présentée dans la chambre de Jeanne Lanvin a été refaite à l’identique et les broderies réalisées à la main selon le modèle d’origine conservé dans les collections du musée.
En 1920, la couturière Jeanne Lanvin achète l’ancien hôtel particulier de la marquise Arconati-Visconti, 16, rue Barbet-de-Jouy dans le VIIe arrondissement à Paris. Peu de modifications seront apportées au bâtiment construit au XIXe siècle dans un style palladien, hormis l’aménagement d’une salle à manger en 1921-1922, décorée par l’architecte décorateur Armand Albert Rateau avec qui Jeanne Lanvin vient de créer la société Lanvin Décoration. La couturière n’occupera pas cependant le bâti ancien qu’elle réserve à sa fille, Marguerite, et à son gendre, le comte Jean de Polignac. En effet, conjointement à l’aménagement de l’hôtel, elle décide de la construction d’une nouvelle aile, pour ses appartements, reliée à celui-ci et située à l’emplacement des communs. Les travaux qui s’échelonnent entre 1921-1925 sont conduits par les architectes Richard Bouwens van der Boijen et Maurice Boutterin. La décoration intérieure et le mobilier sont confiés à Rateau.
Cette extension se répartit en trois niveaux. Deux sont destinés à la réception. Le rez-de-chaussée, où Jeanne Lanvin recevait à l’occasion de fêtes, bals ou défilés de mannequins, comprend un vaste hall avec escalier d’honneur ouvrant sur un bureau-bibliothèque suivi d’un grand salon. S’y trouve également une petite chambre d’ami qui sera par la suite transformée en bureau avec des vitrines pour accueillir les collections d’objets de la couturière. Le premier étage, réservé à un groupe plus restreint, accueille la salle à manger ouvrant sur une terrasse. Le troisième niveau, au 2e étage, est celui des appartements privés où seuls les intimes de la famille ont accès. Situé sous les combles, il comprend une salle de bains, une chambre et un boudoir prolongé par une terrasse. La salle de bain, sera la première livrée en 1924. Suivront en 1925, la chambre et le boudoir. Jeanne Lanvin y vivra jusqu’à sa mort en 1946.
In 1920 Jeanne Lanvin bought the former mansion of Marquise Arconati-Visconti at 16 rue Barbet-de-Jouy in Paris’s 7th arrondissement. Few alterations were made to the building itself, built in the 19th century in the Palladian style, except for the creation of a dining room in 1921-1922, decorated by the interior designer Armand Albert Rateau, with whom Jeanne Lanvin had just created the firm Lanvin Décoration. The couturière decided to not live in the mansion itself, which became the home of her daughter Marguerite and her son-in-law, Comte Jean de Polignac. As the building was being refurbished, she built a new, adjoining wing to house her own residence on the site of the mansion’s outbuildings from 1921 to 1925, designed by the architects Richard Bouwens van der Boijen and Maurice Boutterin. She entrusted the interior decoration and furnishing to Armand Albert Rateau.
Two of the extension’s three storeys housed Jeanne Lanvin’s reception rooms. The ground floor, where she gave parties and balls and staged fashion shows, comprised a vast hall and the main staircase, opening on to a study-library leading to a large drawing room. There was also a small guest’s room, later converted into the couturière’s office with display cases for her collection of objects. On the first floor, reserved for close acquaintances, the dining room opened on to a terrace. Only the family’s inner circle had access to Jeanne Lanvin’s private rooms on the second floor, comprising her bathroom, bedroom and boudoir opening on to a terrace. The bathroom was the first to be completed in 1924, followed by the bedroom and boudoir in 1925. Jeanne Lanvin lived there until she died in 1946.
