Coffre à pentures, France, XIVe siècle

Chêne et fer forgé, planches assemblées à plat joint, assemblage à tenons et mortaises
H. 89 ; L. 165 ; l. 79 cm
Legs Émile Peyre, 1905
Inv. PE 982
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance

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Pendant tout le Moyen Âge, les coffres ont principalement servi à ranger divers objets de la vie quotidienne. Il était dans la mentalité de l’homme du Moyen Âge de se déplacer fréquemment ; il fallait parfois partir dans l’urgence pour des raisons politiques ou économiques, et le coffre offrait l’avantage de contenir pêle-mêle de nombreux objets : lits pliants ou démontables, tentures, tapisseries, vêtements, objets précieux ou personnels ; c’est pour cette raison que ces coffres étaient robustes et le plus souvent munis de poignées aux parties latérales. Quoi qu’il en soit, outre le rangement, ce type de meuble avait plusieurs autres fonctions : on pouvait s’y asseoir, y dormir ou y prendre ses repas. Le coffre est donc le meuble « multifonctions » le plus ancien, dont vont dériver les dressoirs et les armoires à deux corps. Ces coffres étaient construits en planches épaisses à joints vifs et tourillons ; le fond est bâti à rainures et languettes. Ces ferrures, appelées pentures, qui assurent la solidité et la rigidité du coffre, étaient fixées sur le bois par des pointes forgées. Elles faisaient l’objet de jeux décoratifs multiples, donnant un rythme à la surface plane du meuble. Peu de coffres médiévaux sont parvenus jusqu’à nous : la plupart, dépourvus de décor et recouverts d’un tissu, ont brûlé ou ont été démembrés. Ce superbe coffre, d’origine inconnue, est orné de cinq rangées de pentures en forme de tiges stylisées, irrégulièrement réparties sur la façade et sur les panneaux latéraux. Elles sont disposées à la verticale au centre de la façade, et à l’horizontale sur les côtés. De splendides enroulements de feuillages se terminent par de petites fleurs en boutons, constituant ainsi un décor de grande qualité. Le coffre à pentures du Musée des Arts Décoratifs fait partie des trois meubles les plus anciens conservés dans les collections publiques françaises, avec celui, très similaire, du musée Carnavalet à Paris et l’armoire de l’abbatiale d’Aubazine en Corrèze.

M. B.

  • Robert Delort, Le Moyen Âge, histoire illustrée de la vie quotidienne, Lausanne, Edita, 1972.
  • Pierre Kjellberg, Le Mobilier français. Du Moyen Âge à Louis XV, Paris, Éditions Le Prat, 1978
  • Jacqueline Boccador, Le Mobilier français du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris, Éditions Monelle Hayot, 1988 Monique Blanc, Le Mobilier français, Moyen Âge, Renaissance, Paris, Massin, 1999

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