Renversant le régime féodal, abolissant les ordres privilégiés, la Révolution marque l’avènement d’une société bourgeoise et la naissance de l’économie capitaliste. La disparition des corporations qui réglementaient la production artisanale, la création du Conservatoire des arts et métiers favorisent l’essor des arts industriels. Mais, malgré la dissolution de l’Académie royale de peinture et de sculpture, le fossé subsiste entre arts décoratifs et arts dits majeurs.
Créé en 1795, doté de pouvoirs accrus par le Premier consul en 1803, l’Institut de France domine l’enseignement artistique durant tout le XIXe siècle par le biais de l’Académie des beaux-arts.
L’Empire parachève l’unité de la France et consolide les principales conquêtes sociales de la Révolution. Le blocus continental contre l’importation de denrées britanniques favorise les progrès de l’industrie française. Les sciences exactes brillent d’un éclat particulier avec Ampère, Carnot, Chaptal, Gay-Lussac, Chevreul.
Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), l’essor du capitalisme industriel voit peu à peu le développement d’un prolétariat ouvrier. Né des bouleversements révolutionnaires et des longues guerres de l’Empire, le mal du siècle imprègne d’une sensibilité morbide et exaltée la création littéraire et artistique des années 1820-1840 : le romantisme est né.
Avec la stabilité politique, le Second Empire (1852-1870) ouvre une période de grande prospérité. Les premiers grands magasins apparaissent, les chemins de fer se développent, le canal de Suez est percé. Portés par les idées positivistes, Émile Littré et Pierre Larousse publient leurs dictionnaires.
En 1863, le Salon des refusés, où Manet fait scandale, consacre la rupture de l’avant-garde artistique avec le système académique. Chef de file de l’école naturaliste, Émile Zola fait de ses romans une vaste fresque sociale. La défaite de 1870 contre la Prusse et la cession de l’Alsace-Lorraine marquent la naissance du mouvement nationaliste.
J. C.