Aînée d’une famille modeste de onze enfants, Jeanne Lanvin entre chez une modiste dès l’âge 13 ans pour livrer les chapeaux. En 1885, elle s’installe à son compte comme modiste, dans deux chambres sous les toits, rue du Marché-Saint-Honoré, après un apprentissage de modiste et de garnisseuse de mode. En 1889, elle ouvre sa première boutique, 16, rue Boissy-d’Anglas. Ses chapeaux témoignent déjà d’une parfaite maîtrise des matières et des formes et d’un sens aigu de la silhouette qui lui permettent de fidéliser la clientèle et de s’agrandir. En 1893, la maison Lanvin est ainsi inaugurée au 22, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
De son premier mariage en 1896 avec Emile di Pietro, dont elle divorce 7 ans plus tard, naît en 1897, sa fille unique, Marguerite, Marie, Blanche, avec laquelle elle entretiendra une relation fusionnelle ; le logo de la maison Lanvin inspiré d’une photo de Jeanne et de sa fille à un bal costumé en 1907, en est notamment un des témoignages. Encouragée par le succès auprès de ses clientes des vêtements qu’elle réalise pour Marguerite, Jeanne Lanvin, inscrite dans l’annuaire de la mode depuis 1901, décide de la création d’un département Enfant en 1908. Suivront l’année suivante, l’ouverture des départements Femme, Jeune fille, Mariée et Fourrure, conjointement à son inscription au Syndicat de la couture comme couturière. En 1918, elle possède la totalité de l’immeuble du 22, rue du Faubourg-Saint-Honoré, où elle installe les ateliers de flou, tailleurs, broderie, lingerie, chapeaux et dessin. Elle ouvre également des succursales à Deauville, Biarritz, Barcelone et Buenos Aires.
En 1921, Jeanne Lanvin s’associe avec le décorateur Armand-Albert Rateau, rencontré au milieu des années 10 probablement par l’intermédiaire de Paul Poiret. Ensemble, ils créent la maison Lanvin Décoration dont le premier chantier sera le théâtre Daunou à Paris, inauguré en décembre 1921, propriété de l’actrice Jane Renouardt, amie et cliente de Jeanne Lanvin. Suivront les aménagements des immeubles Lanvin aux 15 et 22, rue du Faubourg Saint-Honoré en 1922 et 1923. Rateau est également chargé de la décoration et de l’ameublement de ses résidences privées entre 1921 et 1925. Au 16, rue Barbet-de-Jouy, dans l’hôtel particulier qu’elle a acquis en 1920, il crée une salle à manger et décore l’aile attenante à l’hôtel qu’elle vient de faire construire. Le décorateur aménage également ses maisons du Vésinet, La Chêneraie et La Buisserie. Cette association de la mode et des arts décoratifs est encore manifeste en 1925, lors de l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Jeanne Lanvin, alors au faîte de sa gloire (la maison compte 23 ateliers où travaillent 800 personnes, sans compter le personnel de vente) est vice-présidente de l’organisation de l’exposition et présidente de la classe 20 (Vêtements). Elle confie à Rateau l’aménagement intérieur des lieux où couture et mode sont présentées et où elle expose elle-même : « l’Allée de la Parure » et la « Loge d’actrice » au Grand Palais, le pavillon de l’Elégance sur le Cours-la-Reine.
La diversification de la maison Lanvin, révolutionnaire à l’époque, se poursuit. En 1924, « Lanvin Parfums » ouvre au 4, rond-point des Champs-Elysées. Le premier grand parfum, My Sin, lancé en 1925, est un succès international. Le plus emblématique, le parfum Arpège, est créé en 1927 pour les trente ans de Marguerite, devenue comtesse Marie-Blanche de Polignac, à la suite de son mariage avec le Comte Jean de Polignac en 1924. Pianiste, elle en inspire le nom. Armand-Albert Rateau imagine le flacon en forme de boule noire, siglé à l’or du fameux logo de la maison Lanvin adopté en 1924. Les ouvertures de nouveaux départements se poursuivent et répondent à une évolution de la société : « Lanvin Sport » en 1925 illustre le confort et le progrès de la technique moderne. Avec l’ouverture de « Lanvin Homme » en 1926, 15, rue du Faubourg Saint-Honoré, la maison Lanvin est alors la seule à proposer deux univers, Homme et Femme.
Ambassadrice de l’élégance française, Jeanne Lanvin continue d’occuper une place éminente dans les différentes manifestations qui se succèdent dans les années 1930. Elle est présidente du groupe de la Couture à l’Exposition coloniale internationale de 1931 à Paris puis présidente du pavillon de l’Elégance à l’Exposition internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne à Paris en 1937. Elle participe également en 1935 au défilé de haute couture lors de la traversée inaugurale du paquebot « Normandie ». En 1938, elle est promue officier de la Légion d’honneur. L’éloge prononcé par son ami, Sacha Guitry, souligne sa réussite et son côté visionnaire. Sa dernière grande participation sera l’exposition « le Théâtre de la mode », organisée en 1945 pour relancer l’industrie de la mode française après la Seconde guerre mondiale. Elle décède un an plus tard, le 6 juillet1946, dans son hôtel particulier, rue Barbet-de-Jouy.
