Porcelaines de Saint-Cloud en bleu, en blanc et en couleurs

du 11 avril au 31 août 1997

Une collection unique au monde
La collection de porcelaine tendre de Saint-Cloud du Musée des Arts Décoratifs est unique par sa diversité et son étendue. L’ensemble des 410 pièces représente la plus grande collection au monde, devant celles du musée national Adrien-Dubouché de Limoges, du musée national de Céramique de Sèvres et du Victoria and Albert Museum de Londres.

La première manufacture de porcelaine d’europe
Après les productions très limitées - réservées à la cour - de porcelaine florentine (porcelaine des Médicis) et française (porcelaine des Valois), au XVIe siècle, et l’éphémère histoire de la manufacture rouennaise des Poterat (167-1696), Saint-Cloud est la première manufacture à proposer une production de porcelaine en Europe, fruit de ses recherches mnées dans les années 1670. Faute de kaolin, la manufacture met au point une pâte tendre qui, avec ses nuances ivoirées et son onctuosité, rivalise avec la porcelaine dure de Chine et lui assure sa célébrité. Avant Meissen, Chantilly et Vincennes, Saint-Cloud ouvre ainsi un nouveau chapitre de l’histoire des art décoratifs en Europe, brillant mais relativement court puisque clos par la faillite de 1766.

Une manufacture créatrice de formes et de décors
Malgré la fascination exercée par les porcelaines importées d’extrême-Orient, la manufacture de Saint-Cloud a su se démarquer de ces modèles pour créer som propre language. Les formes nouvelles, souvent réservées à la table, sont inspirées de l’orfèvrerie. Le décor s’émancipe également des modèles orientaux et selon la typologie de la manufacture, on distingue les décors « en bleu », « en blanc » et en « couleur ».

Le décor « en bleu » transcrit pour la première fois en céramique les « grotesques » de Bérain ; les blancs de Chine en relief donnent naissance au motif « en artichaut », l’un des grands succès de la manufacture ; en polychromie, le décor Kakiemon ouvre la voie à des interprétations plus libres de la chinoiserie.

La statuaire tient une place à part, tirant essentiellement son inspiration dans les « magots » de Chine et les gravures de Boucher. Quant au fameux décor « à or », résultant d’une technique originale d’application de feuilles d’or propre à la manufacture, il restera limité du fait de son coût élevé.

La manufacture de Saint-Cloud demeure avant tout célèbre pour ses accessoires tels que pommes de cannes, manches de couvert et boites qu’elle produit en grand nombre.

L’exposition permet de confronter les pièces de la collection avec des œuvres en porcelaine - Chine, Japon, Meissen, Chantilly, Villeroy, Mennecy, Vincennes, Chelsea... - et en faïence - Delft, Rouen, Moustiers, Sincenny, Pont-auxChoux... - et se propose de montrer au visiteur le jeu incessant d’échanges de modèles et de décors entre ces divers fabriques.

La porcelaine et ses usages
Dès 1700, la manufacture se tourne résolument vers la fabrication d’objets utilitaires et fait ainsi passer l’objet de porcelaine de l’état de curiosité à celui d’usage.

La seconde partie de l’exposition est consacrée à cet usage et replace les objets dans leur contexte.

Une table dressée, avec ses flambeaux et couverts d’argent, sa verrerie, ses chaises cannées, illustre le service à la française à l’époque de la Régence. Inspirée d’un tableau de François Boucher de 1746, « la marchande de mode », une table de toilette est reconstituée avec ses accessoires.

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