Jeudi 23 novembre à 18h30, Quand le Japon de Meiji se représente : photographies, estampes et livres du musée des Arts décoratifs

Prolongement de l’exposition « Le Japon en couleurs. Photographies du XIXe siècle » (8 novembre - 31 décembre 2023), cette conférence permettra d’aborder la manière dont, sous l’ère Meiji, le Japon s’est progressivement ouvert au monde. De cette ouverture nait un enthousiasme sans précédent pour sa culture, ses arts, ses traditions. De nombreuses photographies mises en couleurs par des peintres, les Yokohama shashin, produites par les studios installés dans le pays, se vendent aux touristes et aux Japonais, comme souvenirs de voyages et images d’un Japon ancien. À travers les fonds conservés par le musée des Arts décoratifs, il sera possible de percevoir comment le Japon veut se donner à voir à l’Occident, mais aussi comment il se transforme.

Interventions :
• Laure Haberschill, bibliothécaire, responsable des fonds patrimoniaux de la bibliothèque du musée des Arts décoratifs.
• Sébastien Quéquet, attaché de conservation au musée des Arts décoratifs, département des arts graphiques, collections photographiques.


Jeudi 16 novembre à 18h30, Graphisme , architecture et espace urbain

Autour de la question du design urbain, Amélie Lebleu se propose d’aborder différents projets conçus par le studio de design et de création visuelle Lebleu dans l’espace urbain. Le studio développe des projets associant plan, volume et espace avec pour vocabulaire des signes, couleur, rythmes et jeux. Il accompagne la création de biens communs par la transmission d’informations autour de pratiques collectives. Les enjeux environnementaux sont au cœur de sa démarche, tel un acte militant. Ils façonnent les modes de penser, de dessiner, de développer les projets. Cette conférence sera de fait l’occasion d’évoquer la compréhension globale de l’environnement à laquelle s’emploie le studio Lebleu, conjuguant ainsi considérations géographiques, culturelles et naturelles.

Interventions :
• Amélie Lebleu, fondatrice et directrice artistique du studio Lebleu.
• Amélie Gastaut, conservatrice en chef au musée des Arts décoratifs, département design graphique et publicité.


Jeudi 19 octobre à 18h30, Le maillot de football : du sport à la mode

Dans le cadre de l’exposition « Mode et sport, d’un podium à l’autre » (20 septembre 2023-7 avril 2024), cette conférence propose de dresser l’histoire du maillot de football. Eva Rodrigues-Gregorio évoquera à cette occasion la spécificité des liens entre le football et la mode. Contrairement à d’autres sports comme le tennis ou le ski, le ballon rond est apparu tardivement sur les podiums. Si la mode a mis du temps à légitimer cette discipline sportive, la réflexion sur l’apparence a toujours été présente dans les stades, tant du côté des joueurs que du côté des supporters.

Intervention :
• Eva Rodrigues-Gregorio, Historienne de la mode, assistante d’exposition pour « Mode et sport ».


Jeudi 12 octobre à 18h30, Les secrets du livre pop-up selon Gérard Lo Monaco

Gérard Lo Monaco a imaginé faire revivre les jouets mythiques de Ladislav Sutnar1 sous la forme d’un livre pop-up, par l’art du pliage et des découpes du papier. Le pop-up est un art du raccourci et de l’ellipse : il dévoile un monde caché entre deux pages que l’on fait éclore en ouvrant, et que l’on découvre avec des yeux d’enfant. L’illustrateur nous livrera aux côtés de Marina Cedro – artiste avec laquelle il a souvent été amené à collaborer – les secrets de fabrication d’un livre pop-up, mais aussi ceux d’une carrière hétéroclite durant laquelle il s’est tour à tour illustré comme auteur de livres, ingénieur papier de livres pop-up, graphiste, illustrateur, directeur artistique et décorateur.

Interventions :
• Gérard Lo Monaco, auteur, illustrateur, ingénieur papier, directeur artistique et scénographe.
• Marina Cedro, compositrice, chanteuse, récitante et danseuse.