En 2014, la maison Lanvin, qui a fêté ses 125 ans, est la plus ancienne maison de couture française toujours en activité.
The eldest of a family of eleven children, at the age of thirteen Jeanne Lanvin went to work for a milliner as a delivery girl. In 1885, after an apprenticeship as a milliner and trimmer, she started her own business in two attic rooms in rue du Marché-Saint-Honoré. In 1889 she opened her first shop at 16 rue Boissy-d’Anglas. Her hats already showed the complete mastery of materials and forms and acute sense of silhouette that established the faithful clientele that enabled her business to grow. In 1893, Maison Lanvin was inaugurated at 22 rue du Faubourg-Saint-Honoré.
She married Emile di Pietro in 1896 (the couple divorced seven years later) and in 1897 gave birth to her only daughter, Marguerite Marie Blanche, with whom she remained passionately close - the Lanvin logo was inspired by a photograph of Jeanne and Marguerite at a fancy-dress ball in 1907. Encouraged by the commercial success of the clothes she designed for Marguerite, Jeanne Lanvin, registered in the fashion directory since 1901, decided to create a children’s department in 1908. The following year she opened the Woman, Girl, Bride and Fur departments and registered with the Syndicat de la Couture as a couturière. In 1918, she owned the entire building at 22 rue du Faubourg-Saint-Honoré, where she installed her dressmaking, suit, embroidery, lingerie, hat and design workrooms. She also opened branches in Deauville, Biarritz, Barcelona and Buenos Aires.
In 1921, Jeanne Lanvin went into partnership with the interior designer Armand-Albert Rateau, whom she had met in the mid-1910s, probably via the intermediary of Paul Poiret. Together they created Lanvin Décoration, whose first project was the Théâtre Daunou in Paris, inaugurated in December 1921 and owned by the actress Jane Renouardt, Jeanne Lanvin’s friend and client. The refurbishment of the Lanvin buildings at 15 and 22 rue du Faubourg Saint-Honoré followed in 1922 and 1923. Rateau was also entrusted with the decoration and furnishing of her residences between 1921 and 1925. At 16 rue Barbet-de-Jouy, in the mansion she acquired in 1920, he created a dining room and decorated the mansion’s newly-built wing. Rateau also decorated and furnished her houses at Le Vésinet, La Chêneraie and La Buisserie. This association of fashion and the decorative arts manifested itself brilliantly at the International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts in 1925. Jeanne Lanvin, now at the height of her fame (the couture house now had 23 workshops and a staff of 800, not counting the sales personnel) was vice-chairwoman of the exhibition’s organisation committee and chairwoman of the Classe 20 (Clothing) section. She commissioned Rateau to design the Classe 20 exhibition space, where she showed with other couturiers and ready-to-wear designers. Rateau also designed the “Allée de la Parure” and the “Actress’s Dressing Room” in the Grand Palais, and the Pavillon de l’Elégance on the Cours-la-Reine.
Maison Lanvin’s diversification, revolutionary at the time, continued. In 1924, Lanvin Parfums opened at 4 Rond-point des Champs-Elysées. The first great Lanvin perfume, My Sin, launched in 1925, was an international success. Lanvin’s most emblematic perfume, Arpège, was created in 1927 for her daughter’s thirtieth birthday - Marguerite, a pianist and now Comtesse Marie-Blanche de Polignac, had married Comte Jean de Polignac in 1924. Armand-Albert Rateau designed the spherical black bottle with the famous Lanvin logo, adopted in 1924, in gold. New departments followed in succession, responding to evolutions in lifestyles and new techniques: Lanvin Sport opened in 1925, and Lanvin Homme in 1926 at 15 rue du Faubourg Saint-Honoré - Lanvin was then the only couture house to dress both women and men.
As an ambassadress of French elegance, Jeanne Lanvin continued to play a pre-eminent role in a series of exhibitions in the 1930s. She chaired the Couture group at the International Colonial Exhibition in Paris in 1931, and the Pavillon de l’Elégance at the International Exhibition of Arts and Techniques in Modern Life in Paris in 1937. In 1935 she showed creations in the haute couture show on the maiden transatlantic voyage of the liner Normandie. In 1938, she was made an officer of the Légion d’honneur. The tribute paid to her by her friend Sacha Guitry emphasised her success and visionary talent. Her last participation in a major international event was at the Théâtre de la mode exhibition, organised in 1945 to relaunch the French fashion industry after the Second World War. She died a year later, on 6 July 1946, in her mansion in rue Barbet-de-Jouy.
