Ouvrant à deux portes en façade, ce meuble comporte trois tiroirs et présente un plateau vitré sur le
dessus, il s’agit donc d’un meuble pour collectionneur et dans lequel la famille de l’artiste présentait des objets japonais jusque récemment. Le choix d’un type traditionnel de meuble – le cabinet médaillier – allié à un décor naturaliste – la marqueterie - et japonisant – les motifs circulaires japonais « môn » en laiton ajouré ou sculpté dans le bois - démontrent la volonté de Gallé d’inscrire sa modernité dans l’histoire du mobilier français et de ses liens avec l’Orient.
L’artiste a réalisé tout un travail sur les couleurs et les motifs des bois utilisant des bois naturels ou teintés, sciés ou tranchés, en fil ou debout.... La liste des essences représentées est interminable : noyer ondé, érable pommelé, moucheté, ondé ou de fil, frêne, amarante, orme, prunier, loupe d’érable, citronnier de Ceylan, palissandre d’Amérique du Sud, platane, robinier… L’artiste semble vouloir donner à voir toute la diversité et la virtuosité du métier d’ébénisterie.
Présenté à l’Exposition universelle de 1900, le médaillier Les Primevères vient compléter les collections du Musée des Arts Décoratifs, riches de près de 150 œuvres (verre, céramique et mobilier) acquises régulièrement depuis l’Exposition universelle de 1878.
Evelyne Possémé