L’exposition débute par l’histoire mouvementée des ours et des êtres
humains, des premières cohabitations dans les cavernes préhistoriques
jusqu’aux montreurs d’ours qui ont contribué à décimer l’espèce.
Elle se poursuit avec les cultes ursins antiques et leur destruction par
l’Église catholique, qui réduisent l’ancienne idole païenne en animal
gourmand et paresseux, voire démoniaque.
Les 400 ours en peluche, issus des collections du musée, racontent
la naissance de ce jouet en 1920 en Allemagne et aux États-Unis, ainsi
que ses transformations et ses succès. Depuis les premiers exemplaires
en mohair et paille de bois, lourds et rigides, l’ours en peluche s’est
assoupli et adouci. Il s’est paré de couleur vives ou pastels, afin de pouvoir
se transformer en doudou. Il règne enfin sur toute une ménagerie d’animaux
en peluche, mais aussi sur la fiction pour enfants, grâce à Winnie l’ourson,
Michka ou Paddington.
Aujourd’hui, alors que les enfants abandonnent leurs jouets de plus en plus
jeunes, l’ours en peluche résiste grâce à sa charge symbolique, aux artistes
qui s’en inspirent, et aux adultes qui les gardent dans leur vie. Rester proche
des compagnons de son enfance n’est plus une marque de puérilité,
mais permet de cultiver la part d’enfance qui est en soi, et de laisser plus
facilement parler sa spontanéité et sa créativité.
Loin du demi-dieu féroce qu’il a pu être l’ours est devenu, surtout dans
sa version polaire, le symbole des changements climatiques et d’une nature
en danger. Les différentes actions menées pour sauver l’espèce, et les
débats qu’elles suscitent, montrent que l’ours n’a jamais été, et ne sera
jamais, un animal comme les autres.