Lanvin, which celebrated its 125th anniversary in 2014, is the oldest French couture house still in activity.
Après une formation de sculpteur à l’Ecole Boulle de 1894 à 1898, Armand-Albert Rateau entre comme dessinateur chez Georges Hoentschel, créateur du Pavillon de l’Union centrale des Arts décoratifs à l’Exposition universelle de 1900. A l’âge de 24 ans, il est nommé directeur artistique de la maison Lucien Alavoine & Cie, spécialisée dans la tapisserie et la décoration. Jusqu’à sa mobilisation en 1915, il y supervise les travaux de décoration et d’ameublement prestigieux, comme le magasin parisien du bijoutier Tiffany, ce qui lui apprend à s’adapter à tous les styles.
En 1919, il s’installe à son compte. Démarrent alors pour lui de grandes réalisations qui s’échelonnent de 1920 jusqu’à son décès en 1938. Florence et George Blumenthal, riches mécènes et collectionneurs américains, anciens clients de la maison Alavoine, sont les premiers à lui commander en 1920 la décoration et l’ameublement de la salle de bal et de la piscine intérieure de leur hôtel particulier à New-York. Rateau crée à cette occasion ses premiers meubles en bronze, inspirés du mobilier antique qu’il a pu voir à Naples lors d’un voyage en 1914. Suivent d’autres commandes, comme la décoration en 1921 des appartements de la duchesse d’Albe au Palais Liria à Madrid, dont la salle de bains sera reconstituée en 1925 lors d’une exposition à la galerie d’Arnold Seligmann, place Vendôme à Paris.
Le début des années 20 est marqué par son étroite collaboration avec Jeanne Lanvin, probablement rencontrée par l’intermédiaire de Paul Poiret. Ensemble, ils créent en 1921 la société Lanvin Décoration, qui conçoit notamment le théâtre Daunou et les boutiques Lanvin. La couturière lui confie aussi l’aménagement de son hôtel particulier, 16, rue Barbet-de-Jouy à Paris (1921-1925) et de ses maisons au Vésinet, La Chêneraie et La Buisserie (1922). Leur association se prolonge jusqu’à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Rateau conçoit l’aménagement intérieur de la classe 20 (Vêtements), dont Jeanne Lanvin est la présidente, ainsi que le pavillon de l’Elégance et la loge d’actrice. Il intervient une dernière fois en 1927 pour le dessin du flacon de parfum Arpège.
L’exposition de 1925 renforce la réputation de Rateau en France et à l’étranger. En 1926, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur et le Mobilier National lui commande une ottomane, six fauteuils et un écran. Le décorateur participe également à l’exposition itinérante « Modern Decorative Art Loan Exhibition » qui présente une sélection d’œuvres de l’exposition de 1925 dans huit musées américains, dont le Metropolitan Museum of Art de New-York qui acquiert deux pièces. Les commandes privées sont importantes jusqu’en 1929, date de la crise économique mondiale : château des Blumenthal à Malbosc, propriété de Lady et Sir Pomeroy-Burton à La Croë, villa du baron et de la baronne de Klitzind-Baud à La Tour-de-Peilz (Suisse), château gothique de Mme Wilson-Filmer à Leeds (Royaume-Uni), appartement de M. Bliss à Washington…
La crise de 1929 a des retombées économiques sur son activité à partir de 1931. Le chiffre d’affaire chute brutalement alors même qu’il rénove l’hôtel particulier, 17, quai de Conti à Paris, qu’il vient d’acheter, pour y installer ses bureaux de réception, ateliers de dessin et appartements privés. En 1933, il n’emploie plus que 26 artisans dans ses ateliers de Neuilly-Levallois (212 en 1929), malgré leur transformation en société anonyme pour attirer une clientèle d’architectes et de décorateurs. 1937 est la dernière année où il participe à de grandes manifestations avant son décès brutal en février 1938. Pour l’Exposition internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne de Paris, il décore et meuble le salon du pavillon du Comité français des Expositions. Il présente également huit créations à l’exposition « Le Décor de la vie de 1900 à 1925 » organisée la même année par le musée des Arts décoratifs au Pavillon de Marsan, dont deux seront données au musée.
Armand-Albert Rateau trained as a sculptor at the Ecole Boulle from 1894 to 1898 then worked as a draughtsman for Georges Hoentschel, designer of the Union Centrale des Arts Décoratifs pavilion at the Exposition Universelle in Paris in 1900. Aged 24, he was appointed artistic director of Lucien Alavoine & Cie, specialised in furnishing fabrics and decoration. Until his mobilisation in 1915, he supervised prestigious decoration and furnishing projects such as the Paris shop of the jeweller Tiffany, learning to adapt to all styles.
