Valentino, thèmes et variations

du 17 juin au 21 septembre 2008

Valentino est le créateur de mode qui s’inscrit dans l’histoire de la haute couture comme l’ambassadeur incontesté de l’élégance, ses silhouettes alliant la grâce souveraine à une allure intemporelle. De son propre aveu, il ne se situe pas parmi les innovateurs dans la création de mode. Son style repose sur une ligne graphique à la fois sobre et sophistiquée. Ses créations sont construites pour donner à la silhouette fluidité, féminité et sensualité. Les formes sont nettes, les tissus somptueux, et ses collections comportent toujours une vaste gamme de coloris agrémentée de broderies raffinées. Le travail de Valentino allie à la fois romantisme, modernité et classicisme.

Valentino Garavani, originaire de Voghera, petite ville située au sud de Milan, est très tôt attiré par la mode. Après avoir fréquenté l’Institut de Mode Santa Marta de Milan, il s’installe à Paris en 1950 pour suivre les cours de l’Ecole de la chambre Syndicale. En 1952, à l’âge de 20 ans, il intègre la maison Jean Dessès où il fait la connaissance de personnalités issues du monde du cinéma français et de la haute société. Il côtoie également une clientèle composée par les cours et les altesses royales d’Egypte et de Grèce, dont la Reine Federica. Passionné de théâtre, il passe alors la plupart de ses soirées à la Comédie Française où il découvre et admire Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud. En 1957, Valentino s’installe chez Guy Laroche qui vient d’ouvrir sa propre maison de couture.

En 1959, il quitte Paris et ouvre grâce à l’aide financière de ses parents, sa propre maison de couture à Rome au cœur du centre historique, 11 Via Condotti. Sa toute première collection est consacrée aux couleurs intenses et aux tissus nobles. On découvre alors ce rouge ardant, vif, sanguin et passionnel qui deviendra sa couleur de prédilection, sa signature « le rouge Valentino ». L’année suivante il fait la connaissance de Giancarlo Giammetti, marquant le début d’une très longue collaboration.

Dans les années 60, Rome devient la nouvelle Hollywood et Valentino, le couturier des plus grandes actrices internationales. Elisabeth Taylor, alors en tournage, lui commande une robe blanche pour la première de « Spartacus » et il crée également des modèles pour Rita Hayworth et Audrey Hepburn. En 1964, Jacqueline Kennedy, l’une des femmes les plus médiatisées de l’époque, fait appel à lui pour imaginer une garde-robe complète afin de marquer la fin du deuil de son époux.

Dès lors, une véritable amitié s’installe entre eux et elle portera de manière quasi exclusive des modèles du couturier. En 1968, Valentino signe sa nouvelle collection entièrement blanche, Jacqueline Kennedy y choisit sa robe en dentelle pour son mariage avec l’armateur Aristote Onassis. A trente-six ans, Valentino est au sommet de sa gloire. Il s’est imposé en moins d’une décennie de création, comme l’idole de la nouvelle génération en incarnant le symbole du luxe moderne. Sous l’impulsion de Giancarlo Giammetti, la maison Valentino prend une dimension internationale en développant dans les années 1970 une ligne de prêt-à-porter.

Valentino défile désormais à Paris gardant le prestige des défilés haute couture pour la capitale italienne. De nombreux événements, dîners de gala fastueux, soirées de lancement spectaculaires, réunissant les personnalités les plus en vue du monde du luxe ou du cinéma, ont aussi contribué à maintenir la notoriété du couturier durant toute sa carrière. Valentino est parvenu à séduire ses clientes parce qu’il a su, jusqu’à sa dernière collection, s’imprégner avec intelligence des différents courants de la mode tout en restant fidèle à sa conception de l’élégance.

Cette exposition thématique explore l’œuvre de Valentino et souligne les variations et les thèmes qu’il a affinés tout au long de sa carrière.

Le premier étage met en évidence, tel un exercice de style sans cesse renouvelé, les variations constantes présentes dans son vocabulaire stylistique. Les volumes, les lignes et les textures sont répertoriés dans une palette de couleurs réduites au minimum : le rouge, le noir et le blanc. En effet, au gré des saisons, les volumes s’affichent, mettant en exergue certaines parties du corps, tantôt en enveloppant la silhouette ou bien pour accuser la symétrie des mouvements. Quant aux lignes, purement décoratives ou graphiquement structurelles, leurs jeux raffinés créent une source de tension et fixent l’attention visuelle. Servi par une palette aux nuances voluptueuses, Valentino use aussi des aplats de couleurs vives qui transfigurent les formes de la robe, à l’image du rouge coquelicot, lequel deviendra sa couleur de prédilection. Un souvenir qui remonte à son adolescence, lors d’un séjour à Barcelone, où il assiste à un opéra et s’émerveille devant les femmes assises dans leurs loges formant comme une corbeille de fleurs rouges.

Le deuxième étage révèle les thèmes que l’on retrouve dans les collections du couturier avec des pièces aux imprimés de fleurs ou d’animaux ainsi que son travail autour des formes géométriques. Les prouesses techniques de la maison de couture sont tour à tour mises en scène, avec les plissés, les transparents et les volants. Cet étage expose également la richesse des couleurs passant des monochromes aux associations les plus surprenantes déclinées par les motifs abstraits ou figuratifs.

Exposition hommage, la dernière salle présente une sélection de modèles de la dernière collection de haute couture dessinée par Valentino pour le défilé du 23 janvier 2008 à Paris. Ainsi s’achève cette longue carrière de presque un demi-siècle.

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