Fondée en 1864, la bibliothèque propose livres, revues, iconographie et archives dans les domaines des arts décoratifs, du design, de la mode, des arts graphiques, de l’architecture, du design graphique.

Collection iconographique Maciet

Lorsque fin 1887, Alfred de Champeaux, conservateur de la bibliothèque de l’Union centrale des Arts décoratifs, décide de constituer à partir des nombreuses gravures et photographies présentes dans les collections, un « recueil méthodique d’ornements », il ne peut pas savoir que son projet entrera dans la postérité sous le nom de « Collection Maciet ».

Pour le classer méthodiquement, il demande bientôt l’aide de Jules Maciet, amateur et collectionneur, membre du conseil d’administration et généreux donateur de l’Union centrale. Ce dernier, qui n’aime pas les bibliothèques et ne conçoit l’éducation au goût que par l’image, se prend très vite de passion pour ce projet, en devient l’architecte, le principal pourvoyeur, et l’âme.

Ainsi, de la fin des années 1880 à sa mort en 1911, avec l’aide de la bibliothèque et de nombreux autres contributeurs, qui appartiennent souvent à l’Union centrale ou au cercle de ses amis, Jules Maciet réunit des centaines de milliers de gravures, photographies, documents de toutes provenances, tirés de catalogues, livres et revues. Il les découpe, les trie et les colle dans des albums à feuillets mobiles et imagine une classification systématique dans l’esprit encyclopédique du XIXe siècle.

Classification conçue par Jules Maciet pour la collection iconographique. Ce tableau est affiché dans la salle de lecture pour orienter les lecteurs dans leurs recherches
Classification conçue par Jules Maciet pour la collection iconographique. Ce tableau est affiché dans la salle de lecture pour orienter les lecteurs dans leurs recherches

Après sa mort et jusqu’en 1996, les conservateurs de la bibliothèque ont poursuivi son œuvre. Ils ont continué à alimenter certaines séries : Mode, Ecriture et imprimerie, Mobilier, Orfèvrerie… et en ont même créé de nouvelles : Concepteurs Designers (358ter) et Expositions de l’UCAD (309bis).

Grâce à plusieurs campagnes de numérisation, actuellement plus de 250 000 images de la collection sont en ligne.

• Consultez la liste des albums de la Collection Maciet
• Consultez les objets donnés par Jules Maciet à l’Union centrale des Arts Décoratifs

Visitez une partie de la collection Maciet sur Pinterest (elle s’enrichit au fur et à mesure des projets numérisation) > https://www.pinterest.fr/bibliotheque_MAD/

Fonds patrimoniaux

Les fonds patrimoniaux regroupent les livres anciens rares et précieux, les fonds originels de la bibliothèque et quelques collections particulières. Ils sont à la fois son trésor et sa mémoire.

Les livres anciens, rares et précieux

Cette partie des collections comprend environ 1500 livres. Le plus ancien livre conservé date de 1480. C’est le Chronica que dicint fasciculus temporum, qui fut un des best-sellers de l’époque, publié à cent mille exemplaires en cinquante éditions.

Werner Rolevinck. {Chronica que dicint fasciculus temporum}, Venise, Erhard Ratdolt, 1480
Werner Rolevinck. Chronica que dicint fasciculus temporum, Venise, Erhard Ratdolt, 1480
Réserve Q 264

Autour d’un noyau composé des traités d’architecture et des recueils d’art décoratif, il est composé de livres dont les sujets pouvaient enrichir l’inspiration des artistes fréquentant la bibliothèque : histoire, beaux-arts, mais aussi guides de voyages et description de pays, tels l’Ambassade de la compagnie orientale des Provinces-Unies, vers l’Empereur de Chine, ou Grand Cam de Tartarie de Jean Nieuhoff, ou bien des textes classiques aux illustrations remarquables, comme les Fables choisies, mises en vers par J. de La Fontaine, illustrées par Jean-Baptiste Oudry.

