Née à Nancy en 1941, Simone Pheulpin
a grandi dans les Vosges. Ce sont les
paysages de lacs et de massifs de cette
terre du textile qu’elle revisite entre les plis
de ses œuvres et les milliers d’épingles
qui les soutiennent. Autodidacte, l’artiste
a développé sa propre technique, qu’elle
perfectionne depuis près de 50 ans.
Par sa pratique originale et innovante, elle
continue de soutenir la tradition française
en utilisant exclusivement un coton issu
de l’une des dernières manufactures
vosgiennes, mais également des épingles
provenant de la dernière manufacture
d’épingles de couture française.
Les œuvres de Simone Pheulpin,
représentée par la galerie maison
parisienne, sont entrées dans les
collections publiques de plusieurs
institutions : l’Art Institute of Chicago aux
États-Unis (2018), le Victoria and Albert
Museum de Londres (2018) et le Musée
des Arts Décoratifs (2019 puis 2021).
En 2015, la Fondation des Ateliers d’Art
de France lui décerne le Prix Le Créateur,
qui récompense la créativité et modernité
ainsi que la capacité des artistes
à imaginer un projet d’exposition. En 2017,
elle reçoit le Grand Prix de la Création
de la Ville de Paris, attribué par la Mairie
de Paris, dans la Catégorie Métiers d’Art
et l’exposition « Un monde de plis » lui
est consacrée à la Chapelle Expiatoire.
En 2018, la Fondation Loewe à Londres
récompense le travail de l’artiste en lui
décernant le Prix d’honneur du Loewe
Craft Prize.
La maîtrise du travail sculptural dont
fait preuve Simone Pheulpin lui permet
de transformer un matériau des plus
simples – des bandes de tissu de coton
brut – en œuvres se faisant tour à tour
corail, coquillage, mousse, écorce, pierre
fossilisée, ou encore ivoire, reflet des
matières, textures et motifs qui ont inspiré
l’artiste. Mono-matière, monochrome,
son œuvre ouvre sur une infinité
de possibilités de formes et de volumes.
Ce long et minutieux travail d’empilement,
d’enroulage, de serrage constitue pour
elle un processus méditatif. Dissimulant les
épingles enchevêtrées qui maintiennent
ses sculptures, le tissu écru ne laisse plus
à voir qu’un trompe-l’œil organique.
Présentées dans le parcours historique
du Musée des Arts Décoratifs, les
créations investissent les collections
XVIIIe siècle, Art nouveau et Art déco.
Les œuvres contemporaines dialoguent
avec les panneaux et meubles de laque
du XVIIIe, le décor intérieur réalisé par Louis
Majorelle (1859-1926) mais également
les appartements de Jeanne Lanvin
aménagées par le décorateur Armand-Albert Rateau (1920).
Dans la continuité de l’exposition
« Un Printemps Incertain : invitation
à quarante créateurs » (2021), cette
rétrospective, en plaçant des pièces
intemporelles dans les salles historiques,
apporte un nouveau regard sur la création
et sur les collections du musée.