Le modèle Coromandel est au printemps-été 1996 la plus coûteuse de toutes les robes Chanel ayant jamais été présentées lors d’un défilé. La broderie de Lesage a nécessité 1 200 heures de travail à l’aiguille et le montage, 90 heures d’atelier couture. Remarquable succès commercial pour la maison de couture, ce modèle est commandé par plusieurs clientes fortunées, dont Mouna Ayoub, généreuse donatrice de cette œuvre faites à ses mesures.
Exemple éloquent du travail de Karl Lagerfeld pour Chanel, Coromandel illustre en effet sa faculté de réinterpréter le style Chanel et de l’inscrire dans les usages et l’économie du moment. Cette robe se place dans la veine des robes Chanel dorées et sa ligne, près des hanches puis évasée, est également typique. Les Arts Décoratifs conservent notamment une robe courte de 1926 (UF 72-18-1 A) brodée à fond couvert de fil or ainsi qu’un tailleur de 1967 (UF 76-29-20 AB) entièrement tissé de film métalloplastique or qui représentent l’attachement de Gabrielle Chanel aux parures brillantes.
Éric Pujalet-Plaà