Depuis sa création en 1913, la manufacture Schneider développe une gamme de couleurs vives et intenses, souvent associée à un verre noir profond. Cet apport s’est enrichi d’inventions formelles dont les coupes « bijoux » constituent une des séries les plus emblématiques. Mises en production dès 1918, déclinées en plusieurs tailles et suivant différents profils, leur succès fut immédiat et leur diffusion se prolongea jusqu’en 1929. Le profil extrêmement simple et construit du modèle est ici renforcé par la franchise de répartition des couleurs : un orange vif poudré de violet, un transparent plus rare dans le répertoire de la manufacture, un noir et un rose dont la superposition forme une combinaison formelle et polychrome d’une grande modernité.
Ce modèle de coupes dites « bijoux », allusion à la préciosité de l’objet, également baptisée par Charles Schneider « coupes vénitiennes », n’était pas représentée dans les collections du Musée des Arts Décoratifs qui conserve quatre pièces de la manufacture.
Véronique Ayroles