Le musée des Arts décoratifs de Paris
conserve l’une des plus importantes
collections d’arts décoratifs au monde,
présentant dans un parcours
chronologique, les collections du Moyen Âge
jusqu’au périodes contemporaines.
Les collections asiatiques y occupent une
place particulière : du développement
des échanges commerciaux le long
des routes dites de la soie du XIIIe au XVIIIe
siècle, à la Chinoiserie au XVIIIe siècle,
puis au Japonisme survenu à la suite
de l’ouverture du Japon dans la seconde
moitié du XIXe siècle, les objets asiatiques
symbolisent le luxe, fascinent par leur
exotisme, offrent modèles et matières
à création. Au XIXe siècle, les musées
d’arts appliqués, au premier rang desquels
le musée des Arts décoratifs, enrichissent
leurs fonds de ces objets extra-européens
pour constituer des répertoires
de formes, de motifs et de savoir-faire qui
renouvellent les sources d’inspiration des
artistes, créateurs et industriels.
Forme archétypale de la table en Asie,
le bol est dédié à plusieurs usages,
mais aussi intimement lié à une
pratique particulière. Il ne se limite pas
à l’usage du thé, il permet de présenter
et de consommer les aliments ou les
boissons alcoolisées, il peut également
contenir les offrandes sur les autels ou les
aumônes. De petit format ou muni d’un
pied plus haut, le bol devient coupe, muni
d’une anse, il devient tasse lorsqu’il est
exporté vers l’Europe. La richesse des
collections anciennes et contemporaines
du musée offre une large déclinaison
de formes, de formats et de décors
réalisés dans différentes matières telles
que le grès, la porcelaine, l’agate, le métal,
le bois laqué, les émaux cloisonnés
ou peints, le verre.
Les bols anciens et les signatures
contemporaines telles que la maison
Shang Xia, la maison Kaikado, le coréen
Min-Soo Lee, Jean Girel, et bien d’autres
sont complétées par les indispensables
accessoires qui accompagnent leur
utilisation : théières, verseuses, pots
à poudre ou à feuilles de thé, pots à eau,
mais aussi plats à condiments et mets,
ou bouilloire.
Voyage dans les collections du musée
des Arts décoratifs
250 objets de l’exposition d’origine
chinoise, japonaise et coréenne
s’intègrent aux collections permanentes
du musée des Arts décoratifs ; allant des
galeries du Moyen Âge aux départements
modernes et contemporains.
Le parcours s’ouvre sur la Chine
du XIIIe siècle, à cette époque la pratique
du thé entraîne une diversification
de la production de bols en céramique.
Dès la dynastie Yuan, puis Ming, sont
réalisés des bols en émaux cloisonnés,
véritables objets de luxe pour présenter
aux dieux, les offrandes sur les autels.
Ce parcours évoque également l’art du thé
au Japon avec une sélection d’œuvres
parmi les plus exceptionnelles des fonds
japonais qui illustrent la sobriété des
objets incontournables de la cérémonie
du thé et le wabicha à la fin du XVIe siècle.
La présentation est complétée par des
bols coréens utilisés au Japon.
L’exposition aborde également
la production chinoise et japonaise
de bols couverts ou non et verseuses
alors destinés à l’exportation vers l’Europe,
mais aussi vers le royaume du Siam,
au Moyen-Orient. Ces objets destinés
à l’exportation sont présentés face à des
bols commandés par la cour impériale,
eux-même mis en regard des productions
européennes qui s’en sont inspirés
notamment dans les secondes moitiés
des XVIIe et XVIIIe siècles.
La fin du parcours permet de revenir sur
les diverses productions japonaises,
notamment une sélection de bols,
de pots à poudre de thé en grés et d’en
montrer la grande diversité de formes,
de couleurs, voire de décor. Quelques
objets sont présentés face aux œuvres
des céramistes français et illustrent
l’influence de ces grés destinés aux thés
sur le japonisme.
Des estampes et photographies
permettent de visualiser les nombreux
contextes d’utilisation du bol au Japon.
La présentation s’achève dans la salle
dédiée au design international ou bols
et coupes permettent d’appréhender
comment les techniques ancestrales
chinoises inspirent encore la céramique
contemporaine. Les créations
contemporaines japonaises, coréenne et
chinoise explore les relations entre passé
et présent illustrant un renouvellement
des formes.