Certains donateurs, comme Émile Peyre ont été particulièrement important pour la constitution de ce fonds ancien et précieux.

Les fonds originels ont été constitués au moment de la formation de l’institution, dans la deuxième partie du XIXe siècle, pour offrir un répertoire de sources d’inspiration aux artistes et artisans des industries d’art.

Se rattachant au fonds ancien, dont ils sont en partie composés, ils comprennent une collection essentielle à la bibliothèque : celle des recueils de modèles, The grammar of ornament d’Owen Jones fut acquis lors de l’ouverture, et d’autres eurent pour auteurs les fondateurs de l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie, comme Ernest Guichard  (premier président et instigateur de l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie), Ernest Lefébure, Jacques-Simon Sajou ou Charles-Ernest Clerget.

Les fonds particuliers sont composés soit d’ensembles d’ouvrages qui n’ont pas été dispersés dans la collection générale. Ce sont essentiellement :
• Fonds James Hazen Hyde
• Fonds André Véra
• Collections japonaises

Soit de d’ensembles de livres autour d’un sujet particulièrement important dans les collections, comme les  :
• Fonds des expositions universelles
• Catalogues de Salons

Estampes

La plupart des estampes appartenant aux collections de la bibliothèque sont collées dans les albums de la collection iconographique Maciet. Il est difficile d’en chiffrer le nombre exact, probablement plusieurs dizaines de milliers.

Le fonds de gravures d’ornemanistes est le mieux décrit. Conservées en grande partie dans des albums mis en réserve et numérisés, ces estampes sont aussi présentes ailleurs dans la collection iconographique Maciet, et dans la collection de livres sous forme de recueils. Elles manifestent la trace de la diffusion des modèles d’art décoratif à travers l’Europe : les grotesques dès le XVIe siècle, les décors royaux au XVIIe, puis au XVIIIe les transformations de la rocaille, le rococo en Allemagne et la chinoiserie dans toute l’Europe.

Les estampes de mode sont une autre catégorie bien représentée à la bibliothèque. La collection couvre toutes les époques, depuis les descriptions de costumes des différents peuples du monde au XVIe siècle aux illustrations de mode du XIXe siècle, en passant par les premières séries de mode du XVIIe siècle autour de Jacques Callot et Abraham Bosse, un magnifique ensemble de « Bonnart » en couleur, les figures de mode d’Antoine Watteau puis celles illustrant les premiers périodiques de mode à la fin du XVIIe siècle.

Revues

La collection de périodiques de la bibliothèque du musée des Arts décoratifs compte à ce jour plus de 3 600 titres référencés, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Il peut s’agir de collections complètes sur plus de 100 ans ou beaucoup plus parcellaires, voire parfois de numéros isolés, de revues mortes ou encore vivantes.

Par la variété des époques et des domaines couverts, elle fait écho aux richesses des collections du musée des Arts décoratifs et propose des revues sur les arts décoratifs, le costume et la mode, les arts graphiques et la publicité, ainsi que des bulletins de musées, de maisons d’artistes mais aussi de très nombreux bulletins de sociétés savantes, historiques, archéologiques, littéraires, commerciales : société des artistes décorateurs, sociétés d’antiquaires, de numismates, d’amis de musées...

Dès 2012, la bibliothèque du musée des Arts décoratifs a initié un travail de numérisation des collections de revues de mode soutenu par la Bibliothèque Nationale de France puis par la Fondation Bettencourt Schueller. Ces numérisations représentent à ce jour plus de 4000 fascicules du milieu du XIXe au début du XXe siècle.

La bibliothèque est actuellement abonnée à plus de 252 titres de périodiques français et étrangers, dont une partie est disponible en libre-accès.

Catalogues de vente

Depuis les premières brochures non illustrées datées du XVIIIe siècle jusqu’aux publications sur papier glacé d’aujourd’hui, les catalogues de ventes aux enchères constituent un moyen d’accès privilégié au monde du marché de l’art mais également à l’histoire de l’évolution du goût, notamment celui des grands collectionneurs.