Jeudi 21 septembre à 18h30, Conversation avec Emmanuel Barrois, maître verrier

À l’occasion de l’inauguration en septembre 2023 de l’œuvre Réflexions d’Emmanuel Barrois, le musée des Arts décoratifs recevra le maître verrier qui répondra aux questions de Jean-Luc Olivié, conservateur en chef du département verre. Depuis plus de vingt ans, Emmanuel Barrois associe le savoir-faire artisanal à des procédés industriels de pointe pour concevoir des projets innovants en collaboration avec des architectes, tels que Rudy Ricciotti, Kengo Kuma, Kazuyo Sejima, Christian de Portzamparc, Paul Andreu, et également des artistes comme Tatiana Trouvé et Olafur Eliasson. À travers l’expérience du projet Réflexions, seront évoqués les problématiques liées au travail du verre ainsi que les enjeux d’un métier d’art à la fois complexe et hybride, celui de verrier.

Interventions :
• Emmanuel Barrois, agronome de formation, c’est en autodidacte qu’il commence à apprendre le travail du verre en restaurant des vitraux de cathédrales ou d’abbayes dans les années 90. En 2010, Emmanuel Barrois a reçu le titre de Maître d’art pour son savoir-faire de verrier d’architecture par le ministre de la Culture. Son travail de création personnel a été exposé dans plusieurs musées nationaux du Japon et de Chine ainsi qu’au Centre Pompidou à Paris.
• Jean-Luc Olivié, Conservateur en chef au musée des Arts décoratifs, département du verre.


Mercredi 15 juin à 18h30, La haute couture de 1940 à 1950 : de la Résistance à la renaissance

Occupation, restrictions, rationnement, carte couture, menace de délocalisation… Elle n’en finit pas d’être menacée, la haute couture entre 1940 et 1945. Cependant, l’opiniâtreté de son président Lucien Lelong la sauvera momentanément de la déroute finale.

Et le Théâtre de la Mode en 1945-1946 puis les ouvertures successives de deux nouvelles venues, les maisons Pierre Balmain (1945) puis Christian Dior (1946) redonneront à Paris la place qui fut traditionnellement la sienne dans la création vestimentaire somptuaire : la première !

La conférence sera l’occasion de (re)découvrir la capacité d’adaptation de cette industrie du luxe et de ses représentants : Lelong bien sûr, mais aussi Jacques Fath, Pierre Balmain, Christian Dior et son tout jeune assistant Pierre Cardin, etc., sans oublier d’évoquer la première maison de prêt-à-porter de luxe associée à une maison de couture : Juliette Verneuil.

Intervention :
• Jean-Noël Vigoureux-Loridon, historien du costume et de la mode, enseignant-chercheur, diplômé de l’École de Louvre.


Jeudi 8 juin à 18h30, Jacques Doucet et Moïse de Camondo, une passion pour le XVIIIe siècle

Si la même passion réunit Jacques Doucet et Moïse de Camondo autour du XVIIIe siècle, si les hôtels qu’ils firent bâtir pour accueillir leur collection présentent des points communs, tout différencie ces deux collectionneurs : leur origine, leur façon de collectionner, leur façon de disposer leurs œuvres au sein de leur hôtel et enfin le destin de celles-ci.

Sous forme de conversation, la commissaire de l’exposition « Jacques Doucet et Moïse de Camondo, une passion pour le XVIIIe siècle », présentée au musée Nissim de Camondo, et la conservatrice du musée dialogueront pour, tour à tour, nous faire pénétrer dans l’intimité de ces deux hommes.

À l’issue de cette conférence, vous pourrez acheter et faire dédicacer l’album publié à l’occasion de l’exposition.

Interventions :
• Juliette Trey, directrice adjointe du département des études et de la recherche à l’Institut national d’histoire de l’art
• Anne Forray-Carlier, directrice adjointe du musée des Arts décoratifs, conservatrice en chef du patrimoine en charge des collections du XVIIe et XVIIIe siècles et du musée Nissim de Camondo


Jeudi 1er juin à 18h30, Conversation avec Charlie Le Mindu

Dans le cadre de l’exposition « Des cheveux et des poils », le musée des Arts décoratifs reçoit l’artiste coiffeur Charlie Le Mindu qui répondra aux questions de Denis Bruna, conservateur et commissaire de l’exposition.

