Durant ces années marquées par un certain hédonisme – on peut penser et habiter différemment –, les arts décoratifs connaissent une explosion de formes, de couleurs et de matériaux : toutes les innovations sont possibles. Le bijou d’artiste apparaît, privilégiant le choix des matériaux pour l’expression de l’objet. Habillée en Saint Laurent, en Courrèges ou en Paco Rabanne, la femme porte de longs sautoirs Alhambra en or et pierres dures. Les bijoux proposés en série limitée par La Boutique, inaugurée en 1954, élargissent l’offre des produits haut de gamme et les rendent plus accessibles : clips animaliers, bagues Philippine et autres parures fantaisie sont mis au goût du jour. Dans le domaine de la joaillerie, l’inspiration indienne renouvelle le répertoire formel de Van Cleef & Arpels. Enfin, la décennie se clôt avec une commande prestigieuse : la maison réalise en 1967 la couronne du sacre de l’impératrice Farah Pahlavi ainsi que les parures des filles, sœurs et demi-sœurs du shah.
L’Alhambra
Créé en 1968, le premier sautoir Alhambra a été conçu en or jaune. Porte-bonheur, symbole de chance, il est orné d’un motif quadrilobé. Emblématique de la maison Van Cleef & Arpels, le collier connaît plusieurs variantes : bordé d’un feston perlé, il peut être serti d’une pierre dure comme l’onyx, la cornaline, l’agate, le lapis-lazuli ou pavé de brillants. Tout au long des années 1970, plusieurs exemplaires sont déposés : tout or, or et brillants, or et pierres dures, or et nacre. Le motif est étendu aux bracelets, aux bagues, aux clips, aux motifs d’oreilles, aux ras du cou et aux montres. Au cours des années 2000, le modèle est décliné en Magic Alhambra, Lucky Alhambra, Byzantine Alhambra, et tout récemment en Alhambra Vintage, réédition du célèbre modèle d’origine.