Cette boiserie parisienne des années 1750 provenant du boudoir de Madame Dangé place Vendôme a connu des vicissitudes jusqu’à son installation au Musée des Arts Décoratifs à la fin du XIXe siècle. La délicate polychromie originale rose et verte encadrant les scènes des Fables fut cachée au XIXe siècle lorsque l’hôtel fut attribué au gouverneur militaire de Paris. La boiserie fut alors partiellement dorée, changeant ainsi radicalement d’aspect. Afin de présenter ces deux états successifs, témoignages du changement d’usage et de l’évolution du goût, seuls deux tiers de la boiserie ont été restaurés dans l’état du XVIIIe siècle, l’autre étant restaurée dans son état du XIXe siècle. Un film de Frédérique Cantu de trois minutes montre les différentes étapes de cette restauration. Ce parti-pris de présentation permet de développer une réflexion sur l’évolution du goût, le visiteur étant confronté à un décor du XVIIIe siècle, réalisé pour une femme à la mode, et à sa métamorphose au siècle suivant par une administration militaire. A travers la révélation partielle de la polychromie du XVIIIe siècle, le visiteur aborde également les problèmes posés par la restauration d’un tel ensemble, les choix scientifiques et déontologiques qui ont poussé à adopter un tel parti, l’apport des méthodes d’investigation contemporaines et leurs limites, les techniques mises en œuvre pour dégager la peinture originale et restaurer les éléments repris au XIXe siècle.

«  La révélation du Cabinet des Fables  »

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