Revendiquant l’esthétique punk comme une influence majeure de son travail, Charlie Le Mindu réalise depuis les années 2000 des coiffures nouvelles et extravagantes qui ont fait très tôt sa renommée mondiale. Originaire de Gironde, Charlie Le Mindu commence réellement sa carrière dans les clubs technos de Berlin, puis s’installe à Londres où ses créations sont rendues visibles grâce au clip « Bad Romance » de Lady Gaga. Il est aussi remarqué par ses créations faites pour les défilés de Rick Owens et de Walter van Beirendonk,

Il se passionne aussi pour les performances et les expositions – son spectacle Charliewood a été présenté en 2016 au Palais de Tokyo – et réalise des costumes en cheveux pour des ballets contemporains.


Jeudi 25 mai à 18h30, 1914-1939 : la haute couture entre conflit et années folles

Spécificité parisienne depuis le Second Empire, la haute couture est, en 1910, une puissante industrie qui brille de tous ses feux sur l’univers de la mode. Après les secousses de velours que lui font subir quelques jeunes téméraires, dont Poiret fut le plus fameux, elle va être perturbée, mise à mal par la première guerre mondiale.

Cependant, sa vitalité reprendra rapidement en 1919, insufflée par des femmes de poigne : Gabrielle Chanel, Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, etc. Constat éclatant : la haute couture sera avant tout féminine.

La conférence sera l’opportunité de rappeler les apports des unes et des autres.

Intervention :
• Jean-Noël Vigoureux-Loridon, historien du costume et de la mode, enseignant-chercheur, diplômé de l’École de Louvre.


Jeudi 11 mai à 18h30, Maurice Dufrène et le musée des Arts décoratifs, des expositions aux collections

Actif durant un demi-siècle, Maurice Dufrène (1876-1955) a été une figure artistique particulièrement importante de son temps, non seulement en raison d’une production des plus prolifiques, mais aussi par un engagement pédagogique, associatif et institutionnel qui le placent au cœur des débats afférents aux arts décoratifs. Cette intervention entend, d’une part, livrer un aperçu des différents aspects de sa carrière qui le lient au musée des Arts décoratifs, et d’autre part remettre en lumière l’origine des œuvres de Dufrène données au musée par la famille du constructeur aéronautique Pierre Levasseur. Ces oeuvres constituent des « vestiges » de la société Maurice Dufrène et Cie, active de 1912 à 1921.

Intervention :
• Jérémie Cerman, Maître de conférences en histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université. Il est spécialiste de l’histoire des arts décoratifs, en particulier des périodes Art nouveau et Art déco.


Jeudi 20 avril à 18h30, Étienne Robial

Inscrite dans le cadre de l’exposition rétrospective « étienne + robial. graphisme & collection, de futuropolis à canal+ » présentée du 10 novembre 2022 au 11 juin 2023, cette conférence sera l’occasion de découvrir l’univers graphique d’Étienne Robial, artiste prolifique qui a marqué de son empreinte le paysage audiovisuel français. Tour à tour graphiste, libraire, éditeur, directeur artistique, Étienne Robial est devenu en l’espace de quelques décennies un acteur majeur de la scène graphique contemporaine. Avec l’invention du concept d’habillage télévisuel, illustrée par la création de logos et par pas moins de 4700 génériques pour Canal +, La Sept, M6, France 2, ou encore RTL9, il contribua au renouvellement du design graphique en France. La connaissance par le grand public du système graphique élaboré par l’artiste témoigne de la prégnance de son œuvre dans l’imaginaire collectif.

