Verre à jambe, façon de Venise, probablement France, fin du XVIe siècle

Verre à jambe, façon de Venise, probablement France, fin du XVIe siècle

Verre soufflé, soufflé-moulé et modelé à chaud
H. 16,4 ; D. max. 15,3 cm
Acquis grâce au mécénat de Michel et Hélène David-Weill, 2001
Inv. 2000.1.1
© Les Arts Décoratifs

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Dès la seconde moitié du XVe siècle les verriers vénitiens installés dans l’île de Murano avaient mis au point une composition de verre nouvelle, très pure et transparente, qu’ils dénommèrent cristallo, en référence au cristal de roche. Cette invention, suivie d’autres innovations techniques et stylistiques, permit à la verrerie vénitienne de s’imposer économiquement et de dominer le goût européen pendant deux siècles. Des migrations d’artisans italiens dans l’Europe entière donnèrent naissance, dès le XVIe siècle, à de nouvelles productions, dites « à la façon de Venise », et malgré des évolutions cette terminologie reste valable pour le XVIIe siècle. Ce verre à boire, dont les dimensions, les proportions et l’état de conservation sont exceptionnels, est un exemple original de ces productions. Il est apparenté à la tradition vénitienne par sa matière pure, fine et légère, comparable au cristallo des Vénitiens, ainsi que par sa construction qui comporte les trois parties soufflées, caractéristiques du verre à jambe mis au point à Murano au cours du XVIe siècle. Trois masses de verre, appelées paraisons, successivement cueillies au bout de la canne creuse et soufflées par le verrier, sont assemblées à chaud. L’une est ouverte en disque pour former le pied, une autre est ici soufflée dans un moule à treize côtes pour former le nœud central de la jambe, la troisième constitue la coupe ou contenant du verre. Cette coupe, arrondie à sa base, s’ouvre généreusement en une forme octogonale et comporte dans sa partie basse un filet de verre appliqué à chaud, enroulé une fois et décoré d’indentations obtenues avec une roulette. Plusieurs particularités de cet objet, dont son nœud à côtes parfois comparé à une citrouille aplatie, mises en relation avec des données archéologiques et iconographiques, permettent de l’intégrer à un groupe de verres « à la façon de Venise », utilisés et très probablement réalisés en France.

J.-L. O. Geneviève Bresc-Bautier (sous la dir. de), Archéologie du Grand Louvre. Le quartier du Louvre au XVIIe siècle, catalogue d’exposition, Paris, musée du Louvre, Paris, Réunion des musées nationaux, 2001
Erwin Baumgartner et Jean-Luc Olivié, Venise et façon de Venise, verres Renaissance du Musée des Arts Décoratifs, Paris, Union centrale des arts décoratifs, 2003, cat. 17, p. 56-57
Marie-Laure de Rochebrune, « Le verre de Venise et “à la façon de Venise” en France aux XVIe et XVIIe siècles », Sèvres, n°13, 2004, p. 17-32.

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