When he started his own business in 1919 this marked the beginning of a series of major commissions from 1920 until he died in 1938. In 1920 the American patrons and collectors Florence and George Blumenthal, former clients of Alavoine & Cie, commissioned him to decorate and furnish the ballroom and indoor swimming pool of their mansion in New York, for which Rateau created his first bronze furniture, inspired by the ancient Roman furniture he had seen in Naples in 1914. Other major commissions ensued, including the decoration in 1921 of the Duchess of Alba’s private apartment in the Palacio de Liria in Madrid, whose bathroom was recreated for an exhibition at Arnold Seligmann’s gallery in place Vendôme in Paris in 1925.
The early 1920s were marked by his close collaboration with Jeanne Lanvin - they were probably introduced to one another by Paul Poiret. Together, in 1921, they created the firm Lanvin Décoration, which furnished the Théâtre Daunou and the Lanvin boutiques. The couturière also entrusted him with the interior decoration and furnishing of her mansion at 16 rue Barbet-de-Jouy in Paris (1921-1925) and her houses at Le Vésinet, La Chêneraie and La Buisserie (1922). They continued to work together until the International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts in 1925. Rateau designed the interior of the Classe 20 (Clothing) section, chaired by Jeanne Lanvin, and the Pavillon de l’Elégance and Actress’s Dressing Room. He worked with Jean Lanvin for the last time in 1927, designing the Arpège perfume bottle.
The 1925 exhibition consolidated Rateau’s reputation in France and abroad. In 1926, he was made a Chevalier de la Légion d’honneur and the Mobilier National commissioned him to design an ottoman, six armchairs and a screen. Rateau also showed creations in the Modern Decorative Art Loan Exhibition, which showed a selection of works from the 1925 exhibition in eight American museums - the Metropolitan Museum of Art in New York acquired two pieces. Major private commissions continued until the international stock market crash in 1929: the Blumenthals’ château at Malbosc, Lady and Sir Pomeroy-Burton’s property at La Croë, Baron and Baronness de Klitzind-Baud’s villa at La Tour-de-Peilz (Switzerland), Mrs Wilson-Filmer’s gothic castle at Leeds (United Kingdom), and Mr Bliss’s apartment in Washington DC.
The 1929 stock market crash gravely affected Rateau’s activity from 1931 onwards. His turnover plummeted as he was refurbishing the mansion he had just acquired at 17 quai de Conti in Paris to house his offices, design studios and own apartment. By 1933 his staff at his workshops at Neuilly-Levallois had shrunk to 26 artisans (212 were employed there in 1929), despite their transformation into a limited company to attract a clientele of architects and interior designers. 1937 was the last year he showed at major exhibitions before he died suddenly in February 1938. At the Exposition internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne in Paris, he decorated and furnished the drawing room in the Comité français des Expositions pavilion. He also showed eight creations at Le Décor de la vie de 1900 à 1925 exhibition organised the same year by the Musée des Arts Décoratifs in the Pavillon de Marsan, two of which were donated to the museum.
Créée en 1921, par Jeanne Lanvin et Armand-Albert Rateau, la maison Lanvin Décoration œuvre avec succès jusqu’en 1925 dans le monde de la décoration de luxe. Cette association d’une couturière et d’un architecte décorateur est inédite pour l’époque. Partageant le même imaginaire et le même goût pour les civilisations anciennes et l’Orient, les productions qui vont naître de cette étroite collaboration (le théâtre Daunou, les deux boutiques Lanvin, du 15 et 22, rue du Faubourg Saint-Honoré, les stands de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925), sont toutes caractérisées par un vocabulaire naturaliste et stylisé que l’on retrouve dans l’hôtel particulier de la rue Barbet-de-Jouy.
Le magasin de décoration, situé au 15, rue du Faubourg Saint-Honoré, en face de la maison de couture, propose objets (meubles, tentures, lustres, boiseries, sculptures murales, broderies…) et éléments décoratifs (corniches, moulures, rosaces…), permettant de transformer la décoration d’un intérieur sans toucher aux volumes, comme un décor de théâtre.