Interventions :
• Né à Rouen en 1945, Étienne Robial vit et travaille à Paris. Co-fondateur de la société on/off production spécialisée dans la conception d’identité de chaîne et d’habillage d’antenne. Professeur d’art graphique à l’ESAG Penninghen (école supérieure d’arts graphiques). Membre de l’AGI (Alliance Graphique Internationale).
• Amélie Gastaut (modération) est conservatrice en chef au musée des Arts décoratifs, département design graphique et publicité


Jeudi 13 avril à 18h30, Totem et la construction d’une identité française du design dans les années 1980

L’histoire du groupe Totem, fondé à Lyon en 1981 par Jacques Bonnot, Frédérick du Chayla, Vincent Lemarchands et Claire Olivès, permet d’examiner la fabrique de l’identité française du design sous l’angle de sa relation ambivalente avec le design italien. Quand, au début des années 1980, Paris frémit de l’émulation autour d’un design français qui n’aurait rien à envier à son célèbre voisin italien, les jeunes ébénistes de Totem traversent les Alpes pour la première fois à l’occasion du Salon du meuble de Milan. La rencontre, d’un point de vue créatif, culturel mais également amical, avec Alchymia, puis Memphis, est révélatrice des parentés stylistiques, sémantiques et méthodologiques. En interrogeant le rapport entre design et territoire, l’histoire de Totem rappelle le rôle important du design italien dans la construction volontariste d’un modèle français et invite à tester la validité du paradigme national dans la définition de celui-ci.

Interventions :
• Jacques Bonnot, Frederick du Chayla, Vincent Lemarchands et Claire Olivès, membres fondateurs du groupe de designers Totem.

Conférence animée par Pia Rigaldiès, archiviste paléographe et conservatrice du patrimoine.


Jeudi 23 mars à 18h30, 1870-1910 : la haute couture à la Belle Époque

Rapidement après son apparition à la fin des années 1850, la haute couture rencontre le succès. Afin de répondre aux attentes sans cesse renouvelées d’une clientèle féminine fortunée française et étrangère, de nouvelles maisons de couture sont créées, venant rejoindre la mythique maison Worth dans le panthéon des gloires commerciales parisiennes.

Des hommes, mais aussi des femmes de talent vont enrichir de leur créativité l’univers de la robe, en orientant, dans un sens ou dans l’autre et avec plus ou moins d’éclat, la fameuse « mode de Paris ». La conférence sera l’occasion de découvrir, ou redécouvrir, des solitaires et des fratries de la couture : Doucet, Paquin, Callot Sœurs, Poiret, etc.

Intervention :
• Jean-Noël Vigoureux-Loridon, historien du costume et de la mode, enseignant-chercheur, diplômé de l’École de Louvre.


Jeudi 16 mars à 18h30, François Azambourg

Dans le cadre de l’exposition « Légèretés manifestes » qui lui est consacrée au musée des Arts décoratifs de Paris, le designer François Azambourg évoquera aux côtés de l’architecte et professeur Philippe Louguet son parcours et les éléments fondateurs de son travail. De ses premiers travaux d’étudiant aux créations les plus récentes, tout dans le parcours de François Azambourg témoigne d’une volonté d’explorer le potentiel expressif des procédés de fabrication et de mise en forme des matériaux. Cette conversation sera l’occasion pour le designer d’aborder les enjeux écologiques de notre temps, la quête perpétuelle de légèreté ou encore l’économie de moyens, mais aussi son approche de l’industrie, ou encore celle de l’artisanat qu’il considère comme un laboratoire de l’industrie.

Interventions :
• François Azambourg est designer et enseignant. Titulaire de nombreux prix (Grand Prix du Design de Paris en 2004, prix de la Villa Médicis hors les murs en 2003). François Azambourg a plus récemment été lauréat de la Villa Kujoyama. Il enseigne également à L’ENSCI.
• Philippe Louguet est architecte, professeur à l’école d’architecture de Lille depuis 1977, professeur à l’école Camondo depuis 1986, mais aussi président des archives d’architecture du Nord.
• Cloé Pitiot (modératrice) Conservatrice au musée des Arts décoratifs, département moderne et contemporain


Mercredi 15 février à 18h30, Le Palace

Le Palace est créé par Fabrice Emaer en 1978. Véritable laboratoire artistique et incubateur de modes de vie et de façons de penser son rapport à l’autre, la discothèque est médiatisée dans la presse et à la télévision. Dans cette boîte de nuit, s’amusent et se rencontrent des designers, des graphistes, des artistes et des musiciens. Tout le monde peut y entrer, seul compte le look.

