Claude III Audran (1657-1734) (attrib. à), Plafond peint à décor de singeries, Paris, vers 1720

Claude III Audran (1657-1734) (attrib. à), Plafond peint à décor de singeries, Paris, vers 1720

Paris, vers 1720
Huile sur enduit marouflé sur toile, corniche de stuc moulé, peint et doré
Dépôt du Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes, 1929
Inv. MIN B.A. ss n° (76)
© Les Arts Décoratifs

Si vous souhaitez utiliser ce visuel, veuillez contacter la photothèque

Écoutez le commentaire audio de cette œuvre

Ce plafond ovale datant de la Régence a appartenu à une figure très célèbre de l’époque : la comtesse de Verrue. Deux siècles plus tard, Alexandre Dumas en fera l’héroïne de son roman La Dame de volupté.

Mariée à l’âge de quinze ans à Joseph Ignace de Scaglia, comte de Verrüe, gentilhomme de la Chambre du duc de Savoie qui l’emmena à Turin, la jeune femme eut une longue liaison avec le duc Victor Amédée II de Sardaigne, et eut de lui deux enfants. Alors qu’elle jouissait d’une position enviable et d’une réelle influence politique, elle rentra subitement en France en 1700. Quatre ans plus tard, elle était veuve et disposait d’une belle fortune. À partir de 1719, elle fit construire deux hôtels contigus, rue du Cherche-Midi et rue du Regard : celui qu’elle habitait abritait aussi sa célèbre collection de peintures flamandes et hollandaises, « une des plus grandes et des plus précieuses collections qu’il y eut en Europe » disait-on, et sa bibliothèque contenait près de 18 000 volumes. Familière de la cour, amie des lettres, des sciences et des arts, la comtesse recevait dans ses salons une société choisie d’écrivains et de philosophes, dont Voltaire.

L’hôtel a été détruit en 1929, et de son décor il ne subsiste que ce plafond provenant d’un cabinet ovale. C’est à Claude III Audran, spécialiste incontesté du décor arabesque au début du XVIIIe siècle, que sont attribuées sa conception et sa réalisation. L’artiste, qui a compté Antoine Watteau parmi ses assistants, s’est imposé comme le propagateur du style Berain, mais sa manière était plus délicate. Le décor est voué au thème de la singerie : singes musiciens au plafond, singes chasseurs à la corniche, qui s’insèrent dans des entrelacs fleuris.

Suivez-nous

Abonnez-vous à notre newsletter

fond=article-collection}{id_article}{env}