Ces accessoires d’une qualité irréprochable sont réalisés, dans la tradition des corporations du XVIIIe siècle, dans les ateliers que Rateau a installés en 1920 à Neuilly-Levallois. Sur une surface de 972m2, y sont réunis plusieurs corps de métier (menuiserie, ébénisterie, tissage, dorure, laque, sculpture…) permettant de concentrer en un même lieu toute la chaîne de réalisation d’un intérieur, du dessin à sa décoration et son ameublement. Les broderies, quant à elles, sont créées et reproduites dans les ateliers de Jeanne Lanvin, rue du Faubourg saint-Honoré.
Les travaux de décoration ont été réalisés par Rateau en même temps que ceux de la salle à manger de l’ancien hôtel Arconati-Visconti, acquis par Jeanne Lanvin en 1920, 16, rue Babet-de-Jouy. Les bas-reliefs sont conservés aujourd’hui au Patrimoine Lanvin. On retrouve la même inspiration que pour l’hôtel particulier.
Created by Jeanne Lanvin and Armand-Albert Rateau in 1921, Lanvin Décoration prospered in the field of luxury interior decoration until 1925. Such an association between a couturière and an interior designer was unprecedented at that time. The creations resulting from their close collaboration and shared taste for ancient Eastern civilisations (the Théâtre Daunou, the two Lanvin boutiques at 15 and 22 rue du Faubourg Saint-Honoré, the stands at the International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts in 1925) are all characterised by the stylised naturalist vocabulary prevalent in Jeanne Lanvin’s mansion in rue Barbet-de-Jouy.
Lanvin Décoration’s shop at 15 rue du Faubourg Saint-Honoré, opposite the Lanvin couture house, sold objects (furniture, furnishing fabrics, chandeliers, panelling, mural sculptures, embroideries) and decorative elements (cornices, mouldings, ceiling roses) enabling one to transform an interior like a theatre set, without altering it structurally.
These high-quality objects and furnishings were produced in the tradition of the 18th century guilds, in the workshops that Rateau created at Neuilly-Levallois in 1920. On the 972 square-metre premises, a variety of crafts (carpentry, cabinetmaking, weaving, gilding, lacquer, sculpture, etc.) completed the entire production process in one place, from the original drawings to an interior’s decoration and furnishing. The firm’s embroideries were created and produced in Jeanne Lanvin’s workshops in rue du Faubourg saint-Honoré.
Rateau worked on the shop’s decoration at the same time as he decorated the dining room of the former Hôtel Arconati-Visconti at 16 rue Barbet-de-Jouy, acquired by Jeanne Lanvin in 1920. The bas-reliefs are now the property of Patrimoine Lanvin. The decoration of both the shop and the mansion are very similar in inspiration.
L’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes se déroule à Paris d’avril à novembre 1925 sur l’esplanade des Invalides, les quais rive gauche et rive droite et les alentours du Grand Palais. Reflet de son importance, la mode occupe deux sites majeurs : le Grand Palais et le pavillon de l’Élégance, Cours-la-Reine. Présidente du jury international des récompenses et présidente de la classe 20 (Vêtements), Jeanne Lanvin a un rôle fondamental. Elle est chargée de la sélection des exposants et du choix du décor architectural. Souhaitant montrer l’unité de la production française, elle confie l’aménagement des stands de la classe 20 au Grand Palais et du pavillon de l’Élégance à deux de ses proches, l’architecte Robert Fournez et le décorateur Armand-Albert Rateau.
Au Grand Palais, le projet qu’ils dessinent, s’inspire d’un palace de ville d’eaux. Jeanne Lanvin y expose avec soixante-dix couturiers, sélectionnés pour leurs créations « modernes », de part et d’autre d’une allée, dite « Allée de la Parure ».
Sur le Cours-la-Reine, le pavillon de l’Élégance, idéalement placé à côté de la porte d’Honneur, est réservé à l’élite de la haute couture. En écho à la classe 20 du Grand Palais, quatre maisons de prestige y exposent, Lanvin, Callot, Jenny et Worth, associées au joaillier Cartier. Le bâtiment conçu par Fournez, décoré et meublé par Rateau, a l’aspect d’une demeure. L’architecture épurée met en valeur les sculptures en façade de Paul Plumet, assistant de Rateau et les ferronneries extérieures et intérieures des établissements Baguès Frères, collaborateurs du décorateur pour la réalisation de ses objets en bronze (luminaire, mobilier, …).
