Le projet de recherche Marchandes (XIXe-XXIe siècles) propose un accès encore
inexploré au champ du marché de l’art international, par ailleurs abondamment
documenté. Il fait apparaître que la diversité du métier de « marchand d’art » déborde la simple considération des figures héroïques masculines, comme Paul Durand-Ruel, Ambroise Vollard, Paul Rosenberg, Daniel Kahnweiler et Leo Castelli…
Quand les seules études des galeries, essentiellement dirigées par des hommes, laissent dans l’ombre l’autre part du marché de l’art : les femmes.
L’héritage et le mariage demeurent à la fin du XIXe siècle, et pour quelques décennies encore, des facteurs décisifs de la condition féminine ; l’histoire met cependant également en lumière des trajectoires d’audacieuses qui s’imposèrent dans ce monde du marché de l’art, malgré la réprobation de la société. Par l’ampleur de leur présence et la diversité de leurs approches, ces marchandes d’art ont joué un rôle incontestable et décisif, qui demeure méconnu et très peu analysé dans sa spécificité. Les femmes ont pourtant considérablement contribué à la rénovation de la profession dépréciée de marchand d’art, muée au fil de la première moitié du XXe siècle en l’acception plus moderne de « galeriste ».
https://marchandesdart.weebly.com
Un premier état des lieux
Ce projet transdisciplinaire interrogera durant ce colloque découpé en trois étapes,
le champ de la recherche à l’aune de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la sociologie et de l’économie, des gender studies, et des recherches sur les médias. Il ambitionne de faire mieux connaître ce pan qui croise l’étude des artistes, de la réception-critique, de la médiation, du marché, des questions de provenance, et des gender studies, en valorisant les recherches en cours initiées sur ces actrices du marché de l’art. Une étude préliminaire démontre que, symétriquement aux académies qui ont progressivement admis les femmes en leur réservant l’enseignement des matières décoratives, les premières marchandes ont également investi le champ du mobilier et du design autant que de l’art. Ce colloque n’est ainsi pas circonscrit aux seules marchandes de tableaux et de sculptures, mais restera également ouvert aux marchandes de mobiliers et aux autres formes d’art.