À la fin de ses études au Lycée Janson, Nissim devance l’appel pour effectuer son service militaire dans le régiment de hussard qui tenait garnison à Senlis dès octobre 1911. Libéré en novembre 1913 avec le grade de maréchal des logis, il entame alors sa formation de banquier au service des titres à la Banque de Paris et des Pays-Bas. Excellent cavalier et chasseur, c’est un jeune homme sportif, énergique et plein d’allant.
Patriote convaincu, il s’engage dès la déclaration de mobilisation le 3 août 1914. Avec son père et sa sœur, il va entretenir une correspondance quasi quotidienne et tient aussi un carnet de campagne. Ses récits sont alertes et vivants, les descriptions précises et imagées. Le ton qu’il emploie est sincère et révèle son patriotisme fervent mais aussi la tendresse qui le lie aux siens. Cet échange permet de suivre au jour le jour les événements auxquels il participe : offensive, repli, bataille de la Marne, puis guerre des tranchées. Promu sous-lieutenant en 1915, il est versé dans le 21e Dragon. Cette année-là, une rencontre avec des pilotes lui révèle des perspectives beaucoup plus exaltantes que l’enfer des tranchées. Il demande alors à passer dans l’aviation en qualité d’observateur. Il est affecté à l’escadrille MF33 en janvier 1916. Pendant les batailles de Verdun et de la Somme, il réussit un nombre considérable de missions photographiques et frôle souvent la mort, ce qui lui vaut plusieurs citations à l’ordre de l’Armée. Promu lieutenant en juillet 1916, il passe son brevet de pilote et le 5 septembre 1917, lors d’une mission de reconnaissance, son avion est abattu en combat aérien près d’Emberménil en Lorraine.
Il est enterré à Avricourt par ses adversaires. Moïse de Camondo n’aura la certitude du décès de son fils qu’au début du mois d’octobre et fera rapatrier sa dépouille dans le caveau familial du cimetière Montmartre en janvier 1919. Avec sa disparition, la lignée s’éteint.