Espace de mélanges sociaux et culturels, Le Palace est aussi un terrain de reconnaissance pour les communautés et les minorités. Si l’esprit change dès 1983-1984 en raison du décès de Fabrice Emaer, la discothèque demeure mythique. Les invités de la table ronde témoigneront de ce lieu phare de la décennie et évoqueront les moments importants, les soirées et la place de la musique, de la mode et de la photographie.

Interventions :
• Adeline André, créatrice de haute couture
• Guy Cuevas, artiste multi-directionnel (musique, cinéma, mode, écriture)
• Jean Louis Gaillemin, maître de conférences honoraire, Sorbonne Université
• Michel Saloff-Coste, artiste et directeur de la Prospective à l’Université catholique de Lille
• Élie Schulman, ancien administrateur du Palace
• Sébastien Quéquet (modérateur), attaché de conservation au musée des Arts décoratifs, département des arts graphiques, collections photographiques


Mercredi 8 février à 18h30, Pratiques vestimentaires, territoires et sous-cultures dans les années 80

La décennie 1980 évoque souvent les « années fric », celles de la surconsommation, de la frime, de la fête et des célébrités kitsch. En mode, elle est associée à une nouvelle génération de créateurs (Claude Montana, Azzedine Alaïa, Jean Paul Gaultier) qui ne passent plus par la haute couture mais directement par le prêt-à-porter, où les défilés deviennent de véritables shows. Parallèlement, des pratiques vestimentaires issues des sous-cultures se développent, des night-clubs au quartier des Halles, des salles de concert aux terrains vagues. L’idée du look y est primordiale.

Pour se diffuser, les sous-cultures des années 1980 usent de moyens de production culturels hégémoniques, notamment l’édition via la presse alternative.

Ces sous-cultures, des branchés au mouvement hip hop se déterminent également par des territoires particuliers, fréquemment urbains, et par des styles vestimentaires qui répondent à une gestuelle propre ainsi qu’à un certain nombre de règles qui peuvent être explicites comme implicites.

Interventions :
• Mathilde Le Corre, co-commissaire de l’exposition « Années 80. Mode, design et graphisme en France » (introduction)
• Lola Barillot, historienne de l’Art, diplômée de l’École du Louvre, spécialisée en Histoire de la Mode et du Costume. Elle a également mené des recherches en Anthropologie culturelle et sociale ainsi qu’en Histoire de la Photographie.


Mercredi 25 janvier à 18h30, De la confection à la « maison spéciale de confection » : les débuts de la haute couture

Le Second Empire n’a pas « seulement » été une période d’incroyable expansion industrielle et de transformation d’un Paris au tracé urbain encore médiéval en une ville moderne et aérée. Il a aussi vu apparaître et se développer une industrie vestimentaire inédite promise au plus brillant avenir : la haute couture. Dans cette première conférence d’un cycle de 4, Jean-Noël Vigoureux-Loridon rappellera le contexte dans lequel un Anglais, Charles Frederick Worth, va créer ce qui deviendra une spécificité française et parisienne. Il évoquera ensuite le parcours de cet original et les particularités de la profession qu’il a créé.

Intervention :
• Jean-Noël Vigoureux-Loridon, historien du costume et de la mode, enseignant-chercheur, diplômé de l’École de Louvre.


Jeudi 19 janvier à 18h30, Shocking ! L’œuvre d’Elsa Schiaparelli sous la loupe des restauratrices de textiles

La préparation de l’exposition Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli s’est accompagnée d’une campagne de conservation-restauration de la collection Elsa Schiaparelli conservée au musée des Arts décoratifs, ainsi que d’une étude de certaines pièces phares de cette collection. La campagne de restauration, portant sur 96 costumes et accessoires, a été de l’occasion de mettre en œuvre des traitements de nettoyage, remise en forme, reprise de coutures, refixage de broderies, consolidation et protection des textiles. Au fil des traitements, l’observation des pièces a mis en lumière des constantes matérielles qui viennent éclairer les choix techniques et le geste créatif d’Elsa Schiaparelli. Une partie des tenues conservées au musée des Arts décoratifs est incomplète. Grace à l’étude attentive du fonds de dessins de modèles, certains des éléments manquants ont été recréés, en cherchant un équilibre entre fidélité à la silhouette d’origine et discrétion. Cette démarche d’étude et de re-création a également été appliquée à l’une des premières créations d’Elsa Schiaparelli, un pull tricoté, ce qui a permis de poser un nouveau regard sur cet objet si particulier.