Autre exemple de la collaboration de Jeanne Lanvin et Armand-Albert Rateau, la loge d’actrice, qui appartient à la classe 25 (Arts du théâtre), se trouvait au 1er étage du Grand Palais. De petite taille, elle reflète cependant le fort intérêt de Jeanne Lanvin pour le théâtre comme distraction et comme création. Comme beaucoup de couturiers, celle-ci habille, à la ville comme à la scène, les comédiennes de l’époque dont certaines deviennent des amies comme Jane Renouardt ou Yvonne Printemps. La création du théâtre Daunou à Paris, propriété de Jane Renouardt et Jacques Wittouck, par Lanvin Décoration en 1921 reste sans doute l’un des exemples les plus emblématiques de partenariat entre les mondes de la haute couture, du théâtre et de la décoration.
The International Exposition of Modern Decorative and Industrial Arts was held in Paris, on the Esplanade des Invalides, along both banks of the Seine and in and around the Grand Palais, from April to November 1925. As a token of its importance, two major sites were devoted to fashion: the Grand Palais and the Pavillon de l’Élégance on the Cours-la-Reine. As chairwoman of both the international awards jury and Classe 20 (Clothing), Jeanne Lanvin played a key role. She was also in charge of selecting exhibitors and the exhibition’s architectural décor. Intent on highlighting the unity of French production, she entrusted the design of the Classe 20 stands in the Grand Palais and the Pavillon de l’Élégance to two close acquaintances, the architect Robert Fournez and the interior decorator Armand-Albert Rateau.
Their design for the Grand Palais was inspired by a luxury spa hotel. Jeanne Lanvin exhibited there with seventy couturiers selected for their “modern” creations, on either side of the “Allée de la Parure.”
On the Cours-la-Reine, the Pavillon de l’Élégance, ideally located next to the exhibition’s main entrance, was reserved for the haute couture elite. Echoing the Classe 20 section in the Grand Palais, four prestigious houses, Lanvin, Callot, Jenny and Worth, exhibited there with the jeweller Cartier. The building, designed by Fournez and decorated and furnished by Rateau, resembled a private residence. Its uncluttered architecture emphasised the sculptures on the facade by Paul Plumet, Rateau’s assistant, and the exterior and interior ironwork by Baguès Frères, the firm that produced Rateau’s bronze objects (lighting, furniture, etc.).
Another example of Jeanne Lanvin and Armand-Albert Rateau’s collaboration, the Actress’s Dressing Room in Classe 25 (Theatre), was located on the first floor of the Grand Palais. Although small in size, it reflected Jeanne Lanvin’s passion for the theatre, both as an entertainment and as an aspect of her creation. Like many couturiers, she dressed the actresses of her time both on and off the stage, including her friends Jane Renouardt and Yvonne Printemps. The Théâtre Daunou in Paris, owned by Jane Renouardt and Jacques Wittouck and decorated by Lanvin Décoration in 1921, is one of the emblematic examples of the complicity between the worlds of haute couture, the theatre and interior decoration.
A la mort en 1958 de Marie-Blanche de Polignac, fille de Jeanne Lanvin et unique héritière, la succession est partagée entre les familles Lanvin et Polignac. La maison de couture Lanvin revient à Yves Lanvin, neveu de Jeanne, l’hôtel particulier au prince Louis de Polignac, cousin par alliance de Marie-Blanche. Avant sa démolition en 1965, celui-ci offre au musée des Arts décoratifs, avec l’accord d’Yves Lanvin, l’ensemble du décor de la salle de bains, de la chambre et du boudoir. D’autres meubles, objets et décors de l’hôtel particulier, sont également donnés, notamment des œuvres d’Armand Albert Rateau (le lustre du grand salon, les boiseries et les rampes du grand et du petit escalier, les paravents de la salle à manger, la chaise longue et la table Lotus provenant de la terrasse privée) ainsi qu’une paire de vases de Jean Dunand, qui se trouvait dans chacune des niches de la salle à manger, et des photographies de Jeanne Lanvin et de sa fille par Nadar.
When Marie-Blanche de Polignac, Jeanne Lanvin’s daughter and sole heir died in 1958, her estate was shared between the Lanvin and Polignac families. The Lanvin couture house went to Yves Lanvin, Jeanne’s nephew, and her Paris mansion to Prince Louis de Polignac, Marie-Blanche’s cousin by marriage. Before its demolition in 1965, with Yves Lanvins’s consent the prince offered the Musée des Arts Décoratifs the decoration and furnishings of the bathroom, bedroom and boudoir. More furniture, objects and decorations from the mansion were also donated, notably creations by Armand Albert Rateau (the chandelier in the drawing room, the panelling and banisters of the two staircases, the screens in the dining room, the chaise longue and Lotus table on the terrace, the pair of vases by Jean Dunand in the niches in the the dining room, and photographs of Jeanne Lanvin and her daughter by Nadar.