Aujourd’hui constitués de notices rédigées par des experts, souvent enrichis d’articles, d’index et de notes bibliographiques, les catalogues de ventes se révèlent de précieux documents de référence pour les chercheurs en histoire de l’art. En effet, destinés dans un premier temps à présenter aux acheteurs potentiels les lots d’une vente à venir, ils gardent finalement la mémoire – une fois la vente passée - de l’histoire d’un objet : sa provenance, sa valeur…

La bibliothèque du musée des Arts décoratifs est riche de près de 71 000 catalogues de ventes aux enchères, français et étrangers.

Le fonds a été constitué au gré des dons et couvre largement les ventes parisiennes (Hôtel Drouot, Sotheby’s et Christie’s) mais aussi internationales. Il met particulièrement en avant les arts décoratifs, le design, la mode et la publicité.

Le catalogue de la vente du Cabinet de feu M. Quentin de Lorangère (1744) constitue son élément le plus ancien. Bon nombre de collections privées y sont représentées : celle d’André Derain (1955) ou de Jacques Doucet (1972) ; plus proches de nous, celle de Karl Lagerfeld (2000), Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (2009), Elizabeth Taylor (2011) ou encore Hubert de Givenchy (2022).

Les catalogues de ventes sont consultables sur place, sur demande auprès des magasiniers (« consultation en différé », en deux levées dans la journée, à 11h et à 15h).

La recherche sur le portail s’effectue principalement à partir de la date de la vente (« vente JJ/MM/AAAA »). La précision de la ville et/ou maison de vente permet d’affiner les réponses. La recherche par nom de collectionneurs donne aussi de bons résultats.

Catalogues commerciaux

La bibliothèque possède un fonds d’environ 5 500 catalogues commerciaux. La collection couvre une période allant du XVIIIe siècle - le catalogue le plus ancien date de 1783 - à nos jours. S’y trouvent des catalogues de marques françaises mais aussi étrangères.

Les catalogues commerciaux n’ayant pas vocation à être conservés, ils sont souvent imprimés sur un papier de moins bonne qualité que les livres et sont donc rares et fragiles.

Les catalogues commerciaux sont intéressants à plus d’un titre. Ils sont le reflet des goûts d’une société à un instant T. Leur étude permet de se rendre compte de l’évolution des styles, des modes, du design... Venez comparer le catalogue Ikea de 1976 avec celui de 2019 ! Ils permettent également de retracer l’histoire des marques et des entreprises. Enfin, en filigrane, c’est une histoire de la publicité qui se dessine.

Plus d’un quart des catalogues commerciaux de la bibliothèque sont consacrés à la mode, qu’il s’agisse de catalogues de marques de luxe (Chanel, Christian Dior...), de grands magasins (Le Bon marché, BHV, Galeries Lafayette...) ou de sociétés de vente par correspondance (La Redoute, Les 3 Suisses...)

La bibliothèque conserve également des catalogues dans des domaines variés tels que les jouets, les arts ménagers, le design, les arts du livre...

Éphémères

Les éphémères : qu’est-ce que c’est ? Regardez bien, vous en possédez vous-même ! Faire-parts menus, cartes postales, nous avons tous mis de côté ces documents anodins, faisant partie intégrante de notre quotidien. Miroir fidèle de leur temps, ils sont indispensables au moment de leur usage mais obsolètes ensuite. Très peu traités en bibliothèque en raison de leur complexité, ils apportent cependant de précieuses informations sur la vie quotidienne (populaire) des siècles passés.

Les collections d’éphémères de la bibliothèque du musée des Arts décoratifs se caractérisent par leur grande diversité de supports : buvards publicitaires, dépliants touristiques, programmes de théâtre, menus, étiquettes de fromages, emballages de sucre, papiers d’orange, etc. Conservés durant des années en carton et non communicable, les éphémères regroupent plusieurs milliers de documents et sont désormais mis en lumière par un signalement systématique des fonds.

Les éphémères sont disponibles à la consultation sur demande.

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