Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la sculpture décorative s’impose dans le décor intérieur. À Gênes, les Parodi lui avaient insufflé l’élan baroque des œuvres du Bernin, dont témoigne la série des Quatre Saisons. Deux meubles spectaculaires – grande table console en bois doré, buffet à deux corps en chêne ciré – révèlent l’importance de la sculpture ornementale en France, associant dans leur décor sculpté en bas-relief et en ronde-bosse des animaux chimériques et des visages. Charles Cressent peut-être plus que tout autre créateur a su intimement mêler ces motifs dans ses meubles magistraux comme le grand cartel où le travail de l’ébéniste s’efface devant celui du bronzier. Une sélection de consoles murales et de bordures de cadre marque le triomphe du bois doré à l’époque.
Vitrine de verres
La figure de Bernard Perrot (1619-1709), italien naturalisé français et fixé à Orléans domine l’histoire de la verrerie française au XVIIe siècle et ses successeurs resteront implantés aux environs d’Orléans au XVIIIe siècle. Autour de formes et de matières originales qui lui sont attribuées, comme l’élément de décor de table en forme de dauphin, sont rassemblées d’autres types attribués aux manufactures françaises, confirmés par les fouilles archéologiques ou récurrents dans l’iconographie.
La production des figurines en émail travaillé à la lampe, bien qu’attestée dans de nombreuses autres villes est traditionnellement dénommée « verre filé de Nevers ». Cette technique a donné naissance à des objets de dévotion populaire, produits en série, mais aussi à de véritables sculptures, modelées en miniature, comme les figures de cette vitrine.