Comme des Garçon, collection prêt-à-porter printemps-été 1983
En 1983, Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo (Comme des Garçons) scandalisent les spectateurs parisiens avec leurs vêtements en apparence non finis. Dans Le Jardin des modes, on lit : « deux collections-chocs », d’une « rupture absolue avec notre vision occidentale », opérée par « le bonze et le kamikaze ».
Yohji Yamamoto, collection prêt-à-porter printemps-été 1983
Quelques années après 1983, Yohji Yamamoto avoue avoir voulu mettre en état de choc la couture française à travers sa collection : « Venir à Paris c’était simplement tenter une nouvelle forme de protestation. Je ne pensais pas qu’elle produirait autant d’effets, ni qu’elle pourrait faire école. »
Jean Paul Gaultier, collection prêt-à-porter automne-hiver 1993-1994 « Les rabbins chics »
Inspirée des vêtements portés par les juifs hassidiques, cette collection ne fut pas comprise. Quelques années plus tard, Jean Paul Gaultier confie que « certaines images ont été mal perçues par les intégristes, qui croyaient que les mannequins avaient été « déguisés » comme eux. Ils étaient aussi heurtés par le fait que des vêtements de rabbins soient portés par des femmes ».
Alexander McQueen, collection prêt-à-porter automne-hiver 1995-1996 « Highland Rape »
De la collection « Highland Rape », les journalistes de The Independent ont estimé que les « robes griffées au sein étaient une blague dégoûtante », portées par des mannequins « victimes de viols collectifs ». Taxé de misogyne, le défilé reste l’un des plus importants et des plus critiqués de la carrière d’Alexander McQueen.
Comme des Garçons, collection prêt-à-porter printemps-été 1997
Dans cette collection, les robes en élasthanne intègrent des structures en ouate créant des déformations. Vogue US classe ces « bump dresses » parmi « les pires créations de 1997 », car « plutôt que de mettre en valeur des parties du corps historiquement perçues comme féminines ou sensuelles […], la bosse fait absolument l’inverse ».
Thierry Mugler, collection haute couture automne-hiver 1997-1998
La collection de Thierry Mugler, parfois intitulée les « Femmes insectes » est ironiquement accueillie par la critique. Le Figaro s’interroge : « […] qui va vouloir s’habiller en scarabée ? » et conclut : « Oui Mugler a du génie mais il le gâche par son goût de la BD, sa passion pour Cruella, ses clins d’œil sadomaso. Et ça gêne ».
Dior par John Galliano, collection haute couture printemps-été 2000
Les tenues déchirées et déstructurées de ce célèbre défilé s’inspirent de celles des sans-abris. « La Belle et le Clochard, version Galliano, fit bondir les éditorialistes, agita les rédacmode, suffoqua les clientes », dit Le Figaro. Le lendemain du défilé, de nombreuses personnes sont venues manifester devant la boutique Dior, avenue Montaigne.
Rick Owens, collection automne-hiver 2015
Une découpe ménagée en partie frontale de la tenue de certains des modèles rendait leur pénis visible aux yeux des spectateurs. « Rick Owens a franchement mis les boules aux dadames du premier rang », pouvait-on lire dans Le Soir. Ce défilé a enflammé les réseaux sociaux.