Atelier de la Casa Pirota, «  Le Martyre de sainte Cécile  », Faenza (Italie), vers 1525

Atelier de la Casa Pirota, «  Le Martyre de sainte Cécile  », Faenza (Italie), vers 1525

Majolique
Inscription, première colonne à gauche : RA-VR-IN-ME
D. 25,4 cm
Legs Alexandrine Grandjean, collection Grandjean, 1923
Inv. GR 166
© Les Arts Décoratifs

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Cécile était une jeune fille romaine qui aurait vécu au IIe ou au IIIe siècle. Élevée dans la religion chrétienne, elle fut cependant contrainte d’épouser un païen du nom de Valérien. Ayant fait vœu de chasteté, Cécile obtint de lui, la nuit de ses noces, qu’il respectât cette abstinence. Valérien accepta à condition qu’elle lui permît de voir l’ange qui, il le savait, veillait sur sa femme. Celui-ci descendit bientôt vers eux et déposa sur leur tête une couronne de lys et de roses (outre l’instrument de musique à cordes, les fleurs font partie des attributs de Cécile). Valérien ainsi que son frère Tiburce se convertirent puis demandèrent le baptême. Tous deux furent par la suite décapités sur ordre du gouverneur romain. Ce sont leurs têtes que nous voyons sur cette coupe de Faenza et que l’on brandit devant Cécile alors qu’elle est brûlée vive dans un chaudron d’huile bouillante. L’ange portant la couronne de fleurs vole au-dessus d’elle. Derrière la scène de la décollation trône Jupiter. À gauche ses accusateurs montrent Cécile du doigt. Au revers figure un décor de plumes de paon stylisées. La gravure qui a servi de modèle à cette assiette fut réalisée par Marcantonio Raimondi, s’inspirant elle-même de la fresque réalisée par Raphaël et ses élèves dans la chapelle de la villa Magliana, retraite papale, située en dehors de Rome. La fresque représentant le martyre de Sainte Cécile est une commande du pape Léon Xet elle fut exécutée vers 1517-1520 ; la gravure s’inspirant du modello de Raphaël fut réalisée vers 1520-1525, l’année 1525 constitue donc le terminus a quo pour la réalisation de la coupe de Paris. Cette coupe n’était pas destinée à la consommation d’aliments mais pouvait être offerte à l’occasion d’un événement particulier. En 1525, l’atelier de la Casa Pirota appartenait depuis quelque temps déjà aux trois frères : Matteo, Gian Lorenzo et Gian Francesco Paterni, fils de feu Pirotto Paterni, qui avait donné son nom à la bottega (atelier). Deux majoliques authentifiées par leur inscription « fato in Faenza in caxa Pirota »,et conservées, l’une au musée de Sèvres, l’autre au musée de Bologne, ont permis de regrouper un grand nombre d’œuvres non authentifiées, dont celle du Musée des Arts Décoratifs, très proche stylistiquement de celle du musée de Sèvres.

M. B.

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