En plus de l’importante donation de l’appartement privé de Jeanne Lanvin par le prince Louis de Polignac en 1965, le musée des Arts décoratifs conserve d’autres œuvres d’Armand-Albert Rateau.
Après l’exposition de 1925, un des lustres du pavillon de l’Élégance est acquis par le musée auprès de la maison Baguès frères, collaborateurs de Rateau pour la réalisation de ses objets en bronze.
En 1937, à la suite de l’exposition « Le Décor de la vie de 1900 à 1925 » organisée par le musée, le décorateur, qui présente alors huit meubles, en donne deux au musée. Provenant de son appartement 17 quai de Conti à Paris, les modèles ont été créés pour George et Florence Blumenthal, ses premiers clients : une table à thé à deux plateaux dont un modèle similaire appartenait également à Jeanne Lanvin ; un fauteuil dont le modèle fut créé en 1919 pour leur piscine à New-York.
En 1947, une autre donation vient enrichir cet ensemble exceptionnel. L’épouse de Rateau donne le paravent à six feuilles « Course dans la forêt ». Initialement composé de huit feuilles, ce paravent en laque, dessiné vers 1925, formait le fond de la salle à manger de l’appartement de l’artiste, quai de Conti, masquant le départ de l’escalier et d’une fenêtre.
Cette collection est complétée en 1995 par une donation de 56 dessins par François Rateau, fils de l’artiste. Exécutés pour la plupart en collaboration avec son assistant, le sculpteur Paul Plumet, ils permettent d’appréhender le processus de création de l’artiste et d’illustrer son parcours, du dessin de la péniche « Nomade » qu’il achète à Paul Poiret en 1913 aux prestigieuses commandes qu’il conçoit de 1920 à 1938, date de son décès.
In addition to Prince Louis de Polignac’s major donation of the contents of Jeanne Lanvin’s apartment in 1965, the Musée des Arts Décoratifs has other creations by Armand-Albert Rateau.
After the 1925 Exhibition, the museum acquired one of the chandeliers in the Pavillon de l’Élégance from Baguès Frères, the firm that produced Rateau’s bronze objects.
In 1937, following Le Décor de la vie de 1900 à 1925 exhibition at the Musée des Arts Décoratifs, at which Rateau had shown eight pieces of furniture, the designer donated two to the museum. Formerly in his apartment at 17 quai de Conti in Paris, these models were created for his first clients, George and Florence Blumenthal: a tea table with two trays ( Jeanne Lanvin owned a similar piece), and an armchair created in 1919 for their swimming pool in New York.
In 1947, the six-panel Course dans la forêt screen, donated by Rateau’s wife, complemented this exceptional ensemble. Initially comprising eight panels, this lacquer screen, created around 1925, stood at the rear of the dining room of the designer’s apartment on Quai de Conti, concealing the staircase and a window.
This collection was further enhanced in 1995 when François Rateau, the artist’s son, donated 56 drawings to the museum. Produced for the most part in collaboration with his assistant, the sculptor Paul Plumet, they provide an insight into the artist’s creative process and development, from the interior design of the barge Nomade, bought from Paul Poiret in 1913, to the prestigious commissions he executed from 1920 until he died in 1938.
Conservatrice en chef du département Art nouveau - Art déco : Evelyne Possémé
Assistante de conservation : Raphaëlle Bille
Documentaliste : Isabelle Fournel
Conception, production, développement : Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Design mobilier : Avec Vous Design Claire Mouret
Photographies panoramiques : Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographies des œuvres : Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Réalisation mobilier : Tôle concept Philippe Chaouche
Ce cartel numérique et ceux de toutes les Period-Rooms ont été réalisés avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller.
Curator of the Art Nouveau / Art Deco Department: Evelyne Possémé
Curatorial assistant: Raphaëlle Bille
Documentalist: Isabelle Fournel
Concept, production, development: Mosquito Emmanuel Rouiller, Arnaud Martin
Furniture design: Avec Vous Design Claire Mouret
Panoramic photographs: Michel Urtado, Stefan Von Laue
Photographs of works: Jean Tholance, Laurent-Sully Jaulmes, Cyrille Bernard
Furniture maker: Tôle concept Philippe Chaouche
All the digital labels in the Period Rooms were produced with funding from the Fondation Bettencourt Schueller