Interventions :
• Emmanuelle Garcin est en charge de la conservation-restauration des collections textiles et mode du musée des Arts décoratifs depuis 2014.
• Bathilde Grenier est conservatrice-restauratrice de textiles, diplômée de l’Institut national du Patrimoine en octobre 2020.
• Ségolène Bonnet est conservatrice-restauratrice de textiles, diplômée de l’Institut national du patrimoine en 2013.


Mercredi 18 janvier à 18h30, Petit bouleversement au centre de la table

Après une brève histoire du surtout du Moyen Âge à nos jours, à travers un passage en revue des décors de table les plus spectaculaires, Valérie Delarue présentera sa dernière œuvre « Surtout pas » en présence de son commanditaire. Quatorze ans après Massacre (entrée dans les collections du musée des Arts décoratifs), montrée par Frédéric Bodet dans l’exposition « Petits bouleversements au centre de la table », l’artiste reviendra sur les circonstances de la commande, au détour des réseaux sociaux, et la création d’un nouveau surtout. Remontant aux sources de son inspiration, des forêts sarthoises de son enfance à la peinture occidentale, l’artiste évoquera sa double formation aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Georges Jeanclos et à Oakland dans celui de Viola Frey. C’est en se plongeant dans la profondeur des paysages de Poussin et de Patinir que Valérie Delarue explore les possibilités du modelage et en propose sa vision personnelle en les transcrivant dans l’argile. Grâce à sa maîtrise technique, elle nous montrera comment elle a su renouveler l’art du surtout avec virtuosité.

Interventions :
• Emmanuel Dechamp juriste par raison et amateur d’art par passion, a donné carte blanche à Valérie Delarue, pour la création d’un surtout en céramique.
• Valérie Delarue se définit comme sculpteure-céramique, elle pratique aussi le pastel, la photographie et la vidéo, tout en enseignant le dessin et le travail de la terre aux ateliers du Carrousel. Cette grande proximité avec les collections du musée des Arts décoratifs a renouvelé son intérêt pour la céramique liée aux arts de la table.
• Sophie Motsch, attachée de conservation, département XVIIe-XVIIIe siècles (modération).


Jeudi 5 janvier à 18h30, Georges Bastard, du maître tabletier à l’artiste décorateur

Né en 1881 à Andeville, Georges Bastard (1881-1939), originaire de l’Oise, est le fils d’un tabletier. S’il apprend le métier dans l’atelier de son père, il bénéficie aussi d’un enseignement nouvellement réformé à l’École nationale des arts décoratifs de Paris qu’il intègre en 1895. Dès 1902, il envoie des montures d’éventail et des boutons en nacre sculptée au Salon des artistes français. Très vite, la presse l’encense. La critique loue sa parfaite maîtrise technique et l’originalité de ses dessins. Georges Bastard semble dès lors incarner la figure idéale de l’artiste décorateur complet, associant les qualités que l’on prête traditionnellement à l’artiste et à l’artisan. Il compte aussi parmi les artistes décorateurs dont les œuvres enrichissent les collections : le musée des Arts décoratifs comme l’État acquièrent régulièrement ses œuvres. Cette conférence se propose d’explorer le parcours singulier de Georges Bastard dont la production diverse s’étend bien au-delà de la tabletterie.

Intervention :
• Clara Scrève a consacré sa thèse (Université Clermont-Auvergne/ École du Louvre) à Georges Bastard. Elle fut dirigée par M. Jean-François Luneau et Mme Évelyne Possémé.

1D’origine tchèque puis naturalisé américain, Ladislav Sutnar (1897-1976) a participé à l’avant-garde du design et s’est distingué en créant des jouets et des marionnettes en bois.

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